La cour d’appel de Colmar vient d’infirmer la décision du tribunal de Mulhouse qui avait relaxé les 12 militant(e)s mis en accusation pour leur boycott des produits israéliens. Ces derniers annoncent qu’ils se pourvoient en cassation et qu’ils ne lâchent pas prise. Ci-dessous le communiqué de Justice pour la Palestine.
Communiqué :
Douze défenseurs du droit condamnés par la Cour d’appel de Colmar
Douze militants du collectif Boycott 68 ont été condamnés le 27 novembre 2013 par la Cour d’appel de Colmar à 1000€ avec sursis pour les deux actions de boycott des produits israéliens menée à l’hypermarché Carrefour de Mulhouse. A cela s’ajoutent 32000 € de dommages et intérêts sans sursis au profit du Bureau de Vigilance Contre l’Antisémitisme, l’Alliance France-Israël, Avocats Sans Frontières et la LICRA, qui abusent de leur dénomination ou de leur notoriété pour soutenir un Etat qui viole systématiquement et durablement le droit international et les libertés fondamentales en Palestine occupée.
Le jugement de Colmar est en décalage total avec les arrêts de la Cour d’appel de Paris et de la Cour de Cassation (arrêt du 19 novembre 2013).
Le TGI de Mulhouse avait relaxé les militants en première instance le 17 novembre 2011 mais le parquet général avait fait appel en application de la circulaire Alliot-Marie non abrogée par Mme Taubira ministre de la Justice du nouveau gouvernement.
A la barre, les parties civiles sus citées avaient largement utilisé les propos tenus en 2010 par plusieurs dirigeants du Parti socialiste dont certains sont devenus président ou ministre, Martine Aubry lors d’un dîner du CRIF à Lille ou Hollande, Valls et Delanoë dans une tribune du Monde, nous accusant sans preuve de porter la haine, et de ceux concordants d’un extrémiste de droite condamné en première instance à Mulhouse pour diffamation sur plainte d’une des douze militants.
C’est un procès politique dont le but est de nous faire taire. Nous ne nous laisserons pas intimider d’autant plus que la situation en Palestine exige d’accroître la mobilisation de tous les démocrates et anti-racistes.
Nous sommes du coté du peuple palestinien opprimé et sans droit et non du coté des criminels de guerre israéliens qui mènent une politique identitaire et coloniale dont la barbarie est dénoncée par les plus prestigieuses ONG internationales.
La France est le seul pays au monde à poursuivre les militants qui appellent au boycott d’Israël tandis que les appels au boycott d’autres pays y sont fréquents. Israël est le seul pays où une loi anti-boycott à été votée par le parlement. Dans un communiqué du 12 juillet 2011, Amnesty International a dénoncé cette loi estimant que c’était «une attaque à la liberté d’expression».
Nous mesurons ce que la condamnation des douze militants mulhousiens dit sur la situation des libertés en France.
Nous remercions chaleureusement nos trois avocats, nos six témoins, tous ceux qui nous ont soutenus tout au long de ces 4 ans de procédure, ceux qui se sont déplacés, souvent de loin, pour les nombreuses audiences.
Nous appelons à continuer la Campagne BDS (Boycott Désinvestissement et Sanctions) avec détermination, parce que nous défendons le droit et la justice pour les Palestiniens et qu’il est urgent d’agir.
Justice Pour La Palestine
CAPJPO-EuroPalestine
Membre du Collectif Boycott 68