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UNE DEPUTEE BRITANNIQUE APPELLE AU BOYCOTT DES PRODUITS ISRAELIENS

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18 juin – La députée travailliste anglaise Oona King, d’origine juive au demeurant, vient de publier un texte dans le Guardian, après son retour de Gaza, dans lequel elle déclare : « Je suis malheureusement parvenue à la conclusion qu’étant donné le niveau d’atrocités et de sanctions collectives perpétrées par les Israéliens contre les Palestiniens, je n’ai pas d’autre choix que de boycotter les produits israéliens. Après réflexion, que vous soyez Juif ou non, vous devez décider de faire la même chose ».


« Israel peut arrêter cela maintenant

Oona King à Gaza
Jeudi 12 Juin 2003
The Guardian

Le no man’s land qui sépare Israël de la Bande de Gaza s’effondre et peut seulement être décrit comme une terre profanée. Des fils barbelés électriques et des batiments détruits longent la route. Les blocs déchirés de béton ressemblent à des morceaux de carton sur un dépotoir. En face de nous, deux tanks israéliens bloquent notre chemin. Derrière nous, la frontière sera rapidement fermée pour prévenir des représailles palestiniennes à l’attaque d’hélicoptère
lancée quelques heures plus tôt contre le responsable extrémiste du Hamas, Abdul-Aziz al-Rantissi – qui est encore en vie. Une femme palestinienne et son jeune enfant, qui allaient à l’hôpital, sont morts et 35 personnes ont été blessées.

Un peu plus tard dans l’après-midi, nous avons quitté précipitamment le batiment où nous étions quand un missile a atteri à proximité. Les deux députés britanniques voyageant avec l’Aide Chrétienne, que nous sommes, Jenny Tonge et moi-même sommes effrayées. Pour les habitants de Gaza, cela est une opération habituelle.
Plus d’un million de Palestiniens vivent sur ce petit bout de terre (plus petit que l’île de Wight) – plus des ¾ vivent avec moins d’1 Euro par jour. La vie en-dessous du seuil de pauvreté pour ces Palestiniens contrastent avec celle des 5000 colons israéliens qui occupent 1/3 de la terre et aiment arroser leurs jardins sous la protection par l’armée israélienne. Cette protection veut dire pour les Palestiniens attendre des heures – certaines fois des jours – aux check-points israéliens, pour trouver un travail ou avoir accès aux services de première nécessité tels que les soins médicaux.

Le soleil se couche sur Gaza. Du balcon de mon hôtel, j’entends des manifestations dans la rue en contrebas. Il me vient à l’esprit que je peux mettre un foulard et me glisser dans la foule comme une Palestinienne. Personne ne devinera que je suis Juive, encore moins que je suis une député britannique. Les bruits me mènent à l’hôpital où Rantissi est soigné. Des voitures s’engouffrent dans le complexe, en klaxonnant bruyamment. Mais la plupart des palestiniens restent seulement à attendre. Ils attendent que les Israéliens tamponnent leurs permis, et ils attendent un Etat palestinien. Ils ne sont pas différents de nous : refusez leur les Droits de l’homme et ils répondront par une violence terroriste inacceptable.

C’est ce qu’ont fait les Juifs quand ils ont créé le groupe Stern et fait exploser l’hotel King David dans les années 1940. 94 personnes ont été tuées. Le leader de ce groupe terroriste, sur la liste « des plus recherchés » par les Anglais, devint Premier Ministre Israélien. De nombreux Juifs le vénèrent, même s’ils ont horreur du terrorisme qui ruine leurs vies aujourd’hui. Les Israéliens doivent être débarrassés du terrorisme – comme l’attaque horrible d’hier à Jérusalem. Tout terrorisme est odieux. Mais il est aussi prévisible. Quand le gouvernement Israélien a choisi mardi de lancer une attaque sur Gaza (comme cela a encore été fait après l’attaque suicide d’hier), il ne peut pas avoir ignoré ses effets sur le processus dep aix et les représailles palestiniennes certaines.

Les premiers fondateurs de l’Etat Juif ne pouvaient sûrement pas imaginer l’ironie à laquelle est confronté Israel aujourd’hui : en s’échappant des cendres de l’Holocauste, ils ont emprisonné un autre peuple dans un enfer semblable par sa nature – bien que non par son ampleur – au ghetto de Varsovie.

Tout visiteur du ghetto palestinien peut en voir les signes : les habitants sont enfermés et vivent sous couvre-feu ; les autorités voient comme acceptable la torture et utilisent la punition collective comme moyen de contrôle ; des soldats conduisent des familles hors de leurs maisons, confisquent leurs propriétés et démolissent les environs ; le chômage tourne autour de 80%, et des services tels que l’alimentation en l’eau sont bloqués : l’économie est dépendante des occupants.

Comme il est le plus puissant dans le conflit, c’est à Israël qu’il revient de rompre le cycle de la violence, respecter la résolution 242 des Nations Unies et se retirer des territoires occupés en 1967. Comme puissance occupante, Israël doit respecter la 4ème Convention de Genève et cesser toute sanction collective. Les colonies illégales doivent être démantelées. La réparation de l’eau, des eaux usées et de toutes les infrastructures de base doit être effectuée immédiatement.

A peine moins de 80% des ressources en eau de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza sont réattribués aux Israéliens. La communauté internationale doit reconnaître le niveau de désastre humanitaire qu’affrontent les Palestiniens et George Bush doit mettre une forte pression sur Sharon pour donner un sens à la « feuille de route « . Oui, il y a deux versions à chaque histoire. Mais aucune histoire ne devrait accepter les horreurs dont j’ai été témoin ici, si semblables par les détails aux humiliations dont ont souffert les Juifs.

Je suis malheureusement parvenue à la conclusion que, étant donné le niveau d’atrocités et de sanctions collectives perpétrées par les Israéliens contre les Palestiniens, je n’ai pas d’autre choix que de boycotter les produits israéliens. Après réflexion, que vous soyez Juifs ou non, vous devez décider de faire la même chose.

· Oona King is Labour MP for Bethnal Green and Bow

miahr@parliament.uk

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