Israël est le seul pays au monde à détenir l’arme nucléaire sans le reconnaître officiellement, et sans avoir non plus jamais ratifié aucun des traités internationaux sur la question.
Pourtant, à l’heure même où Netanyahou dénonce l’accord-cadre qui vient d’être signé entre les grandes puissances (toutes nucléaires, à part l’Allemagne) et l’Iran (pays qui n’a pas la bombe atomique, et affirme qu’il n’a pas l’intention de la développer), Israël va accueillir la semaine prochaine une conférence internationale sur … la détection des essais nucléaires.
(Un sous-marin israélien de la classe « Dolphin » ; ces submersibles de fabrication allemande, subventionnés par le gouvernement allemand, ont été offerts à la marine de guerre israélienne qui les a modifiés afin qu’ils puissent emporter des engins nucléaires)
Vont se réunir à Ramat Gan, près de Tel Aviv, une centaine de délégués, à l’initiative du « Comité de préparation » de l’Organisation du Traité d’Interdiction Complète des Essais Nucléaires (OTICE).
Cet organisme, créé en 1997 sous l’égide des Nations-Unies, a pour rôle de détecter toute explosion atomique sur la planète et d’en faire part aux pays signataires du contrat, pour prendre des mesures afin d’empêcher les puissances nucléaires actuelles de poursuivre leurs essais, et les États ne disposant pas de l’arme atomique de s’en doter.
Mais 18 ans après sa naissance, l’OTICE ne peut toujours pas fonctionner, et notamment effectuer des inspections de terrain, tant qu’un certain nombre de pays n’ont pas ratifié le Traité.
Les 8 Etats concernés ayant à ce jour refusé le Traité sont, outre les deux pays non dotés de l’arme que sont l’Egypte et l’Iran (ce dernier pays acceptant cependant des inspections, par d’autres agences de l’ONU, de son industrie nucléaire qu’il considère comme exclusivement civile et non militaire), 6 pays, qui, eux, possèdent bel et bien la bombe : Etats-Unis, Chine, Corée du Nord, Inde, Pakistan et … Israël !
Ainsi, à quelques dizaines de kilomètres voire moins des stocks de missiles nucléaires israéliens, des délégués vont faire état de leur expertise à détecter des secousses sismiques n’importe sous la terre ou la mer, et à faire la distinction entre celles qui correspondent à des tremblements de terre naturels et celles qui sont le fait d’essais nucléaires.
Mais les délégués n’auront pas l’impolitesse de demander à leurs hôtes de pouvoir inspecter les sites israéliens de leur choix : on est entre gens de bonne compagnie, quand même.
Rappelons enfin que dès 1979, un satellite américain avait décelé une explosion nucléaire dans l’Atlantique-Sud, correspondant selon toute probabilité à un essai militaire conjoint d’Israël et de l’Afrique du Sud de l’apartheid : mais pour ne pas embarrasser ses protégés, Washington avait officiellement conclu qu’il s’agissait du passage… d’un météorite.
Source : Haaretz, http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/.premium-1.650915
voir également la notice Wikipedia sur l’OTICE
http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_du_traité_d’interdiction_complète_des_essais_nucléaires
CAPJPO-EuroPalestine