Le soutien s’élargit, dans les prisons de l’occupant israélien, face à la grève de la fin entamée le 24 avril dernier pour dénoncer la « détention administrative », c’est à dire sans charges, sans procès et pour une durée illimitée qu’Israël applique aux seuls Palestiniens (qui a parlé d’apartheid ?)
Malgré la répression exercée contre les grévistes de la faim, privés d’eau, de sel, de sorties dans la cour, de visites familiales, placés en cellules d’isolement, la solidarité s’amplifie en Palestine, à l’intérieur comme à l’extérieur des prisons.
En plus des 125 Palestiniens en détention administrative, 5000 autres prisonniers observent aujourd’hui une grève de la faim en solidarité, dont Ahmad Sa’adat, le secrétaire général du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine), emprisonné depuis 12 ans.
Parallèlement, Mohammed Kana’aneh (Abu As’ad) du mouvement Abna’a el Balad, en Israël, lui-même ancien prisonnier politique, s’est mis en grève de la faim en soutien aux demande des prisonniers. Des tentes de solidarités et des rassemblements se multiplient également dans toute la Palestine.
Parmi les prisonniers en détention administrative, le cas par exemple de Mazen Natsheh, qui se trouve incarcéré par Israël depuis près de 10 ans sans charges, ni procès. (le dossier est soi-disant « secret » et personne ne peut le consulter ni le prisonnier ni son avocat !).
De même les 9 parlementaires palestiniens kidnappés après leur élection en 2006, sont en détention « administrative ». Personne ne sait de quoi ils sont inculpés.
C’est Ayman AL-TABEESH, 33 ans, qui a lancé cette grève de la faim il y a 85 jours. Enlevé à son domicile près d’Hébron, le 17 février 2013, il proteste contre sa détention administrative. Il y a 15 jours il avait perdu 25 kg et a dû être hospitalisé à deux reprises. Il est dans un état critique.
Avant lui, son frère Muhammed avait également mené une grève de la faim et avait été libéré il y a 4 mois.
Il n’est pas rare qu’Israël arrête les frères et soeurs de prisonniers libérés par pure vengeance sur la famille.
C’est le cas de Shireen Issawi, avocate dans le domaine des droits de l’Homme, enlevée, torturée pendant 22 jours d’interrogatoires interminables, et emprisonnée peu de temps après que son frère Samer Issawi, qui a fait la plus longue grève de la faim de l’histoire, soit relâché. (son autre frère Medhat a également été arrêté et emprisonné peu après la libération de Samer).
Vingt-deux Palestiniennes sont actuellement détenues par l’occupant dans la prison de HaSharon, dont Lena Jarboni, emprisonnée depuis près de 12 ans !
En plus des femmes, il y a les enfants et adolescents comme ceux de Hares qui croupissent depuis plus d’un an dans les geôles d’Israël, accusés d’avoir lancé des pierres contre les chars ou les jeeps de l’armée d’occupation.
Chaque année Israël incarcère quelque 2000 Palestiniens en moyenne.
En Mai 2012, Israël avait signé un document stipulant la suppression de la détention administrative sauf dans des cas absolument exceptionnels. Une fois de plus Israël s’est assis sur ses engagements.
A Londres plusieurs manifestations de soutien aux prisonniers sont prévues ce samedi 24 mai, ainsi que le 5 juin.
Et en France ?
CAPJPO-EuroPalestine