Une nouvelle jeune génération palestinienne dispersée à travers le monde, divisée par des barrières linguistiques et temporelles, s’est réunie pour produire cet exploit lyrique, musical et visuel.
Chantée par Rahaf Shamaly à Gaza, Hamada Nasrallah et SolBand à Istanbul, et composée par Nahed Elrayes à Melbourne, la chanson a été enregistrée dans des studios de musique en Palestine, en Turquie et en Australie et la vidéo, réalisée par Mahmoud Abughalwa, a été tournée dans les trois endroits. Au total, le projet a impliqué plus de 40 jeunes artistes palestiniens talentueux.
L’idée est née lorsque le compositeur Nahed Elrayes, alors âgé d’une vingtaine d’années, né au Canada et vivant en Australie, s’est senti attiré par la composition des paroles d’un poème de Mahmoud Darwich. « Je n’avais jamais imaginé à quel point l’expérience serait puissante, ou que notre chanson refléterait les expériences des Palestiniens en mai dernier – cette belle démonstration d’unité à travers les frontières, de Yafa à Gaza en passant par l’Australie… et le passage du flambeau générationnel« , indique Nahed.
Nahed et Hamada se sont rencontrés pour la première fois alors qu’ils étaient adolescents à Gaza en 2013. Ils se produisaient tous les deux lors d’un événement organisé par le Centre AlQattan pour l’enfant. L’amitié a été instantanée et la graine du rêve de travailler ensemble sur une pièce musicale a été plantée. Depuis ce jour, la vie est devenue plus difficile pour Hamada et SolBand, et comme d’innombrables autres artistes qui ont essayé de rester à Gaza ; les multiples guerres, bombardements et sièges les ont empêchés de rester.
SolBand fait désormais partie d’une communauté importante et en croissance rapide de réfugiés palestiniens de Gaza vivant à Istanbul. Les membres du groupe travaillent dur, Hamada rit en mentionnant avoir jonglé avec trois emplois afin d’économiser pour leur première tournée en Europe en septembre. Pour Hamada et tous les membres de SolBand, la volonté de mener à bien ce projet a été alimentée par un fort désir de se connecter indépendamment des frontières et des obstacles, et d’envisager un modèle d’existence qui permet aux Palestiniens, de se tendre la main les uns aux autres et de trouver force et autonomie.
« Nous voulions représenter une expression d’unité », a expliqué Hamada. « Nous nous sommes tous réunis en tant qu’artistes palestiniens résidant en Palestine ou en dehors, peu importe où, mais nous étions unis par une langue que le monde entier comprend et apprécie ; et c’est la musique.
Mais la musique peut-elle suffire ? Nahed revient sur les longs mois angoissants de production, le moment le plus dur a été lorsque les bombes ont plu à nouveau sur Gaza alors que Rahaf se préparait à enregistrer sa partie de la chanson. « Que Rahaf chanterait dans les décombres de notre Gaza, encore une fois massacrée de manière inattendue – chaque moment du projet était significatif. À la fin, c’était une chanson différente.
Amoureux de Palestine, Asheq min Felesteen est produit par Rayes Production, et vient de sortir sur la chaîne Youtube de Nahed ElRayes, et sur la chaîne Youtube de SolBand.
Source : par Samah Sabawi pour Palestine Chronicle
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