Nous dédions cette information à la direction de l’Institut Européen de Journalisme (IEJ), qui a envoyé ses élèves à Netanya (Israël), confortablement installés dans des bureaux, pendant la sanglante agression contre la bande de Gaza : en 2014, l’armée israélienne n’a été dépassée que par les tueurs de « l’Etat islamique » pour ce qui concerne les assassinats barbares de journalistes.
Le journaliste Rami Rayan, tué le 30 juillet 2014 à Shujayia
C’est ce qui ressort du bilan établi par l’association Reporters Sans Frontières, rendu public mercredi 17 décembre, alors que l’année n’est pas encore terminée.
Sur un total de 66 journalistes assassinés dans l’exercice de leur métier, 15 l’ont été en Syrie, parmi lesquels le reporter-photographe américain James Foley, dont la décapitation, largement médiatisée, a frappé le monde d’effroi.
Mais le deuxième pays sur la liste est la Palestine, et plus précisément la bande de Gaza où 7 journalistes ont été tués, délibérément, par l’armée israélienne lors de son assaut meurtrier contre la population du territoire en juillet-août dernier.
En réalité, RSF minore quelque peu son propre bilan, puisque le 5 août dernier, alors que les bombardements étaient encore en cours, l’ONG faisait état de 13 journalistes tués depuis le début de l’assaut, dont 7 en relation directe avec l’exercice de leur métier. Le bilan final, dressé par le Comité palestinien de protection des journalistes, a pour sa part estimé à 15 le nombre de journalistes tués par l’armée israélienne au cours de l’opération « Bordure Protectrice » (qui a fait au total plus de 2.100 morts palestiniens, dont plus de 75% de civils).
Parmi les journalistes palestiniens tués, figurent notamment le vidéaste Khaled Hamad, 25 ans, du camp de réfugiés de Djabaliya. Hamad était à bord d’une ambulance lorsque celle-ci fut touchée de plein fouet par un tir d’obus israélien, dans le quartier martyr de Shujaiya, à Gaza-ville.
Le 9 juillet précédent, c’est un missile tiré par un drone qui avait frappé une voiture civile, dont le toit était pourtant recouvert de grandes bandes portant l’inscription « TV », pour indiquer qu’il s’agissait d’un véhicule de presse. Hamed Shehab, 30 ans, reporter pour le site web http://media24.ps/public/, y laissa la vie.
Le 30 juillet, alors même qu’une « trêve humanitaire » de quelques heures était censée prévaloir, Rami Rayan, du Palestinian Network for Journalism and Media, était déchiqueté par une bombe tirée contre un marché. Son collègue Sameh al-Aryan, d’Al-Aqsa TV, victime de la même attaque, succomba à ses blessures quelque temps plus tard.
Le 13 août, le reporter italien Simone Camilli, de l’Associated Press (AP) et son traducteur palestinien Ali Shehda Abou Afash, trouvaient la mort dans l’explosion d’obus israéliens laissés sur le terrain, que des spécialistes palestiniens tentaient de désamorcer.
En outre, au cours de l’assaut, Israël a délibérément attaqué des installations servant aux médias : le 29 juillet, les bureaux d’Al-Aqsa étaient ravagés par un missile, de même que ceux de sa station de radio.
Enfin, le site Electronic Intifada, qui pointe la frilosité de RSF quand il s’agit de dénoncer les crimes israéliens, rappelle qu’en novembre 2012, l’armée « la plus morale du monde », avait déjà perpétré des assassinats ciblés de journalistes palestiniens, des actes qualifiés de crimes de guerre par l’ONG Human Rights Watch.
Sources :
http://fr.rsf.org/rsf-publie-le-bilan-2014-des-16-12-2014,47387.html
http://fr.rsf.org/israel-a-gaza-les-journalistes-couvrent-22-07-2014,46228.html
http://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/israel-worlds-second-most-lethal-country-journalists-2014-watchdog-says?utm_source=EI+readers&utm_campaign=af7daae9ca-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_e802a7602d-af7daae9ca-260782621
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