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LA SITUATION DES PALESTINIENS A BAGDAD : CRI D’ALARME D’UNE ONG SUISSE

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12 mai – Communiqué de l’Aide Sanitaire Suisse aux Palestiniens (ASSP), qui s’alarme de la situation réservée aux Palestiniens réfugiés à Bagdad.

Aide Sanitaire Suisse aux Palestiniens

15, rue des Savoises

1205 Genève

Tél. : 022/329.82.13

E-mail : assp@assp.ch

Site : www.assp.ch

CCP : 12 – 11690 – 7

Communiqué de Presse

L’Aide sanitaire aux Palestiniens est particulièrement alarmée par la situation des Palestiniens de Bagdad. Nous savons qu’un millier d’entre eux, logés par l’ancien régime dans des immeubles étatisés, ont été expulsés avec leurs familles des appartements qu’ils occupaient. Nous n’entendons pas nous prononcer sur les formes légales des expropriations. Certains propriétaires, spoliés par l’Etat déchu, ont le droit légitime de revendiquer la restitution de leurs biens. Ce qui nous épouvante, c’est la façon souvent brutale des délais donnés pour l’évacuation des familles. Dans les meilleurs des cas ils ne dépassent pas une semaine, mais souvent c’est quelques heures, voire quelques minutes. Ceux qui habitent des appartements dont le propriétaire, exilé n’est pas encore revenu au pays pourraient espérer un plus long répit. Il n’en est rien. Ce sont paradoxalement eux qui sont chassés de leurs logis avec le plus de sauvagerie par des groupes de gangsters organisés qui sévissent dans Bagdad sans la moindre intervention de l’armée américaine d’occupation pourtant responsable, selon les lois de la guerre et le droit international, de la protection de la population civile.

Les Palestiniens de Bagdad ont pu « heureusement » se réfugier dans le vaste parc de l’hôpital du Croissant Rouge Palestinien établi dans la capitale iraquienne depuis le début de la première guerre du Golfe en 1991 où il fut la seule organisation humanitaire étrangère autorisée à secourir les victimes civiles. Cela lui vaut aujourd’hui d’être respectée. Un millier de Palestiniens y ont trouvé asile, mais tous tentent d’en sortir pour deux raisons majeures. La première, c’est qu’ils sont logés dans des tentes dont l’inconfort relatif serait acceptable si la chaleur et l’hygrométrie en cette saison ne les rendaient pas absolument invivables. La seconde, c’est la présence d’une bombe américaine de gros calibre non explosée. Un service de l’armée d’occupation est venu constater son existence, mais aucune équipe de déminage n’a été chargée de la désamorcer. Cet état de chose doit être dénoncé dans l’opinion publique internationale et les Etats civilisés doivent exiger qu’il y soit mis fin sans délai.

Sans doute, les Palestiniens ne sont pas les seuls civils à souffrir du désordre et des malheurs d’une guerre illégale déclenchée en violation du droit et de la morale internationaux. La population iraquienne en a été et en est massivement la principale victime. Nombreuses doivent être les bombes non explosées qui n’ont pas été localisées et, par conséquent, pas encore désamorcées, le choléra a fait son apparition. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avertit que « la situation actuelle en matière de sécurité et les difficultés rencontrées pour rétablir la distribution d’eau potable à la population font qu’une épidémie de plus grande ampleur est à prévoir. » Des vivres, des médicaments, du matériel et des agents sanitaires sont sur place à proximité des populations qui les attendent en mourant, mais auxquelles l’accès est interdit au nom de la sécurité de l’armée d’occupation. Les Palestiniens constituent cependant la communauté la plus discriminée parmi les victimes. Les Iraquiens les détestent pour avoir bénéficié des faveurs de Saddam Hussein et ils ne jouissent d’aucun soutien spécial, n’étant pas au sens strict considérés comme des réfugiés. Selon de sérieuses estimations, entre 60 000 et 90 000 Palestiniens risquent de perdent leur hébergement. Le porte-parole du Haut Commissariat aux Réfugiés à Genève, vient toutefois de déclarer qu’une équipe du HCR avait découvert dans le Sud de l’Iraq que des réfugiés iraniens étaient également chassés de leurs logements. La Suisse, membre très actif du HCR, doit, avec la majorité des autres membres, agir pour que cette agence onusienne prenne en charge les personnes déplacées directement et indirectement par une guerre qui révèle chaque jour davantage son horrible nature essentiellement impérialiste et coloniale.

Jacques Vittori

Président

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