Fadel Abu Odwan, 12 ans, grièvement blessé par l’armée israélienne à Gaza, est désormais handicapé et raconte son martyre. Ces crimes devront se payer !
La vie après une blessure à balles réelles : Fadel Abu Odwan
En février 2014, l’armée israélienne déployée près de la barrière frontalière entre Israël et Gaza, a tiré sur Fadel Abu Odwan âgé de 11 ans, le blessant près de son village de Shokat dans le sud de la Bande de Gaza. Un an après, alors que Fadel a survécu, mais voici quelles en sont les conséquences sur sa vie.
Il déclare :
– Je ne peux ni me marier, ni avoir d’enfants à l’avenir. Mon avenir a été détruit, ils m’ont tout pris. Cette blessure a changé ma vie pour toujours et à jamais.
Des jeeps militaires israéliennes s’étaient approchées du côté israélien de la barrière frontalière à vive allure, alors qu’il marchait à la rencontre de son frère qui se trouvait dans les parages, et ont tiré sur lui au moment où s’enfuyait. Laissé à perdre du sang durant trois heures sous les yeux de l’armée israélienne, Fadel a pu être sauvé par des parents qui l’ont emmené à l’hôpital.
Fadel avait été blessé à l’aine, quand une balle réelle l’avait atteint alors qu’il courait. À l’hôpital, les docteurs l’ont placé aux soins intensifs, avant de le transférer en chirurgie afin d’extraire la balle logée dans sa cuisse, et d’enlever ses testicules. Le docteur de Fadel a déclaré alors, que la blessure « produira des effets néfastes – physiques et psychologiques – sa vie durant, et aura certainement des conséquences sur sa capacité de se marier et d’avoir des enfants ».
Depuis l’incident, Fadel doit faire face à de très nombreux problèmes de santé, résultat de la blessure. Il souffre d’incontinence, respire difficilement et a des douleurs s’il reste debout même très peu de temps. Tout ceci a ébranlé sa santé mentale.
De plus, Fadel fait des cauchemars récurrents et se réveille souvent en criant.
« Des soldats israéliens m’ont tiré une balle dans une partie sensible de mon pelvis, il y a à peu près un an. Ils m’ont laissé perdre du sang environ quatre heures, avec des chiens qui essayaient de m’attaquer. Je rêve de chiens qui viennent me prendre et me manger.
J’ai tellement peur chaque fois que je vois des chiens dans les champs cultivés près de chez moi.
Certains à l’école se moquent de moi à cause de ma blessure.Alors je deviens fou et je les frappe.
Je voudrais remonter le temps et redevenir le garçon que j’étais.
Quand je me couche, j’ai l’impression d’étouffer. Et quelquefois, mes genoux se paralysent : Je ne peux pas me lever.
Je voudrais être le même garçon. Je voudrais un traitement.
La mère de Fadel, Aisha Abu Odwan : Avant la guerre, il se concentrait sur ses études et se conduisait bien. Après avoir été blessé, il s’est mis à faire des gestes involontaires.
Maintenant, il ne travaille plus et ne fait que des bêtises à la maison. Et la nuit, il se réveille et crie, pris de panique :
« Aide-moi, Maman, ils me courent après, ils veulent me battre et me tirer dessus ».
Fadel a besoin d’une thérapie mais je ne sais pas où la trouver.
Il a été blessé dans une partie sensible. C’est comme s’il était entre la vie et la mort.
Il a besoin d’une thérapie mais je ne peux pas faire ça toute seule.
Il ne pourra pas avoir d’enfants.Il n’est ni comme ses frères, ni comme les autres.
Peut-être l’envoyer à l’étranger pour avoir un traitement.
En 2014, l’utilisation de balles réelles par les soldats israéliens est responsable de la mort de 11 enfants palestiniens en Cisjordanie, selon l’évidence obtenue par la DEIP. 229 autres enfants palestiniens de Cisjordanie ont subi des blessures par balles, selon les données collectées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Le nombre ne comprend pas les enfants blessés pendant l’agression contre Gaza l’été dernier. Les blessures comme celles de Fadel infligent des traumatismes physiques et psychologiques tout au long de la vie, et pourtant, les soldats continuent à tirer sur les enfants en toute impunité.
Les propres règles de l’armée israélienne spécifient que les balles réelles ne doivent être utilisées que dans les circonstances où un soldat est en danger de mort immédiat. Malgré tout, les documents de la DEIP suggèrent que les soldats israéliens tirent régulièrement des balles réelles en toute illégalité. Même dans les cas les plus graves, où les enfants palestiniens sont tués ou handicapés pour la vie, les auteurs sont rarement traduits en justice. L’année dernière, un seul des 11 cas dans lesquels un enfant avait été blessé mortellement s’est traduit par une mise en examen. La majorité des cas sont souvent soumis à un bref examen opérationnel, qui innocente les soldats concernés. En avril, le Bureau du Procureur d’État israélien a déclaré que le meurtre en 2013 d’un enfant palestinien, Samir Awad, âgé de 16 ans, alors qu’il s’enfuyait devant des soldats, avait été « irresponsable et involontaire ».
(Traduit par Chantal pour CAPJPO-EuroPalestine)
Source : Defense Children International (DCI)
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