Ci-dessous le communiqué de CAPJPO-EuroPalestine suite au « voeu » déposé par les élus PS de la Ville de Paris, demandant la condamnation du boycott d’Israël.
COMMUNIQUÉ :
Boycott d’Israël : notre réponse au PS
Après les Républicains c’est au tour du PS de demander à la Ville de Paris de condamner le boycott d’Israël.
Sans surprise, dira-t-on, étant donné la conduite des dirigeants du PS qui sont au gouvernement et qui cautionnent en permanence les crimes commis par l’occupant israélien.
Mais tout de même, réussir à pondre un texte dans lequel toute notion d’occupation et de colonisation a disparu, où occupants et occupés sont placés sur un même plan, il faut le faire !
Pas une seule mention de l’illégalité de l’oppression que fait subir Israël aux Palestiniens depuis des décennies, ni du vol de terres, des massacres répétés, des emprisonnements et tortures d’enfants.
Toutes les résolutions de l’ONU et les Conventions de Genève bafouées en permanence par Israël, le PS n’en a que faire.
Qu’importe si le rapporteur des Nations-Unies a donné sa démission le mois dernier parce qu’Israël ne lui a jamais permis d’entrer dans les territoires palestiniens occupés.
Qu’importe qu’une armée surpuissante et 600.000 colons aient les mains libres pour tuer, emprisonner, démolir les maisons, déraciner les oliviers, chasser les Palestiniens du peu de terres qu’il leur reste.
Le PS émet le « voeu » d’une « solution dite de deux peuples pour deux Etats ». Quelle hypocrisie ! Dans quel Etat, à leur avis, va pouvoir se trouver la Palestine, quand chaque jour Israël annexe davantage de terres sans qu’ils lèvent le petit doigt, eux qui sont si prompts à partir en guerre contre d’autres pays ?
Et il faudrait que les citoyens arrêtent de boycotter Israël dans ces conditions ?
Dans son « voeu », le PS demande à la Ville de Paris de « condamner le boycott d’Israël ». Mais comment faire ? Comment le PS compte-t-il obliger les consommateurs à acheter des produits exportés par Israël et provenant de colonies et de terres volées aux Palestiniens, alors qu’il ne demande même pas l’étiquetage de ces produits en fonction de leur véritable origine ?
Comment espère-t-il les obliger, même si ce « voeu » était accepté, à acheter les médicaments du laboratoire israélien TEVA, qui verse chaque année des centaines de millions qui profitent à l’armée d’occupation israélienne ? Chacun est libre d’acheter les médicaments génériques de son choix, non ?
Comment compte-t-il obliger les citoyens aller voir les spectacles ou équipes sportives qui viennent représenter un Etat criminel en France ?
Le PS va-t-il faire voter une loi disant qu’il est désormais obligatoire de consommer israélien et d’apprécier ce qui vient d’un pays où l’on brûle vifs les bébés, où l’on torture systématiquement les enfants, où on empêche les artistes et les sportifs de circuler et d’exercer leur profession ?
Et peut être aussi une autre loi disant que l’on peut appeler au boycott de tous les pays du monde, comme Mme Aubry pour le Mexique, ou M. Bernard-Henry Lévy pour la Chine et la Corse… sauf Israël ?
Et pendant ce temps, M. François Hollande continuera à aller se recueillir sur la tombe de Gandhi, l’apôtre du boycott ?
Un arrêt de la Cour de cassation en France a, le 20 octobre 2015, condamné l’action BDS de militants de Mulhouse, dans un jugement ahurissant, où les oranges et les patates douces étaient assimilées à des personnes discriminées.
Un jugement scandaleux détournant une loi qui a été conçue pour protéger les personnes qui recherchent un emploi ou un logement contre les discriminations en raison de leur « race, ethnie, religion ou nation ».
C’est ce que le syndicat de la magistrature a qualifié d’ « attentat judiciaire » et c’est ce qu’ont refusé de faire d’autres tribunaux en France, y compris des procureurs qui ont choisi de désobéir aux consignes ineptes de leur hiérarchie, y compris cette même Cour de Cassation, saisis de nombreuses fois par le parquet et le lobby israélien.
Alors, cessez de mentir en disant que le boycott est « illégal » en France !
Votez d’abord une loi disant que seul le boycott d’Israël est illégal, avant d’essayer de rouler les gens dans la farine !
Même les dirigeants américains, qui voudraient bien faire plaisir à Israël, ont les cheveux qui se dressent sur la tête quand ils apprennent que l’Etat français réprime des actions d’appel au boycott pacifiques de la part de citoyens.
Vous ne pouvez rien contre l’irrésistible ascension de la campagne internationale Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS), tant que vous refuserez de prendre les sanctions qui s’imposent, que vous bafouerez vos propres lois et règlements, comme vous avez ignoré le vote du parlement Européen qui s’est prononcé à la majorité, en avril 2002, pour la suspension de l’accord commercial avec Israël, tant que ce pays ne respectera pas les droits de l’homme, comme vous vous êtes assis sur le jugement de la Cour Internationale de Justice qui a demandé en juillet 2004 le démantèlement du Mur israélien et des colonies construites sur les terres palestiniennes, en raison de leur illégalité.
Nous retiendrons la phrase de Ghandi à propos de l’impérialisme britannique qu’il appelait à boycotter : « Au début, ils nous ignorent; après ils se moquent de nous; ensuite ils nous combattent; et à la fin, on gagne ».
CAPJPO-EuroPalestine
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[bleu]Vœu déposé des élus PS au Conseil de Paris
Relatif à la condamnation du boycott d’Israël et à la promotion de la paix entre Israéliens et Palestiniens
Considérant que la Ville de Paris et la Maire de Paris ont, de manière constante, affirmé leur opposition au mouvement de boycott d’Israël et dans le même temps leur attachement à la promotion de la paix entre Israéliens et Palestiniens autour de la solution dite de « deux peuples pour deux Etats »;
Considérant au surplus que l’appel au boycott d’Israël a été déclaré illégal par un arrêt de la Chambre criminelle de la Cour de Cassation du 20 octobre 2015 qui a ainsi confirmé sa jurisprudence antérieure ;
Considérant que bien qu’illégales, les actions de boycott d’Israël se multiplient en France et dans le monde, sous l’étendard du collectif « Boycott Désinvestissement Sanctions » (BDS) ;
Considérant qu’au-delà des appels au boycott des produits israéliens, BDS appelle de manière constante au boycott de toute forme d’échange et de relations avec Israël, et notamment dans le champ des échanges culturels qui sont, par essence, vecteur de paix et de tolérance ;
Considérant qu’après les appels au boycott du chanteur américain Matisyahu en août 2015, des rassemblements se sont tenus du 4 au 9 décembre 2015 sur la place de l’Opéra afin d’appeler au Boycott d’une troupe de danse contemporaine israélienne se produisant à l’opéra Garnier ;
Considérant qu’au contraire de la démarche d’appel au boycott, la Ville de Paris entend construire des ponts tant avec les villes d’Israël qu’avec celles de Palestine dans le cadre de projets de coopération économique, culturelle et technique, à Ramallah, à Jéricho, à Bethléem, à Tel Aviv ou à Haïfa;
Considérant l’adoption par le conseil de Paris de novembre 2014 de deux vœux de l’exécutif relatifs à la reconnaissance de la Palestine d’une part et à l’intensification de nos relations avec les villes israéliennes d’autre part ;
Considérant qu’à la suite de ces vœux la ville de Paris a organisé un voyage du Conseil de Paris en Israël et Palestine et qu’à cette occasion un accord d’amitié a notamment été signé à Jérusalem avec l’association des villes et localités d’Israël ;
Considérant que la Ville de Paris a conclu en 2015 des accords innovants avec les incubateurs de Tel-Aviv et de Ramallah ;
Considérant que la Ville de Paris a constamment affirmé son soutien à la solution en deux Etats vivant côte à côte et en sécurité, ce qui suppose de reconnaitre sans équivoque la légitimité des aspirations nationales israéliennes et palestiniennes ;
Sur proposition de l’exécutif, le Conseil de Paris émet le vœu que la ville de Paris :
• Condamne le boycott envers Israël ;
• Condamne les appels au boycott relayés lors de rassemblements sur l’espace public
parisien ;
• S’oppose publiquement à toutes les tentatives d’isoler Israël du concert des nations et
réaffirme son attachement à la promotion d’une solution pacifique au conflit israélo Palestinien se manifestant par la coexistence paisible de deux états dans des frontières sures et reconnues;
Poursuive et renforce ses relations avec les villes israéliennes et palestiniennes dans tous les champs des politiques publiques municipales.[/bleu]