Issa al Mouati est un garçon de 14 ans du camp de réfugiés palestiniens de Deheisheh, près de Bethléem en Cisjordanie occupée. En septembre 2015, les soldats de l’armée d’occupation lui tirent dessus, le blessant grièvement.
Après des mois d’hospitalisation dans un hôpital israélien où il est maintenu jour et nuit enchaîné, Issa est amputé de la jambe droite.
Ses parents ne pouvant l’accompagner, c’est tout seul que l’enfant, qui n’a encore que 13 ans à l’époque, devra se rendre aux Etats-Unis pour la mise en place d’une prothèse.
Mais il y a dix jours, raconte avec colère le journaliste du Haaretz, Gideon Levy, l’armée effectue un nouveau raid nocturne dans le camp. Ce raid n’était rien d’autre qu’une démonstration de force, sans objectif autre que celui de faire régner la terreur.
Des jeunes du camp tentent de résister, avec leurs misérables moyens : des pierres et quelques bouteilles incendiaires.
L’armée en arrête une série, dont Issa, la proie la plus facile à attraper pour la soldatesque.
Un porte-parole de la police, interrogé par Levy, déclare que l’armée « ne savait pas » qu’il était amputé d’une jambe lorsqu’elle a kidnappé l’adolescent. Le policier ajoute qu’Issa a été rapidement libéré « grâce » à son état de santé, mais qu’une inculpation lui sera bientôt notifiée.
La mère d’Issa, Rada, raconte que son fils a reçu –comme la majorité des enfants palestiniens arrêtés par l’occupant- des coups au cours de son interrogatoire, au cours duquel sa prothèse s’est désemboîtée.
« Ils ont même eu l’obscénité de me demander des documents médicaux prouvant qu’Issa avait été amputé ; c’était la condition pour être mis en liberté provisoire ! », s’indigne-t-elle.
Aujourd’hui à la maison, Issa est sous le coup de deux procès à venir : le premier, où il est accusé d’avoir jeté des pierres en septembre 2015, le jour où les soldats israéliens lui ont tiré dessus, et le second où il est également accusé de jet de pierres, au cours du raid le plus récent.
« Tout cela est paraît-il légal, selon les autorités israéliennes ; légal, le raid de terreur nocturne ; légal, le tir à balles réelles sur un enfant ; légal encore, l’interrogatoire et les brutalités qui l’accompagnent », conclut Gideon Levy, toujours plus désespéré devant l’indifférence de ses compatriotes face à de telles abominations.
Source : http://www.haaretz.com/opinion/.premium-1.776535
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