La découverte, mercredi matin du corps à moitié brûlé d’un adolescent Palestinien de Jérusalem, Mohammed Abou Khdeir, selon toute vraisemblance victime d’un enlèvement suivi d’assassinat, a suscité des réactions indignées dans le monde entier.
Agé de 17 ans, Mohammed, qui habite le quartier Beit Hanina, se rendait à pied, vers 4 heures du matin, à la mosquée pour effectuer la prière de l’aube, en ce mois de Ramadan, lorsqu’une voiture venue de la colonie juive de Pisgat Ze’ev s’est arrêtée à sa hauteur, l’a forcé à monter à bord, et est partie sur les chapeaux de roue, ont rapporté des témoins oculaires de l’incident.
On ne l’a plus revu, jusqu’à la découverte du corps, à quelques kilomètres de là, dans une forêt. Des analyses étaient en cours mercredi soir pour confirmer que le cadavre retrouvé était effectivement celui du jeune homme, ce qui était l’hypothèse malheureusement la plus privilégiée.
La disparition de Mohammed était elle-même intervenue à l’issue d’une journée de déchaînement raciste dans les rues de Jérusalem. Prétendant venger les trois jeunes colons dont les corps venaient, selon les autorités, d’être retrouvés, des centaines de manifestants s’en sont pris, aux cris de « Mort aux Arabes », aux Palestiniens qui avaient le malheur de se trouver sur leur chemin. Plusieurs de ces derniers ont été sérieusement blessés.
Les ministres des Affaires étrangères français et américain, Fabius et Kerry, ont exprimé leur « horreur » après la mort de Mohammed, et réclamé le châtiment des auteurs, qu’on ne risque guère d’identifier s’il s’agit d’Israéliens juifs.
Même Netanyahu a dit un mot, tandis que l’éditorialiste du Haaretz Chemi Shalev osait un «Berlin 1933 , Jérusalem 2014 », et qualifiait les pogromistes juifs d’héritiers des chemises brunes hitlériennes (n’allez pas écrire cela en France, vous seriez poursuivi pour antisémitisme).
Ces pleurs des Fabius et Kerry (sans parler de Netanyahu, bien sûr) sont une plaisanterie de mauvais goût.
Car avant, pendant et après le martyr du jeune Mohamed Abou Khdeir, le massacre des Palestiniens se poursuit avec l’assentiment de nos dirigeants.
Dès l’annonce de la disparition des trois jeunes israéliens le mois dernier, à la suite d’une opération non revendiquée à ce jour, ce qui est particulièrement inédit, le gouvernement israélien a déclenché une opération de terreur généralisée contre les populations palestiniennes de Gaza et plus encore de Cisjordanie.
Au nom d’une « offensive contre le Hamas », en réalité contre tout un peuple, des centaines de Palestiniens ont été arrêtés, des centaines de maisons saccagées voire dynamitées, et au moins 6 civils Palestiniens de Cisjordanie sans défense ont été abattus, non pas par des émeutiers inconnus, mais très officiellement par les soldats de l’armée dite « la plus morale du monde ».
Le dernier en date, Youssef Abou Zagha, tiré comme un lapin mardi matin dans les rues de Jénine, avait à peine 16 ans.
CAPJPO-EuroPalestine