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JEB BUSH, BIEN MAL PLACE POUR PRETENDRE COMBATTRE LE RACISME

11 mai – Communiqué des « AMERICANS AGAINST THE WAR » (AAW-France), qui s’étonnent de la présence du gouverneur de l’Etat de Floride,
Jeb Bush, à un colloque de l’UNESCO sur l’antisémitisme à Paris.


Voici le texte de leur communiqué :

« Jeb Bush, gouverneur de la Floride, doit intervenir le lundi 12 mai 2003 dans un colloque à l’UNESCO intitulé « L’éducation pour la tolérance : le cas de l’antisémitisme résurgent », organisé par le Centre Simon Wiesenthal. Les Américains contre la guerre (AAW) condamnent toute forme de racisme et d’antisémitisme, mais pensent que la lutte contre l’anti-sémitisme n’est pas bien servie par une personne comme Jeb Bush.
En tant que gouverneur de la Floride, M. Bush a présidé à la suppression illégale des listes électorales de 54.000 électeurs, en majorité noirs, juste avant l’élection présidentielle de novembre 2000. (Environ 90 pour cent des électeurs noirs de cet Etat votent démocrate.) Le journaliste Greg Palast (Guardian, Londres) parle d’un « nettoyage ethnique des listes électorales ». Si ces noms n’avaient pas été effacés des listes, George W. Bush, frère de Jeb, ne serait pas président aujourd’hui. Les citoyens des Etats-Unis se sont battus longuement et durement pour abolir les atteintes discriminatoires au droit de vote. Le fait d’avoir privé ces citoyens noirs de leur droit de vote ne fait de M. Bush un intervenant crédible sur des questions de tolérance.
Lors de la même élection, plus de 3000 électeurs, principalement juifs et âgés, qui pensaient voter pour Al Gore, ont vu détourner leurs suffrages sur Patrick Buchanan, candidat néo-populiste, xénophobe et antisémite notoire. Buchanan lui-même a avoué que ces électeurs juifs n’auraient pas pu voter pour lui ! Le gouverneur Jeb Bush n’a pourtant fait aucun effort sérieux pour restaurer les droits démocratiques de ces électeurs. Est-ce la meilleure personne pour parler de l’antisémitisme ?
La lutte – essentielle – contre l’anti-sémitisme ne doit pas être transformée en prétexte pour justifier un soutien inconditionnel à l’Etat d’Israël. Les organisateurs du colloque se plaignent que « trop souvent, les plaintes à propos d’actes d’autodéfense israéliens se muent en acharnement anti-juif ». Pour AAW, critiquer la politique israélienne ne signifie pas nécessairement faire preuve d’antisémitisme. Plus de 1000 soldats israéliens patriotiques condamnent le rôle d’ « autodéfense » qu’on voudrait leur faire jouer dans les territoires occupés et refusent d’y servir. Seraient-ils des antisémites ?
A de telles interrogations, n’attendons aucune réponse de la part de Jeb Bush. Il participe à un colloque de l’UNESCO où, par ailleurs, le public n’entendra pas quelques-uns des critiques les plus pertinents de l’antisémitisme. Dans Le Monde (6 avril 2002), 21 juifs français distingués, dont Pierre Vidal Naquet, Rony Brauman, et Gisèle Halimi, ont dénoncé les « apprentis sorciers du Grand Israël » qui, « à force d’assimiler le judaïsme à la raison d’Etat israélienne et de présenter les institutions juives comme des ambassades officieuses d’Israël », ont fini par « être pris au mot, ce qui n’en rend pas moins odieux et inadmissibles des attentats contre es synagogues et des écoles ». Ils condamnent « les agressions qui… rendent les juifs collectivement responsables des exactions commises par le gouvernement israélien », mais fait remarquer également que le premier ministre israélien a réussi à faire d’Israël « l’endroit au monde où les juifs sont le plus en insécurité ».
Des personnalités telles que les signataires de ce texte cité auraient-ils été exclus du colloque à cause de leur refus de soutenir inconditionnellement la politique du gouvernement israélien ? AAW se pose la question…
Difficile de ne pas associer Jeb Bush avec son frère George W., qui doit son élection à la présidence aux manipulations électorales en Floride. Ce président a invoqué des résolutions des Nations-Unies pour justifier la guerre contre l’Irak – une guerre soutenue par le Centre Simon Wiesenthal – mais n’a rien fait pour obliger Israël à se conformer aux Résolutions 242 et 338, qui exigent le retrait israélien des territoires occupés.
La présence de Jeb Bush symbolise, en somme, l’ordre du jour politique caché de ce colloque. En tant que citoyens américains de toutes origines, en tant que citoyens du monde, nous trouvons cet ordre du jour bien discutable… »

Americans Against the War
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