23/08/02 – Dans une in.erview à « L’Huma », Fernand Tuil, président de l’association de jumelage franco-palestinien, revient sur l’arrestation de sa délégation à Tel-Aviv.
» Le voyage des jeunes pacifistes français continue »
Fernand Tuil, président de l’association de jumelage franco-palestinien, revient sur l’arrestation de sa délégation à Tel-Aviv.
Les forces de police ont arrêté votre délégation à l’aéroport de Tel-Aviv. Pouvez-vous nous préciser dans quelles circonstances et sous quels motifs ?
Fernand Tuil. Des policiers nous ont arrêtés dès notre arrivée sur le sol israélien et nous sommes convaincus qu’ils avaient dès le départ décidé de nous renvoyer en France. Ils nous ont séparés en groupes de dix et la tension a vraiment commencé à monter à partir de là. Ils nous ont accusés d’une multitude d’inepties : que nous menacions la sécurité d’Israël, que nous venions là pour nous interposer contre l’armée, etc. Tout cela est bien sûr archi-faux, ce n’est pas notre style. J’ai subi un interrogatoire de deux heures et il était clair qu’ils cherchaient à me faire avouer des choses fausses, au détour de questions banales. Je leur ai montré l’invitation du député Issam Makhloul, avec l’insigne de la Knesset, mais ils ont fait grandir la pression et traîné un groupe dans l’avion pour Paris. Le groupe a refusé de partir. Après plusieurs heures sans boire ni manger, j’ai pu leur annoncer que nous avions déposé un recours auprès du tribunal.
Comment cela s’est-il passé au tribunal ?
Fernand Tuil. J’y suis allé mercredi et le juge nous a donné raison : il a refusé notre expulsion, en disant clairement que nous pouvions continuer notre programme et nous rendre à Bethléem (Palestine) à condition qu’il n’y ait pas de danger, auquel cas l’armée ne nous laisserait pas entrer. Mais jeudi, le ministère de l’Intérieur israélien a fait appel du jugement en nous accusant de mensonge. Cet appel n’est pas suspensif, donc la décision du juge n’est pas remise en cause pour l’instant. Nous, nous avons décidé de continuer, nous sommes entièrement dans la légalité. Nous avons écrit plusieurs lettres de protestation et demandé l’appui du consul général de France à Jérusalem. Ce qui est formidable, c’est que la population israélienne nous soutient : nous avons droit à des coups de Klaxon dès que les gens nous reconnaissent, malgré une certaine presse qui s’obstine à nous faire passer pour des terroristes.
Vous avez finalement pu rencontrer les pacifistes israéliens comme prévu. Qu’est-il ressorti de ces discussions ?
Fernand Tuil. Ils sont totalement avec nous. Nous avons plusieurs projets, à commencer par le colloque international organisé par l’APJ (Association pour les jumelages des villes de France avec les camps de réfugiés palestiniens) fin 2002 à Paris, qui portera sur les initiatives de la jeunesse pour promouvoir la paix, où les jeunes Israéliens que nous avons rencontrés seront présents.
Entretien réalisé par Cécile Couteaud de l’Humanité
Rendez-Vous de la Solidarité
L’APJ appelle tous les militants pour la paix en Israël à accueillir la délégation lundi 26 août 2002
à l’aéroport de Roissy – Charles-de-Gaulle (terminal 2B), à 21 h 20.
