L’armée israélienne a délibérément tué des dizaines d’enfants ainsi que des journalistes, a annoncé jeudi le Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies (UNCHR), au terme d’une enquête sur la répression des « Marches du Retour » commencées en mars dernier dans la bande de Gaza.
Il y a « des fondements raisonnables » pour conclure que l’armée israélienne a commis à cette occasion des crimes de guerre, ont estimé les auteurs de la commission d’enquête diligentée par l’ONU à la suite du décès de plus de 200 hommes, femmes et enfants, et les milliers de blessés par balles, des citoyens désarmés dans leur immense majorité.
La séance de présentation du rapport, jeudi à Genève, a commencé par la projection de vidéos de plusieurs de ces manifestations du vendredi, commencées en mars 2018.
Le président de la commission d’enquête, Santiago Canton, a tenu à préciser d’entrée qu’une majorité écrasante des victimes des tirs israéliens étaient des personnes non armées et ne présentant aucun danger pour les troupes d’occupation.
Santiago Canton a pointé, pour le dénoncer, le refus du gouvernement israélien de coopérer à l’enquête.
Pas moins de 35 enfants palestiniens ont trouvé la mort au cours de la période sous revue, dont une proportion substantielle par tirs directs d’armes à feu.
Les membres de la commission ont été particulièrement choqués par les images montrant comment un manifestant handicapé, en fauteuil roulant, avait été fusillé à distance par les snipers.
Ils ont confirmé que des journalistes, portant de manière visible les signes de leur profession, avaient été abattus alors qu’ils couvraient les manifestations.
C’est pourquoi la commission d’enquête recommande au Conseil de transmettre le dossier de ces exactions à la Cour Pénale Internationale (CPI) à La Haye.
Elle se prononce parallèlement pour que les pays membres de l’ONU « envisagent des sanctions visant les Israéliens identifiés par la commission comme portant une responsabilité » dans le massacre.
Il pourrait s’agir, entre autres, du gel des actifs des responsables identifiés (mais pas nommés, jeudi à Genève !), ou encore d’interdictions d’entrée sur le territoire des Etats-membres.
« Il faut que les Etats parties aux Conventions de Genève et/ou au Statut de Rome (qui fonde la CPI, NDLR) remplissent leurs devoirs, et procèdent à l’arrestation des individus soupçonne d’avoir perpétré, ou d’avoir donné l’ordre de perpétrer les crimes relevant du droit international cités dans notre rapport, et ensuite, soit les juger, soit les extrader ».
Une trentaine des Etats membres de l’UNCHR, dont l’Espagne et la Belgique pour ce qui concerne l’Union européenne, ont approuvé le rapport, tandis que le régime de Trump s’y opposait, et que des pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni s’abstenaient lâchement.
Pour lire le rapport complet (en anglais) : https://fr.scribd.com/document/400719004/A-HRC-40-74
CAPJPO-EuroPalestine