18 oct – rédac CAPJPO – – Israël a engagé une campagne de lobbying auprès des institutions européennes pour contrecarrer les timides velléités d’application de droits de douane sur les exportations des produits fabriqués dans les territoires occupés par Israël depuis 1967 (Cisjordanie, Gaza, plateau du Golan)
Une délégation israélienne de haut rang a ainsi débarqué jeudi à Bruxelles, pour préparer le terrain à la venue de Shimon Peres en personne la semaine prochaine.
De quoi s’agit-il ? De la suspension du traité d’association euro-israélien, votée en avril dernier par le Parlement européen à cause de la violation des droits de l’Homme par Israël ? Pas du tout : ni la Commission européenne, ni les gouvernements des différents pays de l’Union n’ont l’intention de se bouger de ce côté-là, tant qu’ils n’y seront pas contraints par la pression populaire.
Non, ce qui est en jeu, c’est l’éventuelle possibilité, pour l’Union européenne, d’appliquer des droits de douane sur les marchandises produites dans les territoires, et portant –tout-à-fait frauduleusement- le label « Made in Israel ».
Comme on le sait, le traité d’association permet aux exportations israéliennes vers l’Europe des Quinze, qui ont atteint 6,7 milliards d’euros l’an dernier, d’être dispensées de droits de douane. Mais l’Union européenne ne reconnaît pas les territoires occupés comme faisant partie d’Israël, et elle a donc commencé l’an dernier à faire savoir, l’an dernier, à Israël, que ces produits devraient peut-être en acquitter . Les sommes concernées sont minimes, puisque les exportations des colonies vers l’Europe sont d’environ 100 millions d’euros, et ne généreraient que 7 millions d’euros de droits de douane.
Pour Israël, le fait de céder (et d’accepter par conséquent de payer les droits) aurait un avantage, dans la mesure où le paiement équivaudrait à une reconnaissance, par l’Europe, de la légalité des produits fabriqués dans les territoires. Mais non, le gouvernement israélien, fort de l’impunité généralisée dont il bénéficie , veut plus que cela : à savoir, la possibilité de pouvoir continuer à labelliser « Made in Israel » de tels produits, en attendant l’annexion pure et simple des territoires.
Sans rire, les délégués israéliens ont indiqué aux fonctionnaires de Bruxelles que la poursuite des exonérations fiscales était une bonne chose … pour les Palestiniens, et ils ont même osé faire référence aux accords d’Oslo, lesquels avaient prévu une Union douanière entre Israel et le futur Etat palestinien ! Ce qui n’empêche évidemment pas Israël de confisquer depuis maintenant 2 ans les droits de douane sur les importations de marchandises en Palestine, lesquels sont dûs à l’Autorité Palestinienne, et dont le montant gelé dépasse les 400 millions d’euros
Des sanctions contre Israël, tant que dureront l’occupation et l’apartheid ? Oui, mais des vraies : MOBILISONS NOUS POUR LA SUSPENSION DU TRAITE D’ASSOCIATION, ET BOYCOTTONS LES PRODUITS DE L’APARTHEID !