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« DESOLES, VOTRE CANDIDATURE EST REFUSEE : VOTRE GRAND-MERE EST SEPHARADE ! »

15 aoû – Le quotidien israélien Haaretz rapporte sous ce titre le fait que certaines écoles religieuses en Israël refusent les candidates en raison de leur origine sépharade, un quota de 30% étant fixé pour ces dernières afin de préserver « la qualité supérieure des Ashkénazes » dans leurs établissements.
Malgré la dénonciation de telles pratiques par l’Association pour les droits civils en Israel (ACRI), le ministère israélien de l’éducation se refuse à intervenir.


« Il y a à peu près deux semaines, l’ACRI a adressé une lettre au ministre de l’éducation demandant instamment qu’il soit mis fin au système de quota ethnique appliqué par Bai Yaakov, les écoles secondaires religieuses pour filles. La lettre venait à point – un certain nombre de jeunes filles d’origine orientale (Mizrahi)étaient déjà recalées pour l’année à venir…

Cette discrimination à l’encontre notamment des filles de familles originaires des pays arabo-musulmans qui postulent pour entrer dans ces écoles de Bais Yaakov se reproduit chaque année quand les réponses partent pour Jérusalem et pour le Bnei Brak.

Des douzaines de filles concernées, toutes diplômées des écoles élémentaires de Bais Yaakov, veulent s’inscrire dans ces écoles secondaires, ce qui est à leurs yeux, la continuation logique de leur cursus, mais ces établissements sont apparemment déterminés à perpétuer l’hégémonie ashkénaze dans le monde Haredi (ultra orthodoxe).

A Jérusalem, trois des établissements de ce mouvement utilisent un système de quota : Haseminar Hayashan, le plus ancien, dont le directeur est Benyamin Scharansky, Haseminar Hehadash, dirigé par le rabbin Yeshayahu Lieberman, établissement où l’on dispense, en plus du programme régulier, des sujets séculiers comme l’architecture et l’informatique, ainsi que Darkei Rachel, dirigé par le Rabbin Yeheskel Mendelssohn.

Une enquête de l’ACRI révèle que ces trois écoles, pour conserver leur prestige, veillent scrupuleusement à ce qu’il n’y ait pas plus de 30% de candidates Mizrahi (originaires de l’Est) dans les nouvelles classes, parce qu’elles sont considérées comme des candidates « inférieures ». La plupart des postulantes à l’admission, étudiantes exceptionnelles, sont recalées au bénéfice d’étudiantes ashkénazes moins douées. »
(….)

Haaretz poursuit en soulignant que les responsables de ces écoles religieuses vont jusqu’à mener des enquêtes approfondies pour s’assurer que les parents des candidates n’ont pas menti en remplissant le questionnaire sur leurs origines ethniques, car certaines familles vont jusqu’à faire changer légalement leur nom de famille pour qu’il ait l’air davantage ashkénaze.

L’article précise également que les protestations de certains parents ou de l’ACRI, qui qualifie de « raciste » l’instauration de tels quotas sont restées sans effet à ce jour, le ministère de l’éducation se refusant à intervenir, de même que la Cour Suprême.

(Haaretz, 5 août 2003. Article de Tamar Rotem, traduit par Carole Sandrel)