Un juge californien a annoncé vendredi soir qu’il allait devoir prendre « la décision la plus difficile » de ses 27 ans de carrière : celle de se déclarer compétent ou non pour mettre en accusation pour complicité de génocide le président des États-Unis Joseph Biden, alias « Genocide Joe ».
Pendant plus de 4 heures, le juge Jeffrey White a entendu les témoignages de Palestiniens dont les familles ont été décimées à Gaza par l’armée israélienne, et qui ont porté plainte contre le président, le ministre des Affaires étrangères Anthony Blinken, et le ministre de la Défense Lloyd Austin.

Oakland (USA ): Un message peint à l’extérieur du palais de justice: "Biden complice du génocide… Pas de bombes pour Israël" pic.twitter.com/OBaoVq6AsK
— Oumma.com (@oumma) January 27, 2024
Il appartient au magistrat de décider si la plainte, relative à la politique étrangère du pays, est du ressort du gouvernement -autrement dit, si elle peut être jetée directement à la poubelle- ou s’il appartient au contraire à un tribunal de la juger.
Selon le quotidien San Francisco Chronicle, le juge fédéral Jeffrey White a semblé dans un premier temps réceptif aux arguments de la Maison-Blanche.
Mais après avoir entendu les multiples témoignages décrivant l’horreur des massacres, il a reconnu que la question de la recevabilité de la plainte méritait plus ample réflexion. Il a promis de statuer « rapidement ».
L’audience a eu lieu quelques heures seulement après que la Cour Internationale de Justice, à La Haye (Pays-Bas), a considéré comme recevable la plainte de l’Afrique du Sud contre Israël, et estimé « plausible » la possibilité qu’Israël soit effectivement en train de perpétrer un génocide du peuple palestinien.
La plainte visant « Genocide Joe » et ses acolytes du Département d’État et du Pentagone a été déposée en novembre dernier par des associations de défense des droits du peuple palestinien et des personnes résidant aux Etats-Unis ainsi qu’à Gaza.
Les plaignants demandent au tribunal d’ordonner aux dirigeants états-uniens de prendre toutes mesures pour imposer à Israël l’arrêt des bombardements et de ne plus opposer leur véto aux résolutions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies exigeant un cessez-le-feu. Véto que Washington a utilisé trois fois de suite au cours des derniers mois.
Leila El-Haddad, une journaliste du Maryland (Est des États-Unis) a raconté comment 90 membres de sa famille élargie avaient à ce jour péri dans l’attaque israélienne. « En tant que contribuable, c’est mon argent qui devient complice du génocide en cours. Et il suffirait au président Biden de mettre fin à la catastrophe avec un simple appel téléphonique », a-t-elle dit au juge White.
Ahmed Aboufoul, qui est né et a grandi à Gaza, est à présent avocat représentant l’ONG palestinienne Al-Haq. Lui aussi a perdu quelque 80 membres de sa famille. Il a notamment raconté comment un père se faisait systématiquement tirer dessus par les soldats israéliens alors qu’il cherchait à récupérer les dépouilles de cinq de ses enfants tués par l’envahisseur.
Le Dr. Omar Al-Najjar, un troisième plaignant, a fui son domicile à Gaza-ville puis trois autres refuges provisoires avant d’arriver à Rafah, où il ne sait comment faire, avec ses autres collègues médecins, pour prendre en charge les 2.000 nouveaux patients qui arrivent chaque jour dans un hôpital dépourvu de quasiment tous moyens. Le Dr Al-Najjar témoignait par téléphone depuis Rafah.
Barry Trachtenberg, autre témoin, dirige le département d’Études Juives à l’Université de Wake Forest. Il a publié un livre sur le génocide des Juifs par l’Allemagne nazie. Convaincu des intentions génocidaires des dirigeants israéliens, il a fourni au tribunal plusieurs citations sans ambiguïté de Netanyahou et de ses complices.
Enfin, M° Katherine Gallagher, de l’ONG Center for Constitutional Rights, partie prenante à la cause, a souligné ce qui devrait être une évidence quand on prétend être en démocratie : « Personne n’est au-dessus des lois, pas même le POTUS (President Of The United States) ».
Quelle que soit la décision du juge White, la partie perdante interjettera très vraisemblablement appel, précise le San Francisco Chronique.
CAPJPO-EuroPalestine