Philippe Delorme raconte dans Point de Vue que la flamme olympique, que nos dirigeants nous obligent à suivre comme le lait sur le feu, et dont le périple doit s’achever le 28 juillet prochain à Paris, a été inventée en 1936, pour servir la propagande nazie aux Jeux de Berlin.

Le critique de L’Action Française, Lucien Dubech, ne cache pas sa fascination pour le spectacle offert en ce 1er août 1936, dans le colossal Olympiastadion de Berlin.
Le quotidien communiste L’Humanité écrivait néanmoins : « Nous ne pourrions que nous féliciter d’une telle initiative qui populariserait le sport et l’esprit olympique. Mais elle ne sert en fin de compte que la propagande hitlérienne. »
« Hitler, qui ne voyait d’abord dans le rêve de Pierre de Coubertin (qui rétablit en 1894 les Jeux Olympiques et décida de les célébrer tous les quatre ans, dans différents pays) qu’un « projet de juifs et de francs-maçons », n’a pas tardé à percevoir l’intérêt d’une telle manifestation internationale pour exalter son régime, grâce à son art consommé de la mise en scène », souligne Delorme.
« C’est l’Allemand Carl Diem, théoricien du sport et helléniste distingué, qui imaginera le transfert symbolique du « feu sacré » depuis le Péloponnèse, en s’inspirant des lampadédromies, les antiques courses aux flambeaux en l’honneur de Prométhée ou d’Héphaïstos. Ainsi, le 19 juillet 1936, une quinzaine de « vierges » vêtues de toges, rassemblées dans les ruines du temple d’Héras à Olympie, sous la conduite d’une « grande prêtresse », allument un foyer au moyen d’un miroir parabolique conçu par la société Carl Zeiss d’Iéna… en invoquant Apollon.
La nuit suivante, un premier relayeur s’élance sur la route d’Athènes, brandissant une torche de bois et de métal au magnésium, fabriquée dans les usines de sidérurgie Krupp. Ils seront plus de 3.000 à se transmettre la flamme, tous les kilomètres, à travers la Grèce, la Bulgarie, la Yougoslavie, la Hongrie, l’Autriche, la Tchécoslovaquie et enfin l’Allemagne.
Quant à Fritz Schligen, champion du 1.500 mètres, qui parachève cette moderne odyssée, il a été choisi pour l’esthétique de son allure, mais aussi pour son physique en parfaite adéquation avec les fantasmes de l’ »aryanité ». », conclut l’article.
CAPJPO-Europalestine