11 mai –
*** « EST-IL PERMIS DE CRITIQUER ISRAEL ? »
par Pascal Boniface, chez Robert Laffont
*** « BIENVENUE A RAMALLAH »
par Théodora Oikonomides, chez Flammarion
« EST-IL PERMIS DE CRITIQUER ISRAEL ? »
par Pascal Boniface, chez Robert Laffont
Pascal Boniface, spécialiste des relations internationales et enseignant, met en évidence l’impossibilité, en France, de critiquer le gouvernement Sharon sans encourir les accusations d’antisémitisme et des mesures de rétorsion qui s’apparentent à du terrorisme intellectuel.
Il parle en connaissance de cause : auteur lui-même en 2001 d’une note et d’un article sur le conflit israélo-palestinien, publié dans Le Monde, il a été la cible d’une véritable campagne de calomnies organisée par des institutions juives.
Dans son livre, il passe en revue l’ensemble des procédés utilisés par la droite et l’extrême droite juive pour faire taire toute critique contre la politique israélienne : les procès, la diffamation, les pressions en « haut lieu » pour déconsidérer les « coupables » et tenter de leur faire couper leurs crédits de recherche, les interventions d’un certain nombre d’ « intellectuels » monopolisant la parole dans les médias, la violence organisée par l’extrême-droite juive.
Il analyse la réalité de la « judéophobie » en France et la compare au racisme anti-arabe, moins dramatisé mais autrement plus répandu et discriminatoire. Il souligne les risques de communautarisation de la politique française.
Editions Robert Laffont, 238 pages, 19 euros
*** « BIENVENUE A RAMALLAH »
par Théodora Oikonomides, chez Flammarion
Il ne faut pas rater le récit de deux ans et demi de vie en Palestine de Théodora Oikonomidès, une jeune grecque de 29 ans, qui a fait ses études en France, puis s’est fait engager en 2000 comme éducatrice par l’ONG britannique International Service, pour travailler avec des instituteurs palestiniens, jusqu’en octobre prochain.
C’est un témoignage supplémentaire, mais différent, de la difficulté d’existence en Palestine et de l’extraordinaire force de résistance des Palestiniens, de leur amour de la vie, leur hospitalité et leur sens de l’humour, malgré une situation difficilement imaginable lorsqu’on ne partage pas leur quotidien.
Théodora, qui le partage, raconte l’humiliation, les checks-points, les couvre-feux interminables et la manière de faire passer le temps, les consignes de sécurité impossibles à respecter quand elle doit se déplacer d’une ville à l’autre afin d’assurer son programme de formation pour enfants handicapés, les « incursions », les « frappes » aveugles de l’armée israélienne, les bombes, les enfants lanceurs de pierres, le cycle « Amaliyeh, bitakhon » (« attentat/représailles »).
Elle raconte l’occupation silencieuse et bruyante, les mille et une manières de défier l’occupation, les risques, les dégâts psychologiques chez les enfants palestiniens, l’«opération rempart », les camps de réfugiés, le comportement des colons, les conséquences économiques de la situation.
Editions Flammation, 229 pages, 18 euros.