Le Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme (PCHR) demande une enquête sur les tortures et autres traitements cruels pratiqués par les « forces de sécurité palestiniennes » en Cisjordanie, à l’encontre des membres du Hmas et de leurs sympathisants.
Tiens, c’est curieux, on ne parle pas d' »observateurs européens » dans ce genre de situation !
Communiqué de presse du 19 septembre 2007
« Le PCHR est profondément préoccupé par les arrestations continuelles opérées par les forces palestiniennes de sécurité de Cisjordanie à l’encontre des militants du Hamas et de leurs sympathisants, de même que par les interrogatoires menés sur leurs relations avec le Hamas et la Force exécutive du Ministre de l’Intérieur. On les oblige, en outre, par la force, à signer des engagements à couper leurs liens avec le Hamas. Le PCHR est aussi inquiet de l’emploi constant de la torture et de la violence contre les détenus et leurs familles, comme par les pressions physiques et psychologiques exercées sur eux pour les réduire au silence.
Les membres du PCHR qui travaillent sur le terrain ont du mal à convaincre les victimes de porter plainte. Ces dernières, terrorisées, exigent qu’on ne publie pas leurs noms. Le Centre craint que ces victimes ne soient punies par les forces de sécurité si ces violations étaient signalées aux organisations internationales des droits de l’homme.
Le Centre condamne ces agissements illégaux, exige leur arrêt, et exige des poursuites contre leurs auteurs. Le Centre appelle aussi à prendre des mesures efficaces pour que la loi soit respectée et pour qu’on arrête les procédures en cours. Les associations de défense des droits de l’Homme sur le terrain ont des difficultés à obtenir des témoignages des victimes sur la torture et les mauvais traitements auxquels ils ont été soumis. Les cas cités dans ce communiqué sont des exemples et ne sont nullement une liste exhaustive de l’ensemble des cas. Le Centre rappelle que le silence des victimes encourage les auteurs de ces exactions à continuer leurs violations systématiques de la plupart des droits fondamentaux de l’homme et des règles de base concernant le traitement des prisonniers.
Certaines tortures et violences relevées en Cisjordanie sont les suivantes :
Le mercredi 5 septembre 2007, le Palestinian General Intelligence Service (Service général du renseignement palestinien) a convoqué quatre proviseurs d’écoles de Naplouse. Ils ont été emmenés à la prison de J’neid après qu’on leur ait couvert la tête de sacs noirs. Ils sont restés en détention jusqu’aux 13 septembre 2007 et on été forcés de signer des engagements à démissionner de leur poste de proviseurs. Trois ont été relâchés le 13 septembre et le quatrième reste en prison.
Le vendredi 14 septembre 2007, le Centre Palestinien de renseignement a arrêté trois personnes d’un village proche de Naplouse. L’un de ces détenus qui a été relâché a déclaré qu’il avait été battu au cours de sa détention et menacé d’une balle dans la tête. Il a déclaré qu’il en avait vu d’autres personnes contraintes de rester dans des postures incommodes. A propos de son arrestation, il a déclaré « Ils m’ont demandé de venir avec eux pour la récolte d’olives près de chez moi. J’avais les mains attachées derrière le dos. L’un d’eux m’a fait un croche pied ; je suis tombé en avant. Un autre a attrapé mes mains attachées et m’a relevé. Les autres me frappaient avec les mains, les jambes et la crosse de leurs fusils. Une quinzaine de personnes m’ont battu pendant environ un quart d’heure. Il y en a un qui a tiré une balle pour me terroriser et a dit : A Gaza ils nous tirent dans les jambes et nous allons tirer dans ta tête ».
Le lundi 17 septembre 2007, les forces de sécurité palestiniennes ont arrêté cinq professeurs qui se rendaient à une école de Naplouse. Ils ont été retenus à un checkpoint palestinien érigé spécialement pour ces professeurs-là. On les a forcés à sortir de leur voiture et à s’asseoir par terre. Puis on les a emmenés au Centre de renseignement de Naplouse et de là à la prison de J’neid. Trois de ces professeurs ont été relâchés dans la soirée tandis que deux autres restaient en prison.
A la lumière de ces évènements le PCHR :
– Renouvelle sa condamnation absolue de l’usage de la torture et des autres formes de traitements cruels et inhumains et appelle à ce qu’on enquête sur ces crimes et qu’on poursuive les auteurs.
– Rappelle que la torture est illégale selon la Loi Palestinienne, qu’elle constitue une violation gravissime des droits de l’homme, de la loi internationale sur les droits de l’homme, y compris la Convention des Nations Unies contre la Torture.
– Affirme que les arrestations sont réglementées par la Loi Palestinienne et appartiennent à l’autorité de l’organisme responsable du maintien de l’ordre, représenté par la police civile sous les ordres et le contrôle de l’Avocat Général.
PCHR office in Gaza : +972 8 2824776 – 2825893
PCHR, 29 Omer El Mukhtar St., El Remal, PO Box 1328 Gaza, Gaza Strip. E-mail: pchr@pchrgaza.org, Webpage http://www.pchrgaza.org
(Traduit par Carole Sandrel)
CAPJPO-EuroPalestine
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English text
PCHR Calls for Investigating Torture and Abuse by Palestinian Security Forces in the West Bank
PCHR is deeply concerned by the continuation of detentions by Palestinian security forces in the West Bank against Hamas activists and supporters, and interrogating them on their relationship with Hamas and the Interior Ministry Executive Force. In addition, they are coerced into signing commitments to cut off their ties with Hamas. The Centre is also concerned by the continuation of torture and abuse against the detainees and their families, as well as the physical and psychological pressure exerted on them to maintain silence. PCHR’s fieldworkers face difficulties in convincing victims to submit statements. In addition, the victims request that their names are not published. The Centre fears that these victims are threatened by security forces if these violations are reported to human rights organizations.
The Centre condemns these illegal actions, calls for stopping them, and calls for prosecuting the perpetrators. The Centre also calls for taking effective action to ensure that the law is respected with regards to arrest procedures. Fieldworkers are facing difficulties in obtaining statements from victims about the torture and mal-treatment they were subjected to. The cases in this statement are examples and are not a complete listing of cases. In this regard, the Centre reminds that the silence of victims encourages the perpetrators of these actions to continue their systematic violations of the most basic human rights and the standard minimum rules for the treatment of prisoners.
Some of the torture and abuse cases documented in the West Bank are:
On Wednesday, 5 September 2007, the Palestinian General Intelligence summoned four school principals from Nablus. They were then taken to J’neid Prison after covering their heads with black sacks. The remained under detention till 13 September 2007, and were forced to sign commitments to resign their posts as principals. Three were released on 13 September and the fourth remains in prison.
On Friday, 14 September 2007, the Palestinian General Intelligence detained 3 people from a village near Nablus. One of the detainees who was released stated that he was beaten during detention and threatened with being shot in the head. He stated that he saw others forced to stand in painful positions. Describing his arrest, he stated, “They asked me to come with them to the olive groove near the house. My hands were tied behind my back. One of them tripped me; and I fell face-forward. One of them held my bound hands and raised me off the ground. The others were beating me with their hands, legs, and gun butts. About 15 people beat me for about 15 minutes. One of them fired a bullet to terrorize me, and said: In Gaza they shoot us in the legs and we will shoot you in the head.”
On Monday, 17 September 2007, Palestinian security forces detained 5 teachers heading to a school in Nablus. They were detained at a Palestinian checkpoint erected specifically for these teachers. They were forced out of their car, and to sit on the ground. Then they were taken to the Military Intelligence Compound in Nablus, and from there to J’neid Prison. Three of the teachers were released in the evening, while two remain imprisoned.
In light of these developments, PCHR:
– Renews its strong condemnation of the use of torture and other forms of cruel and inhumane treatment; and calls for investigating these crimes, prosecuting the perpetrators, and taking effective action to ensure they do not recur.
– Reminds that torture is outlawed by Palestinian Law, and does not fall by seniority; and that torture is a serious violation of human rights and international human rights standards, including the UN Convention against Torture.
– Affirms that arrests are regulated by Palestinian Law and are the authority of law-enforcement parties, represented by the civilian police under orders and supervision of the Attorney-General.
Public Document
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For more information please call PCHR office in Gaza, Gaza Strip, on +972 8 2824776 – 2825893
PCHR, 29 Omer El Mukhtar St., El Remal, PO Box 1328 Gaza, Gaza Strip. E-mail: pchr@pchrgaza.org, Webpage http://www.pchrgaza.org
CAPJPO-EuroPalestin