Israël a beau être doté de forces ultra-modernes à la pointe de la technologie, ce qui fait sa « marque de fabrique » sur les marchés internationaux, se retrouve une nouvelle fois complètement démuni en matière de lutte contre le feu.
On a ainsi appris au cours des dernières 48 heures que les dirigeants israéliens ont fait appel aux avions bombardiers d’eau de type Canadair et autres en provenance de Russie, de Turquie, de Grèce, d’Italie, et de petits aussi petits que Chypre et la Croatie pour les aider à combattre des incendies un peu partout dans le pays. Même l’Autorité Palestinienne (à qui Israël interdit bien entendu de posséder des avions) a été mise à contribution, avec l’envoi de 4 équipes de pompiers palestiniens dans la région de Haïfa (nord d’Israël).
Ces incendies, qui n’ont heureusement pas fait de tués, mais ravagé de vastes étendues et détruit pas mal d’habitations, interviennent hors de période de grande chaleur, mais avec des vents violents et un climat plus sec qu’à l’accoutumée pour un mois de novembre.
Leurs causes n’ont pas été élucidées, et elles sont sans doute multiples. Le journal Haaretz fait ainsi remarquer que l’armée a continué ces derniers jours à faire des exercices de tirs à munitions (balles, obus) réelles, alors qu’il suffit dans la situation actuelle d’une allumette pour mettre le feu à des hectares de forêt ou de broussaille. Les Palestiniens en savent quelque chose, eux dont les champs sont régulièrement la proie de feux allumés par les grenades lacrymogènes ou assourdissantes lancées par les soldats lors de manifestations contre le mur.
Sans rire, l’armée indique qu’elle utilise ses drones pour repérer d’éventuels incendiaires (« on vient de repérer un suspect, il porte un sac à dos », s’écrie ainsi un opérateur cité par Haaretz), sans préciser que ces mêmes fameux drones, dont Israël ne cesse de vanter les prouesses, auraient aussi bien pu et du être utilisés pour surveiller les départs de feu, que ces derniers soient d’origine accidentelle ou pyromane.
La catastrophe actuelle est la plus grave en la matière depuis 2010, lorsque 42 pompiers et élèves-policiers avaient trouvé la mort dans les flammes, et qu’Israël avait là aussi sollicité des bombardiers d’eau étrangers pour venir à bout des incendies.
Devant le scandale ainsi révélé de la pauvreté des moyens nationaux de lutte contre les incendies, le gouvernement de Netanyahou, le même qui achète toujours plus d’engins de mort (bombardiers, canons, sous-marins atomiques, etc) avec les milliards que lui donnent les grandes puissances occidentales (Etats-Unis, Allemagne, France, etc.) avait fait amende honorable.
Promis-juré, Israël allait se doter des moyens adéquats de protection civile. Et on passa ainsi commande au groupe industriel national Elbit de 14 avions bombardiers d’eau.
Et les avions ont bien été livrés. Mais il n’y a jamais eu de budget pour entraîner correctement leurs pilotes. Et ces derniers, à en croire les comptes-rendus de la presse israélienne, n’y arrivent pas : en mer Méditerranée orientale, les vagues sont trop hautes pour qu’ils écopent l’eau dans leurs réservoirs, et, au-dessus des incendies, leurs engins ne sont pas adaptés.
Mais faute d’éteindre le feu, les autorités ont trouvé un coupable tout désigné, les Palestiniens. Des dizaines d’entre eux ont été arrêtés, sans qu’aucun élément objectif puisse être retenu contre eux. Après quelques jours aux mains des tortionnaires, certains passeront peut-être aux « aveux ».
CAPJPO-EuroPalestine