La mairie de Bezons, dans le Val-d’Oise, a été évacuée vendredi après la réception d’une lettre contenant une poudre suspecte adressée au maire Dominique Lesparre, cible d’insultes et de menaces répétées de la part du lobby israélien en France.
« La lettre m’était directement adressée (…). Elle portait un timbre d’Israël », a expliqué samedi à l’AFP Dominique Lesparre, maire communiste de Bezons, confirmant une information du Parisien. « Mon directeur de cabinet qui l’a manipulée a ressenti sur les doigts des brûlures et des irritations ».
Par sécurité, la mairie a été évacuée vers 16 heures. Dans la soirée, ajoute l’AFP « tous les doutes » ont été levés concernant un risque « pyrotechnique et chimique », a fait savoir la préfecture, précisant que des analyses se poursuivaient.
Une enquête a été confiée au commissariat de Bezons. Mais, pour le maire, cet évènement est lié aux « problèmes qu’on rencontre sur ces questions du statut des prisonniers palestiniens ».
De fait, le conseil municipal de Bezons a concrètement manifesté sa solidarité avec les prisonniers le mois dernier, en faisant citoyen d’honneur Majdi Ihrima Al Rimawi, un militant du FPLP livré par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à l’armée israélienne, et condamné à 80 ans de prison.
Rimawi est accusé par Israël d’avoir participé au meurtre du ministre israélien d’extrême-droite Rahavam Zeevi en 2001. L’ exécution avait effectivement été revendiquée par le FPLP, en représailles de l’assassinat ciblé de Abou Ali Moustapha, président de cette organisation palestinienne. L’assassinat de Abou Ali Moustapha avait constitué, à l’époque, une rupture d’un accord tacite entre Israël et la résistance palestinienne, qui interdisait de s’en prendre à des dirigeants politiques de l’une ou l’autre partie.
L’honneur conféré par nos amis de la mairie de Bezons à Rimawi a suscité une virulente campagne de menaces de toutes les officines israéliennes sévissant en France, qu’il s’agisse du CRIF et son président Richard Prasquier, ou du Bureau de Développement de l’Antisémitisme de Sammy Ghozlan, agissant de conserve avec la Ligue de Défense Juive (LDJ).
Face à ces menaces, un rassemblement de solidarité avec la mairie de Bezons a réuni près de 200 personnes, déterminées à ne pas se laisser intimider par les fascistes, mercredi soir dans la ville.
La commune de Bezons, jumelée avec West-Bani-Zaïd, dans les territoires palestiniens occupés, a expliqué son choix par un souci de « solidarité » avec les habitants de la ville, dont l’ancienne maire, Fathiya Ihrima-Barghouti, est l’épouse de M. Ihrima Al-Rimawi.
CAPJPO-EuroPalestine