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29 octobre 1956 : il y a 67 ans, le massacre de Kafr Kassem

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Le 29 octobre 1956, il y a 67 ans jour pour jour, Israël se lance dans une guerre contre l’Égypte en alliance avec la France et le Royaume-Uni, en réponse à la nationalisation du canal de Suez, jusqu’alors propriété des puissances coloniales.

29 octobre 1956 : il y a 67 ans, le massacre de Kafr Kassem

Parallèlement à l’attaque sur la bande de Gaza -où un millier de Palestiniens seront massacrés par l’armée « la plus morale du monde »- et une conquête du désert du Sinaï égyptien, Israël impose un couvre-feu aux citoyens palestiniens israéliens (déjà soumis à un strict régime militaire depuis la création de l’État « juif »).

Le couvre-feu, qui expose toute personne surprise à être abattue séance tenante, commence en principe à la nuit tombée.

Mais ce 29 octobre, le responsable militaire de la zone nord, le colonel Issachar « Yiska » Shadmi, décide d’avancer le couvre-feu de trois heures et en avertit le moukhtar (maire) de Kafr Kassem à 16 h 30, une demi-heure avant la mise en place de la mesure coercitive. 

Le notable local objecte que quelque 400 villageois sont aux champs, parfois loin, et qu’ils ne pourront donc pas prendre connaissance du changement d’horaire en temps utile. Shadmi n’en a cure. 

Et lorsque des dizaines de villageois, dont plus de la moitié de femmes et d’enfants, arrivent après 17 h à proximité de chez eux, ils sont accueillis sans sommation par des salves de tirs d’armes de guerre. Entre 47 et 53 personnes, selon les sources, sont ainsi tuées de sang-froid.

Malgré une censure militaire immédiate, les faits furent rapidement connus, au point qu’en 1957, le gouvernement choisit de traduire en justice 11 des tueurs, mais aucun des officiers qui avaient donné les ordres. Quelques-uns furent condamnés à des peines de prison, mais ils furent tous rapidement graciés. 

Un second procès se tint en 1958 et il concerna seulement Yiska Shadmi, non inculpé l’année précédente.  Le colonel qui avait donné l’ordre de tirer contre les villageois fut innocenté de la présomption de meurtre, « non prouvé », et condamné pour « excès d’autorité » (pour avoir avancé l’heure du couvre-feu) à une amende de 10 prutot, soit un centime de la monnaie locale !

Ce verdict restera gravé dans les mémoires palestiniennes comme l’amer symbole de la valeur d’une vie arabe aux yeux des Israéliens.

En fait, comme le révélèrent des décennies plus tard des journalistes et historiens israéliens, le massacre de Kafr Kassem s’inscrivait dans un plan plus général, l’opération « Taupe », consistant à exploiter une future guerre avec la Jordanie pour une expulsion sanglante et massive des Palestiniens d’Israël. 

Quant à ceux qui seraient restés malgré tout sur leur terre natale, « Taupe » prévoyait de les mettre en camps de concentration. 

L’opération Taupe fut annulée au dernier moment, lorsque les deux plus grandes puissances de l’époque, Union Soviétique et États-Unis, contraignirent la France et le Royaume-Uni (et dans la foulée, le supplétif israélien de ces deux-là), à cesser l’agression contre l’Égypte.

« Épuration ethnique, camps, transfert de populations : ces notions hantent la population palestinienne d’Israël depuis l’origine de l’État », conclut le journaliste Baudouin Loos, qui a publié dans OrientXXI une longue enquête sur le sujet l’année dernière (dont de larges extraits ont servi à la publication du présent article).

Pour lire l’article de Baudouin Loos dans son intégralité : https://orientxxi.info/magazine/kafr-kassem-1956-derriere-le-massacre-un-plan-d-expulsion-des-palestiniens-d,5838

CAPJPO-EuroPalestine

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