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Gaza : cri d’alarme de l’Organisation mondiale de la santé

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Les effets combinés du blocus israélien et de la grippe aviaire provoquent un sévère déficit en protéines animales dans l’alimentation des habitants de la bande de Gaza, rapporte mercredi le quotidien (généralement classé à « droite ») israélien The Jerusalem Post, sous la plume de son journaliste Haviv Rettig (traduction CAPJPO-EuroPalestine)


Titre : L’abattage des poulets provoque un déficit en protéines à Gaza

Les approvisionnements en volailles, première source de protéines pour la population de la bande de Gaza, ont été sévèrement affectées par les mesures déployées pour bloquer la dissémination du virus de grippe aviaire de type H5N1. Selon Ambrogio Manenti, directeur régional de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les récentes fermetures du point de passage avec Israël à Karni ont réduit l’importation de sources protéiniques alternatives, augmentant d’autant les inquiétudes sur les déficits ainsi générés dans la ration alimentaire des Palestiniens.

Au cours d’une conférence de presse mercredi à Jérusalem, des responsables des Nations-Unies ont appelé de leurs vœux à une coopération israélo-palestinienne sur le front de la grippe aviaire, et ont réclamé une augmentation de l’aide pour combattre le fléau dans les territoires palestiniens. A ce jour, quelque 250.000 têtes ont été éliminées par des agents des Nations-Unies et des services de l’Autorité Palestinienne. Ce nombre correspond à un dixième environ de l’ensemble des poulaillers dans la bande de Gaza. Plus de 30.000 éleveurs, dont les familles totalisent 200.000 hommes, femmes et enfants, ont déjà perdu leur basse-cour dans l’opération d’élimination, et n’ont plus cette ressource pour se nourrir.

Selon l’agence des Nations-Unies, 250.000 têtes supplémentaires doivent être tuées au cours des prochains jours. L’opération d’éradication, conduite par les Nations-Unies et les services de santé palestiniens, se fait par empoisonnement de l’eau de boisson des poulets, avec autorisation préalable des propriétaires. Après quoi, les dépouilles sont rassemblées, et enterrées entre deux couches de feuilles de plastique, dans des tranchées percées à l’extérieur des fermes.

Des indemnisations ont été promises aux éleveurs, tant par les Nations-Unies que par l’Autorité Palestinienne, déclare Luigi Damiani, chef de projet local pour une autre agence des Nations-Unis, l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO, OAA). Théoriquement, leur montant dépasserait le simple remboursement des volailles perdues, et rémunérerait également la période de chômage technique jusqu’à ce que la maladie ait disparu du paysage. L’ensemble des opérations -abattage, vaccination, reconstitution des stocks- est un processus qui va forcément s’étendre sur des mois, prévient Damiani. Le manque d’un apport suffisant en protéines animales sur une aussi longue période sera particulièrement critique pour les enfants, a-t-il ajouté.

Tout en déclarant qu’Israël se montre « pro-actif » dans la gestion de la crise sanitaire tant en Israël que vis-à-vis de l’Autorité Palestinienne, le coordinateur spécial pour le « Processus de Paix au Moyen-Orient » nommé par les Nations-Unis, M. Alvaro de Soto, estime que « l’ouverture irrégulière du point de passage de Karni » constitue un problème majeur. Ce problème dure depuis des mois, a-t-il ajouté, mais la nouvelle situation créée par l’épidémie de grippe aviaire l’a exacerbé.

Interrogé sur la question de savoir si des mesures étaient prises pour l’approvisionnement en protéines des territoires palestiniens, Damiani a indiqué que des discussions étaient en cours, au niveau de la FAO, pour ajouter éventuellement du poisson à l’aide alimentaire envoyée dans les territoires. Surtout, a-t-il observé, si Israël autorisait les Palestiniens à pêcher dans les eaux au large de Gaza, on pourrait mettre quelques sardines sur le marché local. « La sardine est un poisson bon marché, accessible financièrement au consommateur palestinien moyen », a encore dit Damiani.

Israël a « prêté » quelques dizaines de l’anti-viral Tamiflu* à l’Autorité Palestinienne, a indiqué de son côté Manenti, selon lequel un pays devrait normalement pouvoir disposer de suffisamment de ces médicaments pour traiter de 25 à 30% de sa population totale. Certes « même Israël ne peut s’offrir un tel stock », mais l’Autorité Palestinienne devrait quand même pouvoir disposer de stocks de Tamiflu* lui permettant de servir les 3% de sa population les plus directement exposés à une infection par le virus, ce qui représenterait un investissement de 2 millions de dollars. Dans l’immédiat, l’OMS a besoin de plusieurs centaines de doses, pour les besoins éventuels des travailleurs en contact direct avec les volailles infectées ou potentiellement infectées.

Un rapport plus détaillé de l’OMS doit être rendu public avant la fin de la journée, qui rendra compte de l’étendue de l’épidémie aviaire en Israël et dans les Territoires Palestiniens, et fera des recommandations.

A la mi-mars, des cas de grippe aviaire confirmée ont été annoncés dans deux élevages israéliens proches de la bande de Gaza. Le 23 mars, l’Autorité Palestinienne a confirmé des cas dans des fermes de Gaza. Aucun cas de maladie humaine n’a cependant été rapporté à ce jour, ni en Israël, ni dans les Territoires Palestiniens.

Publié par CAPJPO-EuroPalestine

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