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CRI D’ALARME DES PRESIDENTS DES UNIVERSITES LILLOISES A LEUR RETOUR DE PALESTINE

Une délégation des Universités lilloises, composée des Présidents des
Universités Lille 1 et Lille 3, de deux Vice-Présidents et du Délégué
de « Solidarité Universitaire Lille-Naplouse (SULINA), s’est rendue,
dans le cadre des coopérations interuniversitaires et du jumelage
Lille-Naplouse en Palestine et en Jordanie où elle a rencontré les
responsables de l’enseignement supérieur.


Voici le compte-rendu de cette mission qui s’est terminée fin octobre :

 » Les Universités palestiniennes, leurs personnels et leurs
étudiants connaissent actuellement une situation extrêmement grave,
préjudiciable à l’avenir social, économique, culturel, universitaire
et scolaire, environnemental et humain de la Palestine.
Les contraintes matérielles et morales imposées par des forces
militaires d’occupation omniprésentes créent de très graves problèmes
L’interdiction de déplacement des palestiniens au-delà d’une zone
étroitement définie par les cartes individuelles de résidents empêche
les étudiants et les enseignants de se rendre dans leurs universités.
Son application par les forces militaires a entraîné des
emprisonnements arbitraires et des morts en grand nombre. Les
universités palestiniennes voient leur activité réduite
dramatiquement du fait de cette baisse forcée de leurs effectifs.

L’Université de Naplouse est interdite de fonctionnement depuis plus
de quatre mois.
Ayant tiré les leçons de sa fermeture arbitraire de 1987 à 1991,
l’Université a du s’organiser clandestinement pour fonctionner dans
des lieux loués secrètement. C’est à cette organisation qu’elle doit
d’avoir pu résister à l’étouffement, dispenser ses enseignements et
organiser ses examens. Réouverte, malgré le couvre-feu, le jour même
de notre visite, l’Université fonctionne avec un effectif étudiant
extrêmement réduit, seuls les résidents de Naplouse parvenant à s’y
rendre.

La situation socio-économique est gravissime, l’essentiel des
activités économiques des palestiniens étant actuellement paralysé.
Dans ces conditions les étudiants ont d’extrêmes difficultés à payer
leurs études, les parents, sans travail, étant sans ressources. Des
situations de malnutrition sont apparues. La finalité des formations
professionnelles se perd, l’emploi n’existant plus. Ainsi la totalité
de la promotion tourisme 2002 de l’Université de Béthlehem est au
chômage, le repli sur les activités commerciales des familles n’est
même pas possible, les commerces étant fermés. Les salaires des
enseignants ont parfois des retards de plusieurs mois, ou ont parfois
été réduits de moitié.

La situation environnementale et sociale est, elle aussi, gravissime.
A Naplouse, ces derniers mois, plusieurs milliers de maisons ont été
partiellement détruites, 300 complètement, 81 personnes ont été
tuées. Toute la Palestine est maintenue en état de pénurie d’eau,
avec d’importantes conséquences sur l’hygiène et sur la possibilité
d’irrigation des trop rares parcelles dont la culture est encore
possible. Les destructions urbaines, l’isolement croissant des zones
rurales et les nombreuses pertes en vies humaines, compromettent
l’avenir.

La délégation, qui a dit avec force à tous ses interlocuteurs son
admiration pour la dignité, la constance, la responsabilité des
équipes universitaires des universités de Palestine, appelle les
universités lilloises, ainsi que toutes les autorités et institutions
compétentes à empêcher l’isolement de l’Enseignement Supérieur
palestinien et à développer la coopération interuniversitaire avec
les Universités palestiniennes ».

Ph. Rousseau, Président de l’Université Charles De Gaulle Lille III
H. Baussard , Président de l’Université des Sciences et Techniques de
lille (Lille I)