18 septembre – Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de l’union générale des Etudiants de Palestine (GUPS):
« Le cabinet israélien vient de voter l’expulsion de Yasser Arafat, c’est-à-dire que le gouvernement d’un pays a décidé d’expulser un président d’un autre pays. Sans insister sur l’aberration apparente de ce phénomène, il faut comprendre que c’est une insulte inadmissible à la volonté du peuple palestinien qui a choisi Arafat comme son représentant, c’est une insulte à son histoire et à son combat.
Dans l’histoire de Sharon il n’y a que guerres et massacres, il est le plus grand criminel qu’ait connu notre peuple et il continue à le prouver aujourd’hui, mais c’est Arafat, l’homme qui a choisi la paix et qui a réussi à convaincre son peuple de le suivre dans cette voie qui est le problème. Arafat est le représentant légitime du peuple palestinien et seul le peuple palestinien peut lui demander des comptes. Il est le symbole vivant de notre combat pour l’indépendance, celui qui rassemble sur sa personne nos aspirations, son encerclement est ressenti par les palestiniens comme une humiliation intolérable. Ceux qui ne veulent pas dialoguer avec Arafat ne veulent pas dialoguer avec les Palestiniens. Nous sommes déjà dans une situation explosive, nous voulons être clairs, toute atteinte à Arafat est une atteinte au peuple palestinien tout entier, une atteinte qui ne laisse aucune place à la paix, c’est un point de non-retour que personne n’a intérêt à explorer.
Notre désir de paix a déjà surmonté trop de difficultés, les destructions des maisons, les prisonniers, les blessés, les morts. Nous avons attendu et donné plusieurs chances à la paix malgré les humiliations et les blessures, mais notre patience a des limites, cette limite est celle de la dignité, et nous ne permettrons à personne de franchir cette limite.
Ceux qui veulent expulser Arafat, continuer les arrestations, les bombardements, les meurtres doivent se réveiller…avant qu’il ne soit trop tard. Les palestiniens ne renonceront pas à leurs droits, nous ne céderons pas et nous ne nous soumettrons pas. Nous avons prouvé que nous étions prêts à faire la paix, mais aussi que nous savons défendre nos droits. Parler d’une possible expulsion d’Arafat c’est non seulement une nouvelle étape dans l’escalade de violence israélienne, mais un coup fatal porté à la paix.
Nous connaissons mieux que quiconque la politique israélienne, le danger est à prendre au sérieux, ils commencent par des invasions temporaires avant d’occuper tous les territoires, ils commencent par des assassinats de militants avant de s’attaquer aux chefs des partis.
Ainsi les menaces répétées d’expulsion servent de test pour voir si les réactions sont fortes, et sinon on exécutera les menaces. Il faut savoir de quoi on parle, Arafat ne sortira pas de son quartier général de sa propre volonté, il l’a répété, il ne se laissera pas faire, il ne sortira que mort ! Le président du peuple palestinien, le seul qui ait la légitimité nécessaire pour supporter le poids de la paix, le symbole de notre combat pour la liberté assassiné par Israël, qui ose en imaginer les conséquences.
Il est temps que la communauté internationale explique à Israël qu’elle n’est pas au-dessus de toutes les normes et que le chemin que ce gouvernement a choisi conduit le peuple israélien vers le désastre et assassine toutes les chances de paix. Les Etats-Unis en s’opposant au vote d’une résolution pour la protection d’Arafat montre une fois de plus qu’ils ne sont pas aptes à servir d’intermédiaire et qu’ils sont une des causes principales de l’échec du processus de paix. Ce geste sonne comme une autorisation donnée à Israël pour assassiner Arafat. Ils sont une fois de plus complices des crimes d’Israël.
Les palestiniens n’ont pas choisi la paix par faiblesse, en cet anniversaire de la dixième année de la conclusion des accords d’Oslo nous tenons à rappeler les raisons de leur échec. Les israéliens n’ont jamais compris que nous n’étions pas des vaincus à qui ils pourraient imposer leur volonté. L’Intifada entre dans sa quatrième année, elle est la preuve que les palestiniens sont prêts à continuer leur résistance jusqu’à la fin de l’occupation et la restitution de leurs droits. »
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