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NOUVEAUTES EDITION : A NE PAS MANQUER

25 octobre – Nous saluons la sortie en France de deux livres, « Tuer l’espoir » de Norman G Finkelstein et « Le Combat pour la Palestine », paru sous la direction de Lance Selfa, qui mettent en évidence l’un et l’autre la continuité des orientations politiques des cercles dirigeants israéliens depuis 1948, et la poudre aux yeux que constituent les « processus de paix » de la part de ceux qui ne pensent qu’à s’accaparer un maximum de terres palestiniennes. Les deux ouvrages montrent au demeurant que la solidarité avec la lutte du peuple palestinien est indissociable des luttes contre le « modèle américain » et le projet impérialiste néo-colonial.


*** « TUER L’ESPOIR » de Norman G. Finkelstein, éditions Aden, 89 pages, 8 euros :

Juif américain, dont la voix est le plus souvent étouffée en Europe par ce qu’il a le courage de dénoncer la politique israélienne et celle du lobby juif américain, notamment dans son exploitation de la Shoah (« L’industrie de l’Holocauste » aux éditions La Fabrique), Norman Finkelstein, n’est pourtant pas de ceux que l’on fait taire.

Le système universitaire américain a beau, comme le raconte dans sa préface Jean Bricmont, lui faire toutes les « crasses » possibles (et les universitaires « de gauche » ne sont pas en reste), en l’empêchant d’enseigner sa spécialité (le Moyen-Orient), puis en l’ayant exclu (il exerce actuellement dans le privé), pas moyen de l’intimider.

Il récidive dans cet essai, en analysant la manière dont les dirigeants israéliens ont depuis plus de 50 ans utilisé tout à tour la méthode de l’apartheid et celle du « transfert », en profitant de toutes les occasions pour violer le droit international, et en s’inspirant au demeurant de l’exemple de leur protecteur américain dans ce domaine.

« Ni une guerre conventionnelle, ni une guerilla ne semblent des choix possibles pour les Palestiniens, conclut-il. Le terrorisme -mis à part le fait qu’il est moralement répréhensible (même s’in n’a rien de surprenant)- ne fera pas bouger Israël d’un pouce. Les élites israéliennes acceptent les victimes civiles, dans lesquelles elles voient un prix à payer en contrepartie de leur pouvoir. Elles ne sont affectées que lorsque l’armée israélienne subit des pertes ou lorsque sa capacité de dissuasion est affaiblie ».

Pour lui, « une révolte civile palestinienne, non violente, reprenant de manière créatrice les acquis de la première Intifada, en synchronisation avec des pressions internationales, en particulier américaines, représente sans doute le moyen le plus prometteur de sortir de la crise actuelle. » Cela pourrait, explique-t-il, enliser et neutraliser l’armée israélienne, saper le moral des soldats et amener la population israélienne à s’interroger, comme les refuzniks avaient réussi, dans un premier temps, à l’interpeller.

« Ce n’est que lorsque leurs intérêts vitaux seront en danger ou lorsqu’ils y auront été contraints par l’opinion publique, que les Etats-Unis imposeront à Israel le retrait total. Il est encore possible d’exercer sur eux des pressions de ce type. Le soutien à Israel parmi les Américains ordinaires a connu un déclin marqué », fait-il observer.

Et Finkelstein conclut « Une chose est certaine : la situation des Juifs dans le monde ne fera que se détériorer s’ils ne se désolidarisent pas publiquement des crimes commis par Israel. »

*** « LE COMBAT POUR LA PALESTINE », sous la direction de Lance Selfa, éditions Parangon, 213 pages, 15 euros :

Dans ce recueil de textes, Gilbert Achcar, Anthony Arnove, Naseer Aruri, David Barsamian, Paul D’amato, Phil Gasper, Toufiq Haddad, Tikva Honig-Parnass, Rania Marsi, Mostafa Omar, Tanya Reinhart, Edward Saïd, Lance Selfa et Hadas Thier, analysent les liens entre sionisme et impérialisme, les soi-disant « processus de paix », et le mouvement palestinien de libération nationale.

Ils montrent comment, au nom de la « guerre au terrorisme », Israel ne cherche qu’à justifier la répression, l’occupation, la torture et les assassinats, et comment ces derniers favorisent l’expansion économique et militaire des Etats-Unis.

Pour eux, la vision socialiste d’un Etat laïque et démocratique en Palestine demeure la seule solution, et ils démontrent que la Palestine est un élément central de la lutte pour un avenir basé sur le contrôle démocratique des ressources naturelles et de la production.