4 janvier – Les cinq jeunes Israéliens qui refusent de faire leur service militaire parce qu’ils refusent de se mettre au service d’une armée d’occupation ont été condamnés dimanche à 1 an de prison chacun, peine qui s’ajoute à la détention déjà subie (onze mois en moyenne).
Haggai Matar, Amir Kaminer, Shomri Zameret, Adam Maor et Noam Bahat risquaient jusqu’à trois ans de prison, en plus de la détention préventive.
Cyniquement, le juges ont écrit que la peine infligée avait pour but de dissuader d’autres objecteurs de conscience, et d’éviter que le mouvement refuznik ne fasse tache d’huile dans la jeunesse israélienne.
Le refus d’octroyer le statut d’objecteur de conscience aux cinq jeunes, qui ont tous déclaré qu’ils étaient prêts à faire un service civil de trois ans, est une affaire de « sécurité nationale », ont poursuivi les juges. Ainsi, cinq jeunes pacifistes pourraient mettre en danger la sécurité nationale d’un pays armé jusqu’aux dents comme l’est Israël ! C’est le meilleur hommage que peut rendre le vice à la vertu.
Certes, Israël ne frappe pas ses opposants avec la dureté qu’il réserve au peuple palestinien. Mais la condamnation de ces 5 refuzniks, et le sort incertain qui attend un sixième, Jonathan Ben Artzi, jointe à la répression violente des manifestations contre le Mur d’annexion (un Israélien a été blessé par balles, pour la première fois, la semaine dernière), illustre la capacité des autorités israéliennes à s’affranchir de plus en plus ouvertement de l’Etat de droit, y compris à l’encontre de leur propre peuple.
NAPLOUSE : L’ARMEE ISRAELIENNE AFFAME LE CAMP DE BALATA
Dans la première ville de Cisjordanie, Naplouse, l’armée israélienne a poursuivi ses opérations dimanche, après l’assassinat de 5 habitants de la ville la veille.
Le groupe pacifiste israélien Gush Shalom rapporte qu’on est en présence, une nouvelle fois, d’une action de répression de grande envergure, visant à terroriser la population palestinienne.
Le camp de réfugiés de Balata est particulièrement visé, sous bouclage total depuis maintenant 18 jours. Ni nourriture, ni médicaments ne parviennent à cette cité de plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Il en va de même du village de Beit Fourigh, complètement bouclé, et où des signes de disette apparaissent, selon le maire de la localité.
Le siège de la Vieille Ville de Naplouse, s’est intensifié depuis le 30 décembre. Déclarant chercher le chef local des brigades des martyrs Al-Aksa Abou Sharkh, mais ne le trouvant pas, les soldats israéliens ont pris son frère et sa femme en otage. Ils ont ensuite promené celle-ci, captive à bord d’une jeep, l’ont obligée à prendre un haut-parleur, et à appeler son mari à se rendre.
Le Dr Ghasam Hamdan, de l’ONG médicale palestinienne UPMRC, qui réside dans la vieille ville assiégée, lance un appel au secours au monde entier, et fustige les médias du monde entier, y compris le quotidien palestinien Al-Quds, dont le couverture du drame est pour le moins déficitaire. Le Dr Ghassam Hamdan a en outre supplié le Premier ministre palestinien Abu Ala, de se déplacer à Naplouse, pour attirer l’attention du monde sur les exactions de l’occupant.
Enfin, les habitants de la vieille ville s’alarment d’un projet israélien de dynamiter un immeuble vieux de 400 ans, le Palais Abdelhadi, symbole de la mémoire palestinienne.
« C’est une véritable guerre que l’occupant a déclaré à la ville, dont l’autre nom, la Montagne de Feu, témoigne de l’abnégation du peuple palestinien, et de son refus de laisser l’armée israélienne détruire la société palestinienne, qui continuera de lutter pour ses droits », a commenté à Radio Tareq al Mahabeh le docteur Mustapha Barghouti, directeur de l’UPMRC.
« Il y a une conspiration du silence au niveau des médias », a poursuivi Mustapha Barghouti, qui a également critiqué « la négligence de l’Autorité Palestinienne à prendre ses responsabilités pour assumer la protection de la population ».
« Au lieu de ça, l’Autorité Palestinienne perd son temps en réunions inutiles avec le gouvernement d’occupation, qui, lui, entend détruire notre société ».