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BASSAM KUNTAR INTERPELLE LA COMMISSION DES DROITS DE L’HOMME SUR LES PRISONNIERS LIBANAIS ET PALESTINIENS EN ISRAEL

Discours de Bassam Kuntar, frère du plus ancien détenu libanais dans les prisons israélienne, prononcé le 23 mars dernier devant la Commission des Droits de l’Homme à Genève, concernant les prisonniers libanais détenus comme otages par le gouvernement israélien, et la situation des 7500 prisonniers palestiniens.


61ème Session de la Commission sur les Droits de l’Homme
14 Mars – 22 Avril 2005

Déclaration de Mr. Bassam Kuntar, frère du plus ancien détenu libanais dans les prisons israeliennes (Samir Kuntar)

La Séance Plénière
Question 8: la question de la violation des droits de l’homme dans les territoires arabes occupés, y compris la Palestine
Co-parrainé par : NORD-SUD XXI

COMITE DE SUIVI POUR LE SOUTIEN DES DETENUS LIBANAIS DANS LES PRISONS ISRAELIENNES

CENTRE DE REHABILITATION DE KHIAM POUR LES VICTIMES DE LA TORTURE

Geneve 23 Mars 2005

Mr. Le Président,
Eminents délégués,
Mesdames et Messieurs,

C’est un plaisir pour moi d’être devant la soixante et unième session de la Commission des Droits de l’Homme des Nations-Unies pour parler de la question des détenus libanais, palestiniens et arabes dans les prisons israéliennes, en particulier du cas du plus ancien détenu libanais, mon frère Samir Kuntar qui, dans deux semaines, entamera sa 27ème année de détention, suite à une des plus injustes condamnations à vie, à une peine de 542 ans et demi d’emprisonnement.

J’éprouve un grand honneur mêlé de chagrin à parler devant le plus important forum des droits de l’homme du cas de mon frère que je n’ai pas le droit de voir depuis ma plus tendre enfance.

Mon frère n’est pas un « terroriste » comme Israël essaie de le prétendre. Samir Kuntar est un citoyen libanais qui menait une vie paisible, jusqu’à ce que la terre du Sud Liban soit sauvagement envahie en 1978, provoquant la mort de femmes et d’enfants. Alors, répondant à sa conscience humaniste, il a rejoint la résistance afin de défendre son pays et son peuple, ce que les Conventions Internationales affirment comme un droit pour les populations dont la terre est sous occupation.

Samir Kuntar n’est pas un terroriste; les terroristes sont les leaders qui affaiblissent les droits de l’homme au nom de la guerre contre le terrorisme. Les terroristes sont les criminels de guerre qui ont commis des crimes contre l’humanité au cours du massacre de Sabra et Chatila le 15 Septembre 1982 et du massacre de Qana le 18 Avril 1996.

Samir Kuntar, comme Nelson Mandela, est un combattant pour le droit des êtres humains à vivre dans la paix et la dignité. Samir Kuntar est le symbole de l’indépendance, la souveraineté et la liberté libanaises.

Mr. Le Président

Aujourd’hui je suis gravement préoccupé par le sort des détenus libanais en Israël, par la dissimulation constante par Israël du sort de nombreux Libanais disparus, par ce qu’il est advenu des corps des ressortissants libanais qui ont été arrêtés et transférés par Israël dans des prisons israéliennes au cours de l’occupation du sud Liban.

Cela fait cinq ans qu’Israël s’est retiré du sud Liban, et 14 mois qu’a eu lieu l’échange entre le Hezballah et Israël grâce à la médiation allemande le 29 Janvier 2004.

Au nom de tous les Libanais, je loue le gouvernement allemand pour les efforts qui ont conduit à l’échange de prisonniers et au retour des corps. Au cours de cet échange, le médiateur allemand a annoncé que « le citoyen libanais Samir Kuntar doit être libéré sans retard dans deux ou trois mois ». Malheureusement, quatorze mois après cette déclaration, le processus d’échange n’a conduit à la libération d’aucun détenu libanais.

Le lundi 19 Octobre 2004, le sort de nos chers détenus et personnes disparues est entré dans une nouvelle phase d’incertitude quand le Premier Ministre israélien Ariel Sharon a laissé entendre que Samir Kuntar ne serait pas libéré prochainement. On a aussi cité certains de ses propos à son Cabinet restreint : »pour l’instant, nous ne libérerons aucun détenu tant que nous n’aurons pas d’information sur Ron Arad. »

Cette déclaration est la meilleure preuve que le gouvernement israélien détient les prisonniers libanais comme otages pour servir de monnaie d’échange. Je considère donc que le lien établi par Israël entre le cas des détenus libanais et la révélation du sort des portés disparus israéliens Ron Arad, Zvi Feldman, Zachary Baumel et Yehuda Katz doit être strictement refusé.

Mr. Le Président

Je suis également très préoccupé par la détention de plus de 7500 prisonniers palestiniens et arabes dans les prisons israéliennes, y compris des femmes et des enfants. Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers palestiniens, particulièrement ceux qui sont malades ou qui sont emprisonnés depuis plus de 20 ans. Jusqu’à leur libération, je demande aussi que le gouvernement israélien prenne des mesures pour que tous les prisonniers aient un accès immédiat, régulier et illimité aux visites de leur famille, de leurs avocats et de médecins, et qu’ils ne soient pas soumis à la torture et /ou à d’autres mauvais traitements par le personnel pénitentiaire israélien.

Enfin, j’espère que les membres de la Commission des Droits de l’Homme soutiendront et voteront en faveur du projet de résolution libanais sur la situation des Droits de l’Homme des prisonniers libanais en Israël soumis à la 60ème session et reporté à la 61ème session de la Commission des Droits de l’Homme.
Merci
(Traduction: Palestine en Marche)