Les autorités israéliennes ont annoncé un plan d’expropriation de plus de 50 hectares de terres palestiniennes, dans le cadre de la construction d’une déchetterie géante, aux abords de Jérusalem-Est.
C’est la première fois depuis 1991 qu’Israël exproprie des terres de propriété privée à Jérusalem, note le Haaretz.
Outre la confiscation de ces espaces, le plan prévoit l’expulsion de 120 Bédouins dont le campement est établi depuis des décennies entre Jérusalem et la méga-colonie de Ma’aleh Adumim.
Les terres concernées font partie des quartiers palestiniens de Shuafat et Issawiya. Non sans cynisme, le plan prévoit l’établissement de la décharge à quelques dizaines de mètres seulement des habitations de ces quartiers, avec ce que cela suppose de pollution et nuisances environnementales.
Mais pas question pour autant que les Palestiniens de Jérusalem-Est puissent être eux aussi des usagers de la future décharge.
Le site, établi dans le lit d’une rivière asséchée, sera réservé au déversement de déchets de matériaux de construction, et il est prévu qu’une fois le lit de la rivière comblé, il soit transformé en parc naturel. Mais les Palestiniens riverains ne pourront pas y accéder, Mur d’apartheid oblige.
De fait, l’apartheid israélien est systématique, pas seulement pour la terre et l’eau, mais aussi pour ce qui concerne l’environnement et la gestion des déchets.
Depuis plus d’un an, l’administration militaire des territoires occupés refuse ainsi la mise en service d’une déchetterie dans la région de Bethléem, construite avec des fonds de la Banque Mondiale.
Le site d’Al-Minya, à l’est de Bethléem, est le premier de Cisjordanie à satisfaire à des normes modernes : il dispose en particulier d’équipement de « scellement » de la terre, qui empêchent la fuite de matériaux, potentiellement toxiques, dans la nappe phréatique.
Bien que la Banque Mondiale ait clairement spécifié que son investissement concernait les populations palestiniennes, Israël exerce un chantage, et interdit l’ouverture du site tant que celui-ci ne sera pas accessible également aux ordures des colonies juives !
http://www.haaretz.com/news/national/1.643047
CAPJPO-EuroPalestine