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GAZA : LA 11ième MISSION DE CHIRURGIE REPARATRICE DES PARALYSIES S’EST BIEN DEROULEE. APPEL POUR LES PROCHAINES MISSIONS

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20 juillet – La 11ème mission de chirurgie destinée à réparer des paralysies souvent provoquées par des blessures balistiques, s’est bien déroulée du 27 juin au 6 juillet dans la Bande de Gaza, indiquent les médecins d’Aide Médicale Internationale (AMI) qui y participaient : Philippe Luxereau (cardiologue), Christophe Oberlin (chirurgien,) Jean-Yves Beaulieu (chirurgien), Christophe Denantes (anesthésiste) et Paulette Faucher (infirmière de bloc opératoire).


Cette série de missions, débutée en février 2002, a pour objectif de former des chirurgiens palestiniens à ces techniques de réparation des lésions nerveuses.
Après avoir dû renoncer en mai dernier à entrer dans Gaza, interdite y compris aux missions médicales par les autorités israéliennes, ces médecins ont réussi à accomplir cette onzième mission en passant, après Erez, par des routes défoncées par des bulldozers, en faisant des détours en raison des maisons récemment rasées et des canalisations éventrées.

A Gaza comme à Khan Younis, ils ont pu recevoir 107 consultants et en opérer 30 (dont 11 lésions par balle et 3 par bombes ou missiles) et à créer un dossier informatique unique de tous les opérés de toutes les missions (depuis février 2002). A ce jour, 50 % d’entre eux ont été revus.

Plusieurs médecins palestiniens ont par ailleurs bénéficié de formations pendant qu’ils opéraient des malades atteints de paralysies et deux chirurgiens palestiniens doivent finaliser une formation complémentaire en France en microchirugie et chirurgie de la main. Une demande de bourse de séjour court (3 mois) en France a été faite fin mai au Consulat de France à Jérusalem- Est, sans réponse à ce jour. Un médecin palestinien a déjà séjourné 9 mois en chirurgie maxillofaciale à l’Hôpital Beaujon (Hôpitaux de Paris). Il a passé un diplôme d’université (24 candidats en provenance de toute la France) où il a été reçu… premier ! (Dr Al Juadi)

A ce jour, les 11 missions de chirurgie réparatrice qui ont eu lieu dans la bande de Gaza ont permis d’opérer 180 patients (20 en chirurgie maxillo faciale, et 160 au niveau des membres, dont 50 % de lésions balistiques). Plus de 1000 ont été vus en consultation.
Trois prochaines missions sont actuellement programmées en septembre, octobre et novembre, mais AMI a juste de quoi payer celle de septembre. Le prix (qui ne représente qu’une partie du coût réel) d’une mission (avion, taxi, hébergement pour un chirurgien senior, un chirurgien junior, un anesthésiste, une infirmière) est de 6.000 euros.
Aide Médicale Internationale sollicite donc des dons pour pouvoir poursuivre ses missions. Nous vous encourageons à envoyer vos chèques à l’ordre de Aide Médicale Internationale, au 119 rue des Amandiers 75 020 Paris, en précisant au dos du chèque « Missions chirurgie Palestine » (Pour toute information complémentaire : tél : 01 46 36 04 04. Martin Bevalot m.bevalot@amifrance.org ).

Ces missions sont nées à la suite d’un voyage organisé en Palestine par le professeur Marcel Francis Kahn, en décembre 2001, afin d’y étudier les besoins dans le domaine sanitaire. Au cours de ce voyage, d’initiative privée, il était accompagné des Pr Michel Revel (chef du service de médecine physique à l’hôpital Cochin), Jean Bardet (chef du service de cardiologie à l’hôpital Saint-Antoine), et Christophe Oberlin (orthopédiste à l’hôpital Bichat, spécialiste des lésions nerveuses périphériques).
Le Dr Rihad Al-Za’noun, ministre de la Santé, et les chirurgiens de l’hôpital Shifa de Gaza, ont signalé le problème particulier des nombreux blessés atteints de paralysies par lésions nerveuses périphériques, que les chirurgiens palestiniens ne pouvaient traiter, faute d’une formation spécialisée notamment à la microchirurgie.

Sollicité par l’association Médecins du Monde, Christophe Oberlin a organisé, de février 2002 à janvier 2003, 10 missions chirurgicales à Gaza et Khan Younis , permettant d’examiner plus de 500 patients, et d’en opérer 140. L’association Médecins du Monde s’est ensuite retirée et Aide Médicale Internationale a pris le relais.

Le Pr. Christophe Oberlin (Hopital Bichat, Service d’orthopédie), désormais à l’AMI, rappelle le contexte actuel et formule ainsi l’évaluation des besoins
« La bande de Gaza a environ 1,3 million d’habitants, dans une bande de 40 km sur 7km. Depuis septembre 2002, les Palestiniens, sauf dérogation spéciale par les autorités israéliennes, ne sont pas autorisés à sortir du territoire. Cinq colonies sont implantées à l’intérieur de la bande de Gaza, liées par des routes spéciales avec Israël. Aux croisements avec les routes palestiniennes, ces dernières sont étroitement contrôlées et régulièrement fermées par les autorités israéliennes. Ainsi les patients, le personnel soignant, sont régulièrement empêchés de se rendre dans les structures de santé.
Par ailleurs, le nombre de blessés ( plus de 40 000 à Gaza et en Cisjordanie début 2002, selon le ministère de la Santé palestinien) augmentant chaque jour, le chiffre des handicapés paralysés susceptibles de bénéficier de chirurgie secondaire est très élevé (40% de blessures au niveau des membres).

Les hôpitaux publics offrent globalement à peu près toutes les capacités de soins de base, ainsi que nombre de spécialités (neurochirurgie, ophtalmologie, chirurgie cardiaque). Par contre, la chirurgie de la main et la chirurgie des paralysies n’est pas connue, alors que le contexte de guerre fournit un très grand nombre de patients.

Nous sommes déjà intervenus dans les deux principaux hôpitaux: l’hôpital Shifa de Gaza (le plus important: 600 lits dont 53 d’orthopédie. 21 chirurgiens orthopédistes, tous niveaux confondus, 6 salles d’opération (bloc commun). 1750 interventions orthopédiques en 2001.
et l’hôpital Nasser de Khan Younis (se caractérise par des capacités moitié moindres, une dimension « humaine », la relative autonomie des chirurgiens orthopédistes par rapport aux autres spécialités, et la volonté farouche du directeur et de l’équipe orthopédique d’accueillir des équipes formatrices, en font un lieu d’accueil « idéal » pour des chirurgiens étrangers.)

Le bilan des interventions réalisées montre qu’il s’agit de patients jeunes (1/4 d’enfants), atteints majoritairement de blessures balistiques, mais aussi de paralysies obstétricales ou liées à des accidents domestiques.

Il s’agit de missions, initialement de 7 jours, portées dernièrement à 9 pour des raisons d’efficacité. Ces missions comportent un chirurgien « senior », spécialisé en chirurgie nerveuse périphérique. Il s’agit d’une spécialité rare (une vingtaine en France), et, compte tenu du contexte au Proche-Orient, il a été très difficile de trouver des volontaires. Les missions 2003 ne reposeront ainsi que sur 4 chirurgiens « seniors » (dont trois professeurs d’université), partant chacun deux fois. L’adjonction de chirurgiens « juniors » vise essentiellement à l’initiation de futurs seniors aux missions humanitaires. La présence d’un anesthésiste est très appréciée, tant des équipes expatriées que des équipes locales (formation). Les première et dernière journée étant dévolues aux transferts, 7 jours pleins permettent l’activité de consultation, révision des anciens opérés, chirurgie (maximum 4 interventions par jour), enseignement (cours).

Le corollaire indispensable aux missions chirurgicales et à la formation sur place, est constitué par l’identification de quelques jeunes chirurgiens palestiniens, en accord total avec les autorités locales, pour des formations spécialisées en France. Ainsi, un premier chirurgien, le Dr Aljuadi, a été reçu dans le service du Pr Vacher à l’hôpital Beaujon, pour 9 mois d’une formation spécialisée en chirurgie maxillofaciale. Dans la même période, le Dr Aljuadi suit les enseignements d’un diplôme d’université en chirurgie maxillofaciale. La venue d’un autre chirurgien de Gaza est prévue, si une bourse est trouvée, pour la rentrée 2003, pour une durée de 9 mois, en orthopédie à l’hôpital Bichat. Un autre stage, de trois mois, pourrait également être proposé, dans le but exclusif d’une formation intensive à la microchirurgie, pour un chirurgien senior de Khan Younis.

Les deux hôpitaux de Shifa à Gaza-ville, et Nasser à Khan Younis, possèdent la quasi totalité de l’équipement nécessaire. En particulier, l’hôpital Shifa possède plusieurs microscopes en état de marche, et des instruments de microchirurgie que nous lui avons fournis, ainsi qu’un électrostimulateur à nerfs, utile pour les anesthésies régionales et pour certaines interventions. En ce qui concerne l’hôpital Nasser, qui ne possède pas de microscope, les greffes nerveuses sont effectuées sous loupes (personnelles des chirurgiens). Les instruments de microchirurgie devraient être fournis, et sont budgetés dans cette demande. »

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