Le cours du laboratoire pharmaceutique israélien Teva s’est effondré jeudi, sur les bourses de New York et Tel Aviv, l’action du génériqueur chéri de Netanyahou perdant jusqu’à 20% de sa valeur en une seule séance.
En cause : les mauvais résultats annoncés par la firme, et sa décision de diviser par 4 le dividende versé aux actionnaires.
En milieu d’après-midi, alors que la dégringolade se poursuivait, la valeur boursière de Teva représentait encore 26 milliards de dollars : une somme impressionnante à première vue, mais qui doit être mise en regard de la dette de l’entreprise, qui est de 35 milliards de dollars !
Teva profite certes sans vergogne du marché captif que représente la Palestine, dont l’occupation interdit tout développement indépendant de médicaments, contraignant ses habitants à acheter les produits du laboratoire israélien.
Mais il s’agit bien sûr là d’un tout petit marché pour une firme qui a eu les yeux plus gros que le ventre depuis des années, en multipliant les acquisitions un peu partout dans le monde. En France (plus exactement, à Monaco), Teva a par exemple racheté les entreprises Theramex et Monachem, dont elle a gardé les produits, et jeté les travailleurs à la rue.
Pour se faire pardonner ses mauvaises performances par les investisseurs, la direction de Teva a annoncé jeudi qu’elle allait réduire ses coûts, en supprimant pas moins de 7.000 emplois et en fermant 15 usines à travers le monde.
Pas sûr que cette saignée brutale suffise à redorer le blason de l’entreprise : Teva vient d’être une nouvelle fois mis en cause par les autorités européennes, pour des tripatouillages présumés d’infraction à la libre concurrence, avec à la clé le risque d’une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d’affaires mondial.
Et le plus gros actionnaire de Teva, le laboratoire Allergan, qui détient 10% du capital de l’entreprise israélienne, a annoncé jeudi qu’il allait se dépêcher de vendre ses parts.
CAPJPO-EuroPalestine