Soutien sans faille du régime d’apartheid jusqu’à la fin des années 1980, le gouvernement israélien vient d’interdire à un ministre d’Afrique du Sud d’entrée en Palestine occupée.
Officiellement, le refus opposé à Blade Nzimande, ministre sud-africain de l’Enseignement supérieur, serait dû au fait qu’il voulait atterrir à l’aéroport de Tel-Aviv pour pouvoir ensuite rejoindre Ramallah, et non passer par la Jordanie pour entrer en Cisjordanie.
Un gros mensonge, car comme chacun le sait, tous les accès à la Cisjordanie sont contrôlés par l’armée israélienne, y compris la frontière séparant la Cisjordanie de la Jordanie.
La vérité est que Blade Nzimande est un critique résolu du terrorisme d’Etat israélien, et qu’il n’a pas voulu céder au chantage classique exercé par Israël, qui ne laisse entrer des officiels en Palestine qu’à la condition qu’ils aient au préalable rendu hommage aux autorités israéliennes.
« La vérité, c’est aussi qu’Israël veut qu’il y ait le moins de témoins possible des atrocités qu’il inflige au peuple palestinien », a ajouté le ministre sud-africain.
En attendant, Blade Nzimande a indiqué qu’il redoublerait d’efforts pour mettre un terme à toutes les relations entre universités sud-africaines et ces universités israéliennes qui ne lèvent pas le petit doigt pour dénoncer leur propre régime d’apartheid.
Nzimande devait rester plusieurs jours à Ramallah, dans le cadre d’un programme de coopération entre universités palestiniennes et sud-africaines.
On rappellera, à l’attention des plus jeunes, que l’Etat israélien, tandis que Nelson Mandela croupissait en prison, entretenait, dans les années 1960 à 1990, les meilleures relations avec le régime suprématiste blanc d’Afrique du Sud.
A l’occasion d’une visite officielle en Israël, dans les années 1970, le chef du gouvernement sud-africain, John Vorster, avait résumé la « philosophie » de cette alliance : « Nos deux pays ont une chose essentielle en commun : ils sont situés dans un environnement hostile, habité par des peuples à la peau sombre ». Tout un programme, en effet.
CAPJPO-EuroPalestine