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Actions de solidarité avec les palestiniens : Le centre culturel Al Rowwad dans le camp d’Aïda

La Société des Amis d’Al-Rowwad, présidée par Jean-Claude Ponsin, nous informe des derniers développements concernant l’aide au Centre Culturel Al-Rowwad (près de Béthléem) dirigé par Abdel Fattah Abu Srour, qui vient de repartir en Palestine ce jour et qui était intervenu lors du grand Concert pour la Palestine du 6 novembre dernier à Paris. Nous sommes partie prenante de ces actions et nous vous encourageons à y participer.


COMPTE-RENDU :
Nous avons poursuivi les projets annoncés en début d’année, soit :

1 – Achat du terrain pour le nouveau centre culturel.
La grande nouvelle est que nous avons enfin trouvé un terrain qui convient à nos amis d’Al-Rowwad et à nous-mêmes, dans la mesure où il entre dans nos possibilités financières.
Le terrain qui nous avait été proposé a Beit Jala a été vendu à des chrétiens… sionistes (ce qui montre clairement que tous les Palestiniens ne sont pas des ennemis de Bush, ni même de Sharon). No comment et pas de regrets.
Le nouveau terrain est situé dans le camp, vers le nord, en bordure de la route principale. Le centre avait loué cet emplacement il y a plus d’un an mais avait dû l’abandonner pour des raisons financières. Il est en vente depuis quelques semaines, au prix de 70.000 euros, somme que nous allons réunir sans problème, dans la mesure où nous avons 45.000 en Palestine, 14.000 en banque et des promesses de don d’environ 40.000.
L’association Al-Rowwad du camp d’Aïda devrait donc acheter ce terrain en janvier.
Il s’agit en fait d’une construction en dur sur deux nivaux, de 70 m2 au sol, entourée d’un terrain vierge d’environ 150m2, qui permettra, dans un premier temps, de transférer des activités du centre (l’enseignement par exemple) puis de construire un nouveau centre qui englobera l’immeuble existant. Le centre Al-Rowwad sera le propriétaire de la maison mais pas du terrain, qui est loué pour 90 ans par l’UNWRA. La somme payée représente en fait une sorte de droit au bail.

Après une année de recherche, il semble donc bien que nous allons enfin pouvoir démarrer un chantier au printemps et en été de l’année 2005.
Al-Rowwad présentera le projet à l’UNWRA pour acceptation de l’achat et à l’UNDP (organisme de l’ONU) pour créer et financer des emplois. Les Palestiniens ont une grande expérience de la construction. Ils sont actuellement presque tous au chômage à cause des restrictions de déplacement imposées par l’armée. Il y a donc sur place du personnel qualifié et des jeunes sans emploi.
Cependant cette nouvelle initiative doit être l’occasion de rencontres internationales. Nous prenons contact à ce sujet avec les clubs UNESCO ce samedi 11. Ils contribueront certainement au chantier avec enthousiasme. Nous allons également rencontrer une structure parisienne qui organise des chantiers en Palestine : l’association Solidarité Jeunesse. Enfin, nous faisons appel aux jeunes et moins jeunes désireux de participer à cette aventure pendant les deux années qui viennent.
Pour organiser ces futurs chantiers, nous pensons qu’il faudra constituer une équipe de la Société des amis d’Al-Rowwad, qui travaillera avec une équipe symétrique du camp de Aïda.
Le Comité populaire du camp d’Aïda a reçu une subvention de l’ONU pour améliorer ou construire les infrastructures du camp et il est possible que nous puissions obtenir qu’une partie de la subvention soit utilisée pour financer en partie le construction du centre, dont un espace serait réservé aux activités du Comité populaire. Une telle décision permettrait de renforcer les liens entre le Centre et le Comité.
A la suite d’un premier e-mail annonçant ce pas en avant, j’ai déjà reçu une grande quantité de courriers se félicitant de cette nouvelle. Nous allons très probablement obtenir l’appui de beaucoup de groupes de solidarité avec la Palestine.

2 – Enseignement du français
Une jeune française, Saliha, est sur place depuis septembre. Elle restera un an et devra faire des aller-retour en Jordanie ou en Egypte tous les trois mois, pour renouveler son visa touristique (aujourd’hui elle est d’ailleurs en Jordanie).
Elle est logée dans le camp et notre association participe à son financement.
Saliha s’est parfaitement intégrée à la vie du camp. Elle enseigne aux jeunes d’Al-Rowwad mais aussi à des étudiants et, après accord de l’UNWRA, à l’école de filles d’Aïda.
Il faut d’ores et déjà penser à trouver un ou une replaçante, pour le mois de septembre.
Je vous rappelle que Saliha est bénévole, qu’elle a obtenu de son administration une année sabbatique et que ses frais locaux sont pris en charge par Al-Rowwad locale, qui utilise dans ce but les fonds que nous envoyons.

3 – Formation en audiovisuel
Ce projet a démarré en mars de cette année, par l’envoi sur place d’une équipe de trois personnes : Monya, Jean-Charles et Sébastien, tous professionnels, qui ont apporté sur place matériels et logiciels. Ils ont enseigné les techniques audiovisuelles à une vingtaine d’adolescents et de jeunes adultes et cinq au moins peuvent se débrouiller seuls.
Afin de compléter cette formation, une autre équipe, avec au moins Monya et Jean-Charles partira début 95, avec une caméra numérique. Des DVD fabriqués dans le centre Al-Rowwad devraient donc être disponibles cet été.
A cette équipe se joindra Luciana, une jeune violoniste, qui donnera des cours de musique.

4 – Prisonniers du camp d’Aida
J’ai eu l’occasion de vous envoyer il y a quelques mois une liste des 64 prisonniers provenant du camp. Cette liste s’allonge car il y a peu de libérations et beaucoup d’arrestations. Il y a aujourd’hui 110 prisonniers originaires du camp d’Aïda, dont 70 ont moins de dix-huit ans.
L’association Solidarité Palestine 18, du 18ème arrondissement de Paris, répondant à l’appel de l’association Palestine en marche (située à Lyon), a décidé de parrainer trois familles de prisonniers du camp de Aïda, en collaboration avec l’association “ Palestine en marche ” de Lyon (le parrainage établit des relations, par courrier, téléphone et visites avec la famille, s’enquiert de ses besoins et de ceux du prisonnier et intervient éventuellement financièrement). Elle se propose, à cette occasion, de faire un dépliant expliquant les conditions de détention et, en particulier, celles des mineurs (moins de 18 ans), qui sont emprisonnés en violation de la “ Convention internationale des Droits de l’enfant ” à laquelle Israël a pourtant adhéré et qu’il a ratifiée.
Des entretiens avec Amnesty international nous permettent de penser que quelques sections de cette organisation participeront aussi à ce projet. Par ailleurs, l’association CAPJPO se propose également de lancer une campagne de parrainage de familles de prisonniers.
La Société des Amis d’Al-Rowwad ne peut rester en retrait de telles initiatives.
Je propose donc aux amis d’Al-Rowwad de parrainer une ou plusieurs familles du camp. Ce parrainage peut être individuel ou collectif. Nos correspondants sur place seront Abed et Saliha (parlant l’arabe et le français) et Ibrahim, qui parle anglais. L’association palestinienne de défense des prisonniers Nadi al Asir (Club du prisonnier) est située à Bethléem, tout près d’Aïda et son président est membre du Comité populaire du camp.

5 – Artisanat
Nous avons reçu par Abed une grande quantité d’artisanat, et nous avons donc en stock, pour les fêtes :
– serre-tête et bracelet 4 euros
– porte-monnaie et ceinture 8 euros
– pochette passeport 12euros
– petit sac 20euros
– sac format A4 25euros
– sac a dos 30 euros

Je vous rappelle que nous vendons ces produits au prix d’achat. et qu’une vingtaine de femmes travaillent dans ce domaine. Passez commande !

Nous organisons un voyage sur place en 2005. Il serait bon que des amis d’Al-Rowwad se joignent à cette mission, qui partira pour une dizaine de jours autour du 20 janvier. Le prix du billet AR est de l’ordre de 500 euros. Les frais locaux, pour une dizaine de jours, s’élèvent à environ 400 euros. Ces voyages étant à l’évidence militants (et non du tourisme), la Société des Amis d’Al-Rowwad achètera les billets et les voyageurs feront un don à l’association, qui leur permettra de bénéficier de la déduction fiscale de 60% sur leurs impôts de 2005. L’objectif du voyage sera en premier lieu de prendre contact avec les familles de prisonniers, mais aussi de rencontrer Saliha et les enfants et de visiter l’emplacement du futur centre. Il me semble qu’on pourrait aussi rencontrer quelques brodeuses, dont nous vendons l’artisanat depuis plus de deux ans.

Jean-Claude Ponsin
ponsin@aol.com