Israël a interdit à la police de l’Autorité Palestinienne de faire respecter les mesures de confinement anti-coronavirus à Kafr Aqaba, un faubourg de Jérusalem faisant partie du territoire municipal (et donc officiellement israélien) de la ville, mais situé côté cisjordanien du Mur.
Autrement dit, un quartier de Jérusalem dont Israël interdit l’accès du reste de la ville à ses citoyens palestiniens, leur infligeant un statut d’occupés analogue à celui des autres habitants de la zone C de la Cisjordanie.
Depuis le début de l’épidémie, les autorités israéliennes, qui délaissent volontairement Kafr Aqab tout en prélevant des impôts sur la population, avaient laissé en deux occasions la police de l’AP pénétrer à Kafr Aqaba pour y faire respecter des mesures anti-coronavirus (la fermeture de magasins, notamment).
Cette attitude traduit un relatif réalisme de la part du régime, conscient du fait que le virus, lui, ne pratique pas l’apartheid.
Mais chassez la nature raciste de l’Etat d’Israël, elle revient au galop !
Mardi, des milieu associatifs locaux, constatant une nouvelle fois l’absence d’intervention israélienne, ont fait appel à la police palestinienne pour qu’elle impose des fermetures de magasins et un respect des distances entre les personnes dans la rue, rapporte Nir Hasson, du quotidien Haaretz. Israël le leur a interdit.
L’épidémie de coronavirus a été jusqu’à présent nettement mieux contenue en Israël, et plus encore dans les territoires palestiniens occupés, que dans bien d’autres régions du monde.
Il n’empêche que 18 cas d’infection au Covid-19 ont été diagnostiqués à Kafr Aqaba, dont 4 au cours des dernières 48 heures, et un patient en détresse respiratoire a dû être hospitalisé, à Ramallah (Cisjordanie occupée, zone A).
Une même politique de relégation délibérée des habitants palestiniens de Jérusalem a été constatée au début du mois dans le quartier de Silwan, où un centre de dépistage, qui venait d’ouvrir avec l’aide de l’AP a été contraint par la police israélienne de fermer ses portes.
Des centres de dépistage, dépendant d’organismes israéliens d’assurance privée, sont ouverts à Jérusalem-Est, mais rares sont les Palestiniens qui peuvent y accéder, ce qui oblige les habitants présentant des symptômes à se déplacer à Jéricho ou Ramallah pour bénéficier du test (la disponibilité de tests semblant meilleure en Cisjordanie qu’à Gaza, où elle est quasi inexistante).
CAPJPO-EuroPalestine
