La députée du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) Khalida Jarrar a été à nouveau arrêtée dimanche à l’aube, ce qui porte à 13 (sur un total de 120) le nombre de parlementaires palestiniens actuellement emprisonnés par l’occupant israélien de la Palestine.
Au cours de ce même raid nocturne, au moins 11 autres Palestiniens ont été arrêtés, dont la présidente de l’Union des comités féminins, Khitam al-Saafin, elle aussi militante du FPLP.
Khalida Jarrar est membre du Conseil législatif palestinien depuis 2006, à l’occasion d’élections législatives dont la régularité avait été saluée par des observateurs du monde entier, notamment occidentaux.
Mais Israël n’a jamais permis à ce parlement de siéger dans des conditions normales, arrêtant dans les semaines suivant le scrutin un grand nombre de députés représentant le Hamas, le parti qui avait remporté la majorité des sièges. Avec l’instauration par Israël du blocus complet de Gaza, en 2007, la réunion du parlement palestinien est devenue encore plus une fiction.
Khalida Jarrar elle-même, qui n’a plus le droit depuis 20 ans de se déplacer hors de la Cisjordanie occupée, a passé plus d’un an en prison entre 2015 et 2016, en « raison » de son appartenance au FPLP, une organisation minoritaire de la résistance palestinienne.
Elle est également la présidente de la commission parlementaire des Prisonniers, et membre du Conseil d’administration de l’organisation de défense des droits des prisonniers Addameer.
Dans un communiqué, Addameer dénonce l’arrestation de Mme Jarrar comme « une attaque d’ensemble contre les dirigeants politiques et la société civile palestiniens, qui intervient dans un contexte de multiplication des arrestations arbitraires ».
De fait, mercredi 28 juin, un autre parlementaire palestinien, le député affilié au Hamas Mohamed Maher Badr, a lui aussi été arrêté.
Sur les 13 députés actuellement emprisonnés, 9 le sont dans le cadre de la « détention administrative », c’est-à-dire sans mise en examen et encore moins condamnation.
Enfin, un rapport des Nations-Unies documente la multiplication des raids conduits par l’armée israélienne en Cisjordanie occupée : une moyenne de 14 par nuit, soit plus de 4.000 expéditions au cours de l’année 2016. Chacun de ces raids terroristes se traduit par des violences exercées contre la population et des arrestations, de durées variables.
Quelque 6.200 Palestiniens étaient emprisonnés par Israël au mois de mai, selon le pointage d’Addameer.
CAPJPO-EuroPalestine