« Tout ce qui travaille au développement de la culture travaille aussi contre la guerre ” (Correspondance entre Albert Einstein et Sigmund Freud, 1932) – Une quinzaine d’enfants du camp de réfugiés palestiniens d’Aïda, à l’entrée de Bethléem, sont attendus en France à partir de juin prochain pour une tournée dans plusieurs villes qui leur permettra de jouer deux pièces de théâtre.
L’entreprise est ambitieuse puisqu’il s’agit à la fois de rompre l’isolement dans lequel le gouvernement israélien essaie de maintenir l’ensemble de la population palestinienne et de montrer de la Palestine un autre visage que celui reflété par les médias.
Animée par AbdelFattah Abu-Srour, originaire de ce camp, biologiste de métier, francophone, bénévole qui tente avec son équipe du centre culturel Al Rowwad (“ Les Pionniers ”) de redonner espoir aux enfants en leur permettant de jouer, de s’exprimer, de se cultiver et de créer, malgré l’occupation, l’humiliation, les couvre-feux, cette petite troupe théâtrale va enfin réaliser un rêve.
Elle va venir en France, sortir de son carcan, rencontrer d’autres enfants, d’autres adultes, échanger, éprouver l’existence d’une réelle solidarité malgré le silence assourdissant des gouvernants, et repartir riche d’espoir, de contacts, de perspectives d’échanges, en un mot avec l’idée qu’il ne faut pas totalement désespérer de l’humanité.
Et ils en ont bien besoin, car les enfants sont les premières victimes de la violence liée aux opérations répressives menées par l’armée israélienne. Outre les blessures physiques, tous présentent des signes de souffrance psychologique. Témoins des humiliations intolérables que subissent leurs parents à l’occasion des nombreux contrôles de l’armée israélienne, ils sont envahis d’une colère profonde que la guerre des pierres ne peut apaiser.
Dans ce terrible environnement, le centre Al Rowwad, institution indépendante, non gouvernementale, affiliée à aucun parti ou organisation confessionnelle, travaille au développement de la culture, mais aussi contre la guerre, en proposant aux enfants de 10 à 15 ans des activités de théâtre et d’arts plastiques, une formation à l’outil informatique et l’apprentissage du français. Une petite bibliothèque, en arabe, anglais et français, est à leur disposition, et depuis peu ils peuvent s’initier à la fabrication et au spectacle de marionnettes.
La troupe des enfants parcourra la France en juin et juillet. Elle se produira notamment à la fête de la Goutte d’Or de Paris et aux festivals d’Avignon, de Rennes et de Carhaix en Bretagne, et présentera deux pièces :
“ Nous sommes les enfants du camp ”, qui raconte l’histoire d’Aïda de 1948 à nos jours. Les enfants y jouent les rôles de leurs grands-parents, de leurs parents et finalement leur propre histoire.
et
“ C’est la faute au loup ”, adaptation d’une pièce de Douglas Love, destinée à aiguiser l’esprit critique en reprenant les contes traditionnels, dont le “ Petit chaperon rouge ” et en montrant que le coupable n’est pas toujours celui que désigne la vox populi.
La Société des Amis du Théatre Al Rowwad, association loi 1901, qui vient de se créer en France pour appuyer cette initiative, lance un appel à l’aide. Elle a besoin d’établir un maximum de partenariats (villes, institutions, entreprises..) et de réunir 20.000 euros pour financer le voyage des 16 enfants du camp d’Aïda
La Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche-Orient (CAPJPO), qui connaît et apprécie le travail réalisé par AbdelFattah Abu-Srour, que plusieurs d’entre nous ont vu à l’œuvre, soutient cette initiative et vous invite à prendre contact avec Jean-Claude Ponsin pour l’aider à établir des partenariats et à accueillir les enfants :
Siège social : 24, rue Custine – 75018 Paris – 01 42 59 06 59 et 06 19 44 67 16 – ponsin@aol.com.
Vous pouvez également envoyer vos dons à CAPJPO , 16 bis rue d’Odessa, 75014, en inscrivant au dos du chèque : “ pour les enfants d’Aïda ”.
