En ce 69ème anniversaire de l’expulsion, des massacres et de la dépossession massive des Palestiniens par Israel, les Palestiniens ont bravé les interdictions de manifestations sur leurs terres, pendant que les messages de soutien leur parvenaient du monde entier.
« Les plus vieux mourront, les plus jeunes oublieront », avait prophétisé Ben Gourion après le massacre de 10.000 Palestiniens et l’expulsion de plus de 700.000 d’entre eux en 1948.
C’est raté ! En ce lundi 15 mai, malgré les interdits et la répression des escadrons de la mort israéliens, les Palestiniens, petits et grands, hommes et femmes, ont manifesté massivement dans toutes les grandes villes et notamment à Béthléem et Ramallah :
Les forces d’occupation dans toute leur splendeur dans les territoires palestiniens occupés :
UN PEU D’HISTOIRE NON TRAFIQUÉE :
De la mi-mars au 15 mai 1948 — date programmée du départ du dernier soldat britannique de Palestine — se déroule, non pas comme le rabâche l’histoire officielle, la « première guerre israélo-arabe », mais la vaste opération de nettoyage ethnique lancée par les terroristes de la Haganah forte de 90.000 hommes, auxquels la résistance palestinienne ne pourra opposer que quelques milliers de miliciens villageois à l’armement dérisoire.
Dès la fin du mois de mars, au moins trente villages arabes ont été rayés de la carte, selon le schéma suivant : encerclement de la localité, rassemblement de la population, ordre donné de fuir, mise à l’écart des « suspects » et leur exécution immédiate. Après une phase de pillages et de violences diverses, suit la destruction de toutes les maisons jugées impropres à un habitat juif, voire du village entier, sur les ruines duquel seront édifiés des kibboutz et autres colonies juives.
Un des épisodes les plus sanglants de la période est resté dans les annales : le massacre des villageois de Deir Yassin, près de Jérusalem, le 9 avril 1948. Les dirigeants de l’Etat juif ont longtemps mis cette exaction sur le compte de la milice dite « extrémiste » de l’Irgoun, et ont juré leurs grands dieux que jamais la Haganah n’aurait pu tuer délibérément des femmes et des enfants. Faux ! Non seulement parce qu’il y a eu beaucoup d’autres villages martyrs, où la Haganah a opéré en solo, mais parce que la Haganah a bel et bien participé elle-même à la tuerie de Deir Yassin.
Après les villages, les villes : successivement, les principales villes palestiniennes sont attaquées, à Jaffa, Nazareth, Tibériade, à Acre et à Haïfa, dont les habitants arabes sont contraints par milliers de fuir par la mer.
Parmi les épisodes les plus spectaculaires de cette phase de la tragédie palestinienne, on peut citer les « exploits » de deux jeunes officiers israéliens promis à de brillantes carrières, Moshe Dayan et un certain Yitzakh Rabin, qui ordonnent l’expulsion des 70.000 habitants des villes arabes de Lydda (Lod) et Ramleh. L’exode des Palestiniens, jetés sur les routes sans vivres, sans eau et sous un soleil de plomb, se transforme en marche de la mort pour des centaines d’enfants et de vieillards.
Lorsque s’achève cette première phase, au cours de laquelle les armées des pays arabes avoisinants ne sont pas encore intervenues, plus de 10.000 Palestiniens, dont une large majorité de civils désarmés, ont été tués par les forces sionistes, et 300.000 au moins ont été chassés.
Les dirigeants des Etats arabes, pas plus que les dirigeants sionistes, ne souhaitent l’établissement d’un Etat arabe indépendant en Palestine. C’est pourquoi, lorsqu’ils interviennent en Palestine après le 15 mai, il s’agit principalement pour eux, de faire acte de présence pour apaiser l’émotion de leurs propres opinions publiques émues par la tragédie de leurs frères palestiniens, et ils n’envoient que des contingents réduits, inférieurs numériquement et en armement à la puissance israélienne.
Finalement, les combats avec les armées arabes, interrompus à plusieurs reprises sur injonction des Nations et Unies, permettront au roi de Jordanie de s’emparer de la Cisjordanie et de la moitié de Jérusalem, à l’Egypte d’occuper la minuscule bande de Gaza encombrée de centaines de milliers de réfugiés palestiniens chassés par le nouvel Etat juif, et à celui-ci de s’agrandir au point d’occuper 78% du pays.
Mais l’histoire n’a pas dit son dernier mot. La colonisation de l’Algérie, ce crime contre l’humanité, a duré 132 ans; l’apartheid en Afrique du Sud plus de cent ans, et Mandela est resté emprisonné 27 ans et classé terroriste pendant toutes ces années. Sans parler de la lutte de l’Inde contre l’impérialisme britannique ou celle des Noirs américains pour l’égalité des droits.
Les tenants de la colonisation israélienne ont raison d’avoir peur de la campagne mondiale de boycott contre Israel. Elle porte ses fruits et ne cesse de prendre de l’ampleur…
CAPJPO-EuroPalestine