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ISRAEL COUPABLE DE CRIMES DE GUERRE A DJENINE ET NAPLOUSE, AFFIRME AMNESTY INTERNATIONAL

4 novembre – L’armée israélienne a effectivement commis de nombreuses violations du droit dans les villes de Jénine et Naplouse au printemps dernier, se rendant coupable de crimes de guerre planifiés que la communauté internationale a le devoir absolu de poursuivre devant la justice, a annoncé lundi l’ONG Amnesty International.


Cette ONG, rappelle-t-on, ne peut guère être soupçonnée de parti pris pro-palestinien, puisqu’elle avait publié au début de l’été un rapport très sévère sur les attentats suicides anti-israéliens, les qualifiant également de crimes de guerre. Une autre organisation, Human Rights Watch, a publié la semaine dernière un rapport aux conclusions similaires sur les attentats et attaques visant des civils (voire des militaires israéliens dès lors qu’ils ne sont pas « en service » !).

On se rappelle également que si les exactions de l’armée israélienne d’avril à Jénine et Naplouse ont un peu attiré l’attention de la presse et des gouvernements étrangers, ce n’est pas par qu’elles étaient exceptionnelles (11 Palestiniens dont une majorité d’enfants et d’adolescents ont encore été tués par l’armée au cours de la « banale » semaine du 24 au 31 octobre), mais parce que les tueries ont été plus massives, et plus concentrées dans le temps que d’habitude.

Israël avait ensuite réussi, sans trop avoir à forcer son talent, à étouffer les velléités d’enquêtes pourtant votées par les Nations-Unies, et a continué tranquillement l’étranglement multiforme de la nation palestinienne.

Nul doute que la « seule démocratie de la région », pour reprendre l’expression favorite de ses adorateurs, traitera également par le mépris le nouveau rapport, aussi accablant soit-il, ce qui est le cas comme on le verra plus bas.

D’ailleurs, le jour même où le rapport d’Amnesty International était rendu public, le Parlement israélien s’apprêtait à investir comme nouveau ministre de la Guerre le général Shaul Mofaz, chef d’état-major sortant de l’armée israélienne et à ce titre responsable au premier chef des tueries de Jénine et Naplouse.

Ce même Mofaz sera investi par la nouvelle majorité d’Ariel Sharon, qui vient de recevoir le renfort de députés ouvertement fascistes jusque là réticents à apporter leur soutien à un gouvernement ayant le tort à leurs yeux de ne pas préconiser aussi radicalement qu’eux la déportation pure et simple des Palestiniens.

Le rapport de 76 pages (Israel and the Occupied Territories Shielded from Scrutiny : IDF violations in Jenin and Nablus) peut être consulté à l’adresse électronique http://www.amnesty.org , en langue anglaise, sachant qu’Amnesty International France ne prévoit pas de le publier en français avant au moins une dizaine de jours, indiquait-on lundi au siège parisien d’Amnesty

Que dit-il ?

Que les forces israéliennes se sont rendu coupables de « graves violations des Droits de l’Homme dont « des assassinats, torture et mauvais traitements infligés à des prisonniers, destruction gratuite des centaines d’habitations avec parfois leurs occupants encore à l’intérieur ; l’empêchement d’accès aux ambulances et à l’assistance humanitaire, ou encore l’utilisation de civils palestiniens comme ‘boucliers humains’ ».

Amnesty International indique avoir présenté à la direction de l’armée israélienne, au mois de mai, de nombreux dossiers de cas individuels de victimes, mais n’a reçu aucune réponse. Cette absence de réaction n’a pu que contribuer à répandre dans l’armée israélienne un sentiment d’impunité totale, ajoute l’ONG.

« A ce jour, les autorités israéliennes ont failli à leur responsabilité de poursuites judiciaires contre les auteurs de ces graves violations du droit humanitaire. Les crimes de guerre font partie des crimes les plus graves au regard du droit international, et constituent un attentat contre l’humanité toute entière », poursuit l’organisation non gouvernementale.

Amnesty International place ensuite l’ensemble des Etats signataires des conventions internationales, dont par conséquent la France et son gouvernement, devant leurs responsabilités légales et pas seulement morales :

« AMENER LES AUTEURS DE CES CRIMES A REPONDRE DE LEURS ACTES DEVANT LA JUSTICE EST PAR CONSEQUENT DU DEVOIR ET DE LA RESPONSABILITE DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE. TOUS LES ETATS PARTIE AUX CONVENTIONS DE GENEVE DOIVENT RECHERCHER LES PERSONNES SOUPCONNEES D’AVOIR COMMIS CES GRAVES INFRACTIONS AUX CONVENTIONS ET LES CONDUIRE DEVANT LA JUSTICE », écrit-elle.

« IL N’Y AURA PAS DE PAIX NI DE SECURITE DANS LA REGION TANT QUE LES DROITS DE L’HOMME N’Y SERONT PAS RESPECTES. TOUTES LES TENTATIVES DE METTRE FIN AUX VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME ET DE METTRE EN PLACE UN SYSTEME DE PROTECTION INTERNATIONALE , EN ISRAEL ET DANS LES TERRITOIRES OCCUPES, EN PARTICULIER PAR L’ENVOI D’OBSERVATEURS AYANT CLAIREMENT LE MANDAT DE SURVEILLER LE DROIT HUMANITAIRE , ONT ETE MINEES PAR LE REFUS DU GOUVERMENT D’ISRAEL. ET CE REFUS A ETE CONFORTE PAR LES Etats-Unis D’AMERIQUE »

« IL EST IMPERATIF QUE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE CESSE D’ETRE UN TEMOIN IMPUISSANT DES VIOLATIONS GRAVES AYANT LIEU EN ISRAEL ET DANS LES TERRITOIRES OCCUPES », conclut Amnesty International.