Le ministre israélien chargé des transports, Avigdor Lieberman, a présenté dimanche à des diplomates étrangers, russes en l’occurrence, un plan pour bannir les citoyens palestiniens (arabes) israéliens, et les déporter dans la bande de Gaza, voire ailleurs, rapporte dimanche le quotidien Haaretz.
Les Palestiniens, avec un peu plus d’un million d’habitants, représentent environ 20% de la population totale d’Israël, où ils sont considérés et traités comme des citoyens de second rang derrière leurs concitoyens juifs (un peu plus de 5 millions de personnes).
Lieberman préside le Parti de l’Union Nationale, membre de la coalition gouvernementale dirigée par Ariel Sharon, lequel réussit ainsi le tour de force d’apparaître comme un « modéré » comparé à ses alliés les plus ouvertement fascistes.
Ariel Sharon a jusqu’à présent entièrement suivi la politique des ultras de son propre gouvernement, qui est fondamentalement également la sienne. Il se trouve cependant aux prises avec eux, depuis qu’il a annoncé l’éventuel retrait d’une partie de la bande de Gaza.
Pour Sharon, le plan Gaza, qui a reçu l’aval de George Bush et des principaux pays occidentaux, dont la France, est assez simple : Israël évacue tout ou partie des 7.000 colons juifs qui occupent 30% de ce minuscule territoire (300 kilomètres carrés) où s’entassent plus d’un million de Palestiniens, et on continue d’étrangler ces derniers, mais de l’extérieur, comme dans un bantustan de l’Afrique du Sud époque apartheid. En échange de cette « concession », Israël a les mains libres pour poursuivre le dépeçage et l’annexion de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie (5.000 kilomètres carrés, deux millions d’habitants).
Seulement, il y a dans le gouvernement Sharon un nombre de ministres comme Lieberman qui ne veulent même pas entendre parler de l’évacuation d’un seul colon, mais qui parlent ouvertement de déporter les Palestiniens d’Israël. Sharon se débarrassera peut-être d’eux, dès lors qu’il aura trouvé dans les partis israéliens dits « d’opposition », comme le Parti Travailliste de Shimon Peres, des alliés de rechange pour voter son nouveau plan criminel.
Lieberman de son côté n’ignore sans doute pas que les fonctionnaires nazis avaient coutume, pour ne pas laisser de traces écrites de leurs crimes, de classer dans la rubrique « Transports », leurs opérations de déportation, des Juifs en particulier.