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SOUTIEN A ALAIN MENARGUES

A lire, ci-dessous, un courrier adressé par MF Baratli, de Lyon, à Antoine Schwarz, PDG de Radio France Internationale, à la suite de la chasse aux sorcières lancée contre Alain Ménargues.



Lyon, le 18 Octobre 2004

Attention : Monsieur Antoine Schwarz – PDG de Radio France Internationale,

« Si les Juifs de France devaient avoir en leur possession des cartes
d’identité les désignant comme Juifs (bien que citoyens français), ne
pouvaient acheter une terre ou se porter acquéreur ou locataire d’une
résidence dans la majeure partie du pays, n’étaient pas admis au service
militaire et si la loi française bannissait tout parti politique ou
législation demandant les droits égaux pour les Juifs, est-ce que la France
serait largement louée aux États-Unis en tant que « symbole de la décence
humaine » (New
York Times) et un modèle de démocratie? Y aurait-il de vastes protestations
si la France, en conséquences de telles lois et pratiques, était qualifiée,
par une majorité de membres de l’ONU, d’État raciste? »

Edward Herman -universitaire états-unien

Monsieur Schwarz,

Je viens d’apprendre que de fortes pressions et demandes de sanctions sont
actuellement dirigée contre Mr Ménargues en rapport à ses propos jugeant
racistes l’état et la politique israéliens. Il me semble extrêmement grave
que Mr Ménargues subisse cette hideuse compagne pour avoir simplement repris
ce que nombre d’organisations de défense des droits de l’homme,
d’institutions internationales (ONU inclus), d’intellectuelles et de
militants associatifs et politiques, de par le monde – y compris de nombreux
juifs et israéliens – n’ont cessé de confirmer, preuves à l’appui, depuis
des dizaines d’années.

La question est pourtant simple : pour savoir si un état, une idéologie ou
une politique est raciste ou non, il suffit de le/la soumettre au test de
l’égalité des droits devant des cas de différence ethnique, religieuse, etc.
Test auquel l’Etat d’Israël non seulement échoue honteusement mais cet état
revendique en plus comme idéologie fondatrice cette différence de traitement
basée sur des différence ethnico-religieuse.

Je vous rappelle simplement que le 23 mai 2003 une commission de l’ONU des
droits de l’homme avait relevé de nombreuses discriminations
institutionnalisées à l’encontre non seulement des palestiniens de Gaza et
Cisjordanie mais de ceux même qui sont citoyens israéliens, et qu’elle s’y
inquiète, entre autres, de :

– « différence continuelle dans le traitement entre les juifs et les non
juifs, en particulier les communautés arabes et bédouines, en ce qui
concerne la jouissance de leurs droits économiques, sociaux et culturels
dans le territoire de l’État membre ».
– l’emphase excessive présentant l’État comme étant un « État Juif » qui
encourage la discrimination et donne un statut de deuxième classe à ses
citoyens non juifs.
– le « statut de la ‘nationalité juive’, qui est un terrain propice à un
traitement préférentiel exclusif pour des personnes de nationalité juive
selon la loi israélienne du retour, loi qui leur accorde une citoyenneté
automatique et des bénéfices financiers accordés par le gouvernement, et
dont le résultat est un traitement discriminatoire envers les non juifs et
en particulier envers les réfugiés palestiniens ».
– la « pratique restrictive de regroupement familial pour les Palestiniens ».

Je vous rappelle aussi,

Que la Commission des Nations-Unies pour les questions d’abolition du
racisme a demandé explicitement à Israël d’abroger la loi sur la citoyenneté
et de réexaminer sa politique en matière de regroupement familial. Cette loi
israélienne amendée empêche, en effet, (et exlusivement) un homme ou une
femme des territoires palestiniens marié(e) à un(e) Arabe d’Israël
d’obtenir la « citoyenneté ».

Que l’ONU a produit un rapport (de David Kretzmer professeur à la faculté de
droit à l’université Hébraïque et rapporteur de la commission des droits de
l’Homme pour les Nations-Unies) qui recense 17 lois comportant des
discriminations envers les citoyens arabes d’Israël.

Que suite à la déclaration de la Commission ministérielle israélienne
chargée de la promulgation des lois de son soutien à la  » loi des terres
pour les Juifs seulement  » le député de la Knesset Ahmad Al-Tibi a déclaré
que  » Jusqu’alors, l’injustice à l’égard des citoyens arabes était cachée,
mais maintenant, elle devient manifeste et officielle par le fait d’une loi
promulguée par la Knesset  » et qu’il allait déposer plainte aux
Nations-Unies contre cette loi.

Qu’une loi votée par le gouvernement israélien de l’ancien premier ministre
Benjamin Netanyahou fin 1990 déclare que tout Palestinien de Jérusalem qui
n’a pas vécu dans la ville pendant sept années consécutives perd ses droits
de résidence. La loi Netanyahou, dont la limite dans le temps est depuis
passée à trois ans, ne s’applique pas aux juifs israéliens.

Q’un rapport publié par Amnesty International (2001) a épinglé les
discriminations pratiquées par Israël à l’encontre des Palestiniens, que ce
soit à l’intérieur du pays ou dans les Territoires Palestiniens occupés.

Que ce rapport indique que lors des troubles d’octobre 2000, les services de
sécurité ont utilisé de véritables munitions contre des civils , tuant 13
citoyens israéliens arabes. Il signale qu' »il a fallu plusieurs semaines de
protestations pour qu’une Commission d’Enquête Judiciaire soit mise en
place ». Voici des propos d’une policière des frontières rapportés dans ce
rapport « Nous abordons les débordements juifs différemment. Lorsqu’une telle
manifestation a lieu, il va de soi dès le départ que nous
n’emportons pas nos armes à feu avec nous. »

Enfin, vous trouverez ci-dessous quelques citations de juifs et/ou
israéliens qui, j’espère, vous éclaireront sur ce sujet et reste à votre
disposition pour plus de détail.

Respectueusement
M. F. BARATLI

En vérité, ce nationalisme fanatique, qui ne se montre pas brutal par
nécessité mais par choix délibéré et décision raisonnée, commence déjà à
semer des graines empoisonnées qui suscitent le dégoût. Je fais allusion à
la mentalité des colons telle qu’elle apparaît à travers les lettres
envoyées aux soldats de l’Opération Rempart par des élèves des Territoires.
Ces enfants ne leur demandaient pas d’éradiquer le terrorisme et de frapper
les terroristes, mais de « tuer autant d’Arabes que possible ». L’un
d’entre eux demandait: « Tuez-en au moins dix pour mon compte »; un autre
avait une suggestion plus simple encore: « Oubliez la loi, et faites-en des
confettis ».
Sionisme ou colonialisme ?
Ze’ev Sternhell – édition électronique en anglais du quotidien Ha’aretz – 28
juin 2002

Défendre une égalité complète et sans équivoque entre les Arabes et les
Juifs en Israël est devenu synonyme de sédition, voire de trahison. Un juge
de la Cour suprême israélienne a récemment déclaré qu’il « est nécessaire
d’empêcher un Juif ou un Arabe qui appelle à l’égalité des droits pour les
Arabes de siéger à la Knesset ou d’y être élu ».
Un sondage récent, réalisé par l’Institut israélien de démocratie, révèle
que 53% des Juifs israéliens s’opposent à ce que des droits égaux soient
accordés aux citoyens palestiniens d’Israël, et qu’un stupéfiant 57% croient
qu’ils devraient être « encouragés à émigrer ». Une des principales
conclusions est que lorsque les Juifs israéliens disent « nous », ils y
incluent bien peu souvent les citoyens palestiniens de l’État.
En ce qui concerne les droits à la propriété immobilière, l’inégalité est
catégorique. « En terre d’Israël, il est interdit de vendre un appartement à
un Gentil », affirmait le Grand rabbin d’Israël en 1986, commentant la
tentative d’un Palestinien pour acheter un logement appartenant au Fond
National Juif à Jérusalem-Est.
Dans les autres aspects vitaux de la vie, y compris les lois sur le mariage,
le développement urbain et l’éducation, Israël a perfectionné un système
complet de discrimination raciale envers ses citoyens palestiniens, qui n’a
aucun parallèle dans le monde d’aujourd’hui.
Uri Avnery – Militant pacifiste israélien et ancien député à la Knesset – le
3 janvier 2004

« Chaque être humain a plusieurs identités. Je suis un être humain. Je suis
égyptien lorsque les égyptiens sont opprimés. Je suis noir lorsque les noirs
sont opprimés. Je suis juif lorsque les juifs sont opprimés et je suis
palestinien lorsque les palestiniens sont opprimés ».
Gravé sur la tombe de Chehata haroun, égyptien juif, qui a refusé d’émigrer
en Israel

Eliminer en bannissant hors des territoires occupés l’essentiel de cette
population, réorganiser l’exil, comme en 48 et 67 : si certains y pensent
dans les sphères gouvernementales israéliennes, ce n’est pas, l’on s’en
doute, ce que retient Arno Klarsfeld. Etablir un Etat Palestinien viable en
Cisjordanie et à Gaza, et mettre en pratique la  » hafrada « , la séparation,
que d’autres en Israël souhaitent, laissant un Israël à l’abri de cette
bombe démographique ? Cette solution n’a de sens que pour celui qui
ne nie pas l’occupation, dont la fin protégerait Israël de cette menace
nouvelle, mais ce n’est pas en ce sens que plaide Maître Klarsfeld. Mais
alors, vouloir maintenir les colonies et l’occupation, tout en écartant le
risque que les Juifs ne deviennent minorité en Israël, cela a un nom, cela a
un prix : l’apartheid ! Est-ce là, Cher Maître Klarsfeld, ce que vous
appelez  » légitime défense  » ?
Par Yvan Berrebi en réponse à une tribune d’Arno Klarsfeld parue dans « Le
Monde »

 » Je ne serai jamais sioniste. Mais mon admiration va, depuis que certains
juifs ont cru trouver dans cette voie un remède à l’oppression et à la
misère, à tous ceux qui résistent opiniâtrement à la contagion de
l’ethnocentrisme raciste de leurs pires persécuteurs. Ce combat-là peut et
doit être mené partout. Ma judéité et ma solidarité avec d’autres juifs ne
connaissent que cette frontière. « 
Jacques Aron, Le sionisme n’est pas le judaïsme , Didier Devillez éditeur,
Bruxelles, 2003.

 » En Israël il est possible de présenter des projets de loi ouvertement
racistes à l’encontre d’une minorité qui représente le cinquième du pays « .
Eric Hazan – Le Monde du 12/09/02

 » Le sentiment traditionnel du sionisme est que tous les non-juifs sont
antisémites […] L’hostilité générale des non-juifs est considérée par les
sionistes comme un fait inaltérable et éternel de l’histoire juive […]
Cette attitude est pur racisme chauvin et il est évident que cette division
entre les juifs et tous les autres peuples – tenus pour ennemis – ne diffère
pas des autres théories de la race des seigneurs « .
Hannah Arendt – Philosophe Américaine

« En fin de compte, Israël est le seul exemple restant d’un État nationaliste
basé sur la pureté de la race »

Gilad Atzmon Auteur et saxophoniste israélien, Militant pour la justice et
la paix