Une tentative de provocation contre la manifestation de solidarité avec la Palestine de dimanche à Paris, a piteusement échoué, et ce n’est pas grâce à la police.
« Il était environ 15h30 et je venais de quitter le cortège Boulevard de Magenta quelques minutes plus tôt, lorsqu’au bas de la rue du Faubourg Saint-Martin, je vois une dizaine d’individus, tous habillés en noir, cagoulés, avec des gants coqués, remonter la rue. Je comprends qu’ils se dirigent vers la manifestation et je les suis, pas trop rassuré », nous a déclaré lundi un témoin de la scène. « Je m’étonne aussi de l’absence de police dans la zone », ajoute-t-il.
De fait, plusieurs minutes plus tard, arrivés à une trentaine de mètres du boulevard, alors que la rue du Faubourg Saint-Martin n’est même pas barrée par un de de ces rubans rouge et blanc qui servent à interdire la circulation automobile, les individus déploient un drapeau d’Israël et une bannière portant une tête de lion siglée « Unité Juive ».
En un instant, quelques dizaines de manifestants indignés, hommes et femmes, courent sur eux. Il s’ensuit, à la hauteur du 97 de la rue du Faubourg Saint-Martin, non pas tant une bagarre qu’une bousculade, d’après les témoignages que nous avons recueillis sur place, qui voit les provocateurs se réfugier dans une porte cochère au 91 de la rue, et perdre dans la foulée leur drapeau ! Celui-ci a été récupéré par un manifestant, qui en aura fait l’usage qu’il voulait.
Des militants d’EuroPalestine, arrivés sur les lieux dans la ou les minutes qui suivent, improvisent avec quelques autres manifestants une chaîne d’interposition, pour expliquer aux gens qu’il ne faut pas tomber dans la provocation, mais au contraire retourner dans le cortège.
Malgré leurs vociférations, leurs menaces verbales et leurs injures racistes (on peut entendre un des voyous hurler contre « les gnoules », version 2.0 des « bougnoules »), la dizaine d’individus ne cherche apparemment pas à frapper les nôtres.
Lâcheté ? Peut-être.
Mais il est également possible que le plan était qu’un des leurs se prenne un coup, et qu’ils puissent ensuite communiquer sur « une abominable agression de jeunes juifs par des éléments du Hamas dans les rues de Paris ».
Il faut rappeler à ce propos qu’avec la complaisance des merdias et la complicité du ministère de l’Intérieur, ce genre de stratagème a déjà été utilisé , … pour servir de justification à l’interdiction de manifestations de soutien à la Palestine.
Eh bien cette fois, cela n’a pas marché.
Une première dizaine de gendarmes mobiles ont fini par arriver sur les lieux. Ils se sont placés en interposition entre nous et les fascistes, lesquels se sont aussitôt eclipsés. D’autres gendarmes sont arrivés quelques instants plus tard, et ont fait un peu semblant de courser les provocateurs, qui n’étaient déjà plus là.
Nous avons fait remarquer à deux jeunes gendarmes que la présence en toute impunité de la bande, pendant pas loin d’une demi-heure en tout, et alors qu’il y avait beaucoup de forces de l’ordre mobilisées pour la manifestation, n’était pas normale. Ce dont ils sont convenus.
Les manifestants encore présents dans la rue du Faubourg Saint-Martin ont rejoint le cortège, où des prises de parole au micro ont été faites pour expliquer l’incident à la foule, et l’inviter à toujours garder la tête froide en cas de provocations, sionistes ou autres.
« Unité Juive » est un sigle inconnu jusqu’à présent, et qu’on ne reverra peut-être pas. Mais il y avait, dans le groupe de perturbateurs, une femme à visage découvert (visible sur la photo), que nous avons déjà identifiée il y a quelques années pour sa participation à des agressions de la Ligue de Défense Juive (LDJ) contre deux de nos rassemblements.
Enfin, le personnage au crâne dégarni que l’on voit sur la vidéo et les photos, un temps au milieu de la bande, puis dans un rôle apparent d’interposition, intrigue quelque peu.
CAPJPO-EuroPalestine
