L’armée israélienne a entrepris en Cisjordanie une vaste opération de prise d’otages, centrée en dernier lieu sur la capture de femmes palestiniennes, au moins 20 au cours des derniers jours.

Le nombre d’hommes palestiniens arrêtés depuis le 7 octobre dernier en Cisjordanie occupée et détenus sans autre forme de procès, pas même la détention administrative, dépasse maintenant le millier, selon les divers recoupements qui ont pu être faits localement.
S’y ajoute les 103 Palestiniens tués par la soldatesque ou les colons, ces deux bandes opérant en coordination.
Amina al-Tawil, porte-parole du Centre Palestiniens pour les Prisonniers, précise qu’une partie des 20 femmes arrêtées ces derniers jours ont été ensuite assignées à résidence, tandis que les autres étaient transférées en détention administrative.
Parmi ces dernières, Suhair Barghouti, 66 ans, veuve d’un Omar Barghouti qui avait passé 30 ans dans les prisons israéliennes.
Jeudi 26 octobre, des dizaines de militaires ont investi la maison des Barghouti à Kobar, près de Ramallah, l’ont vandalisée, et ont ensuite arrêtée en compagnie de l’un de ses fils, Son.
Son fils aîné Asif, qui habite également à Kobar, a été témoin de l’attaque de la maison de sa mère. « Après avoir saccagé son domicile, les soldats l’ont placée en état d’arrestation, puis ils ont conduit dans la maison 11 autres des prisonniers qu’ils venaient de faire à Kobar. Tous ont été menottés, et embarqués dans les véhicules de l’armée », raconte-t-il.
Suhair Barghouti, connue localement comme Oum Asif (« la mère d’Asif », le fils aîné) se trouve maintenant dans la prison d’Ofer, avant un transfert vers la prison de Damon, a pu savoir son avocat. Un de ses fils, Saleh, engagé dans la résistance armée, a été tué fin 2018, tandis qu’un autre, Assem, a été condamné à la prison à la perpétuité en 2019, après une attaque qui avait coûté la vie à 4 soldats de l’armée d’occupation de son pays.
Le cadet de ses garçons, Mohamed, a été en prison à plusieurs reprises, et depuis cinq mois, il est en détention administrative.
« On fait face à une politique de terreur visant de manière accrue la population depuis le 7 octobre. Je pense que l’arrestation plus spécifique de femmes s’inscrit dans la perspective plus spécifique d’un éventuel échange avec les prisonniers que détient le Hamas », commente Amina al-Tawil, sur le site MiddleEastEye.
Parmi les autres arrestations, il y a celle de l’écrivaine Lama Khater, de Hébron/al-Khalil, 46 ans, mère de cinq enfants. « L’officier qui dirigeait le détachement n’a pas caché ses intentions. Il m’a dit ‘On est là pour se venger, ce qu’on fait c’est de la vengeance’ » raconte le mari de Lama.
Lama Khater avait déjà passé 13 mois en détention en 2018-2019, pour des écrits qui ne plaisaient pas au régime d’apartheid.
Toujours le 26 octobre, deux étudiantes de l’Université d’Hébron ont été prises, de même qu’un couple de ville de Dura, et d’une femme de Jénine, l’objectif dans son cas étant de contraindre son mari, recherché, à se rendre. Idem samedi lorsque la journaliste Sujud Darassi a été arrêtée pour faire pression sur elle afin que son mari, Mohamed Badr, lui aussi journaliste, se livre aux autorités israéliennes.
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CAPJPO-EuroPalestine