Nous reproduisons ci-dessous ce questionnement d’un Palestinien basé à Gaza : « Israël a-t-il tué mon ami Bashar Abed al-Wahad ainsi que sa famille en utilisant des armes thermiques interdites ? »
« J’ai appris, écrit ce mercredi Asil Almanssi* dans The Electronic Intifada, que lorsqu’une équipe de défense civile est venue chercher les corps laissés sous les décombres de la maison qu’ils partageaient dans le quartier d’al-Daraj de la ville de Gaza qui a été bombardée en août, elle n’a trouvé aucun reste humain. Cela suggère qu’Israël pourrait avoir utilisé des munitions spéciales – comme des bombes thermobariques – qui peuvent vaporiser des corps humains. »

« L’ampleur des destructions et l’état de certains cadavres ont poussé des groupes de défense des droits de l’homme à demander une enquête pour savoir si Israël utilise des armes thermiques interdites à Gaza », commente l’auteur.
« En avril, souligne-t-il, l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme a publié un rapport appelant à une enquête sur des atrocités similaires. « Un comité international d’experts doit être créé pour examiner les armes utilisées par Israël dans le cadre de son génocide dans la bande de Gaza, en cours depuis le 7 octobre 2023, y compris l’utilisation potentielle de bombes produisant une chaleur si élevée que les corps des victimes s’évaporent », indique le rapport.
« Un certain nombre de victimes tuées lors de ces horribles raids israéliens sur des immeubles résidentiels ont disparu et pourraient s’être transformées en cendres », a déclaré Euro-Med.
« Je connaissais Bachar depuis 2018, lorsque nous nous sommes rencontrés à l’université. Son sens de l’humour et sa joie de vivre étaient contagieux. Bachar avait prévu de terminer ses études supérieures à l’étranger lorsque l’armée israélienne a envahi Gaza en octobre dernier. Bachar et sa famille ont été déplacés vers le sud au début du génocide, où ils sont restés une semaine avant de retourner au nord pour vivre dans la maison d’un parent.
Le 8 décembre 2023, lorsque les forces terrestres israéliennes sont arrivées dans la ville de Gaza, la famille a fui les bombardements intenses et a trouvé refuge dans une école de l’UNRWA. Ils ont érigé une tente au milieu du campus et y sont restés pendant 40 jours sans eau potable, sans farine pour le pain, sans gaz pour cuisiner ni couvertures pour se protéger du froid et des pluies de l’hiver. Pendant leur séjour dans l’abri, le frère aîné de Bashar a été tué par un bombardement aveugle d’un char israélien.
Après le retrait des forces israéliennes, la famille restante de Bashar s’est installée dans le camp de Jabalia en mai les oblige
ant à évacuer une fois de plus vers le quartier d’al-Daraj. Une fois sur place, Bashar a commencé à aider à extraire les personnes qui étaient restées coincées sous les décombres après les attaques israéliennes. En août, une bombe a frappé le bâtiment que Bashar, ses parents et sa sœur partageaient. Il n’y a aucune trace de leur existence. Les médias ont décrit le nord de Gaza comme une zone largement détruite. Mais trop peu d’informations ont été rapportées sur les méthodes utilisées pour tuer Bachar Abed al-Wahad, sa famille et bien d’autres. »
L’Euro-Med Monitor a souligné que des milliers de personnes « restent portées disparues, soit parce qu’il était impossible de les récupérer sous les décombres en raison du manque d’équipement et de savoir-faire technique, soit parce que leurs corps ont été cachés par l’armée israélienne ou n’existent plus ».
*Asil Almanssi est un écrivain basé à Gaza.
(Traduit par CAPJPO-Europalestine)
CAPJPO-Europalestine