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France : un député propose la création de camps de concentration !

France : un député propose la création de camps de concentration !
Panneau commémoratif du camp de concentration de Gurs, créé par le gouvernement de la République française en 1939

Le député Guillaume Peltier, classé à la « droite de la droite » par des merdias en mal d’étiquettes, vient de proposer carrément la création de camps d’internement administratif pour près de 20.000 citoyens, ceux déjà fichés pour être « susceptibles » de « vouloir prendre part à des activités terroristes ».

L’internement administratif, comme on le sait, est l’une des violations les plus marquées de l’Etat de droit, puisqu’il prévoit qu’on peut priver une personne de liberté sans qu’elle ait pour autant été condamnée par un tribunal ni même mise en examen.

C’est un régime liberticide qu’Israël pratique en permanence à l’encontre de centaines de Palestiniens, détenus sans jugement pour des durées potentiellement illimitées.

A l’heure où on nous rebat les oreilles avec les fameuses « valeurs républicaines », il n’est pas inutile de rappeler que la République française a eu une longue tradition dans ce domaine. Dans son empire colonial, bien sûr : par exemple, en Algérie pendant la guerre d’indépendance, où un quart de la population musulmane du pays, plus de 2 millions d’hommes, de femmes et d’enfants, furent enfermés dans des conditions épouvantables derrière des barbelés surmontés de miradors. 

Guerre d’Algérie : l’un des innombrables camps de « regroupement » de la population, celui d’Aumale

Mais sur le territoire métropolitain aussi : les sinistres camps de concentration du Vernet, d’Argelès, de Gurs et autres, créés en 1939 par le gouvernement de la République dans les départements pyrénéens, y enfermèrent dans un premier temps les vaincus de la guerre civile espagnole, avant que ceux-ci soient rejoints par des milliers d’autres « indésirables », juifs étrangers et réfugiés politiques allemands ayant fui le nazisme quelques années plus tôt. Une grande partie de ces derniers furent ensuite livrés par l’Etat Français (dit également « régime de Vichy ») aux autorités nazies d’occupation du pays.

Le camp de Gurs (Pyrénées-Atlantiques)

Le caractère « innovant » de la proposition de Peltier, un ancien du Front National passé aux parti Les Républicains, tient à ce qu’il veut interner administrativement, non plus des étrangers décrétés « islamistes », mais des citoyens de nationalité française.

En l’occurrence, tous les citoyens français inscrits sur l’un des fichiers les plus pervers du ministère de l’Intérieur, pervers parce que les critères pour y figurer sont totalement discrétionnaires et secrets,  le vague signalement d’une personne faisant sa prière musulmane sur son lieu de travail ou fréquentant une mosquée arbitrairement qualifiée de « suspecte » pouvant parfaitement suffire.

Le fichier en question s’appelle le FSPRT (pour « Fichier des Signalements pour la Prévention de la Radicalisation à caractère Terroriste ») ; quelque 22.000 personnes y figurent, selon Peltier, qui cite des chiffres fournis par le ministre de la police Gérald Darmanin.

Sachant que 80% de ces personnes sont de nationalité française (les 20% restants devant être expulsées selon l’auteur de la proposition de loi), ce sont donc près de 18.000 personnes que Peltier veut faire enfermer, pour des périodes initiales de 30 jours, avec possibilité de rallonge de 90 jours, et autres dispositions permettant d’en perpétuer la durée indéfiniment. 

On ne sait si la proposition de loi de Peltier, un politicien qui a aujourd’hui micro ouvert en permanence à la télé et à la radio, va prospérer. 

Pour le moment, elle se contente d’avoir été bien enregistrée par la Présidence de l’Assemblée Nationale, qui l’a publiée sur son site (voir la reproduction du document ci-dessous).

Le gouvernement le voudra-t-il ? Pas sûr, puisqu’il multiplie lui-même, à un rythme accéléré, la destruction des libertés publiques, chaque attentat lui fournissant le prétexte pour aggraver ses politiques. C’est le cas avec sa loi « Sécurité Globale », dont la portée liberticide dépasse largement son seul article 24 (destiné à museler l’exposition des violences policières), ce sera dès le Conseil des ministres du mercredi 9 décembre qui doit adopter un projet de loi sur le « séparatisme » (également appelé « loi confortant les valeurs républicaines » (sic)).

Et rien que ces derniers jours, on a vu, au niveau réglementaire, des décrets élargissant considérablement le champ des fichiers policiers, avec notamment l’officialisation du recensement des « opinions «  politiques ou « convictions » religieuses des citoyens.

A l’évidence, les personnes de confession musulmane sont en première ligne face à ’offensive du régime. L’inique dissolution récente du CCIF (Collectif contre l’Islamophobie en France) est là pour nous le rappeler. Mais il est patent que c’est tout ce qu’il reste dans ce pays de libertés et d’acquis sociaux qui est au final visé si nous ne trouvons pas la force d’y résister.

CAPJPO-EuroPalestine