« Il n’y a pas que les chambres à gaz pour perpétrer un génocide », avait dit un jour la députée israélienne d’opposition Shulamit Aloni, aujourd’hui décédée.
Eh bien, l’armée israélienne vient apparemment de prouver à Gaza qu’elle était capable d’utiliser aussi cette forme atroce de mise à mort, inventée par les nazis à Treblinka, Auschwitz et autres camps de la mort.
Le Dr Maayan Sherman est la mère de l’un des trois captifs israéliens dont l’armée d’occupation a annoncé le 14 décembre dernier la découverte des cadavres, dans un tunnel à Jabalya, dans le nord de la bande de Gaza.
(cf notre article https://europalestine.com/2024/01/19/israel-sur-la-touche-avec-davantage-de-mensonges-devoiles/ du 19 janvier)

Il s’agissait de son fils, le soldat Ron Sherman, d’un autre militaire, Nick Beiser, et d’un civil, Elia Toledano, tous les trois capturés lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.
Les familles ont reçu la semaine dernière les rapports des autopsies réalisées par l’armée, qui soulèvent de graves questions, selon Maayan Sherman, citée lundi par le quotidien Haaretz.
Cette femme, docteure vétérinaire, accuse ouvertement, sur sa page Facebook, l’armée « la plus morale du monde » d’avoir tué son fils, en injectant des gaz toxiques dans un tunnel où était censé se cacher un officier supérieur des Brigades al-Qassam, les trois Israéliens lui servant de « boucliers humains » selon la version des génocidaires.
« Les résultats de l’enquête : Ron a effectivement été assassiné », écrit-elle. « Mais pas par le Hamas… pas par des balles perdues, et pas au cours d’un échange de tirs. Il s’agissait d’un meurtre délibéré. En le bombardant avec des gaz toxiques… Oui, et les anatomo-pathologistes ont observé que Ron avait plusieurs de ses doigts recroquevillés, apparemment dans une tentative désespérée d’échapper aux gaz mortels », écrit-elle.
Son fils, poursuit-elle, « a été kidnappé à cause de la négligence criminelle des chefs de l’armée et de ce gouvernement pourri, lesquels ont donné l’ordre de le tuer pour régler des comptes avec ce terroriste assoiffé de sang et carrément stupide nommé Ahmed Ghandour à Jabalya. »
Le porte-parole de l’armée Daniel Hagari, interrogé par Haaretz, a fait des réponses évasives, incapable qu’il était démentir une accusation aussi grave.
« Une telle absence de réponse est totalement inacceptable », commente le Haaretz.
« Quand bien même Ron Sherman ne serait pas mort de cette façon, nous avons le droit de savoir si l’armée utilise effectivement des gaz mortels dans les tunnels. Et quelle serait la légalité de telles pratiques au regard du droit de la guerre ? ».
L’utilisation de l’arme chimique est en effet bannie internationalement depuis les lendemains de la Première Guerre Mondiale il y a 100 ans, comme on l’a vu il y a quelques années avec les accusations portées contre le gouvernement syrien pendant la guerre civile dans ce pays.
CAPJPO-EuroPalestine