Header Boycott Israël

Salon du livre en l’honneur d’Israël : Demandez le programme !

Les 39 écrivains israéliens qui ont accepté de participer à l’entreprise de propagande du prochain Salon du Livre, « en l’honneur des 60 ans d’Israël » ne font pas que de la littérature, mais aussi de la politique, et il faut voir laquelle ! Outre l’écrivain kaki, Amir Gutfreund, lieutenant-colonel de l’armée de l’air israélienne en exercice, dont nous avons relevé la présence et les propos choquants*, il n’est pas inintéressant de savoir qui sont et ce que disent les représentants de la « gauche sioniste » invités à ce salon.


Prenons le cas d’ Abraham B. Yehoshua, romancier et essayiste israélien, qui est l’un des fondateurs du mouvement la Paix Maintenant. Sait-on qu’il est favorable aux châtiments collectifs, au maintien d’israël en tant qu’Etat religieux, qu’il est pposé au au Droit au retour tel qu’il est stipulé dans les résolutions de l’ONU, ainsi quà tout projet bi-national ? Sait-on que c’est un monsieur qui affiche le plus grand mépris pour les juifs de la diaspora ?

«  Le judaïsme de la Diaspora est de la masturbation » a-t-il ainsi déclaré au Jerusalem Post, estimant que seul compte Israël. « Les juifs de la Diaspora changent de nationalité comme de chemises. Avant ils étaient polonais et Russes, maintenant ils sont britanniques ou américains. Un jour ils pourraient choisir de devenir chinois ou singapouriens. Pour moi, Avraham Yehoshua, il n’est pas possible de garder son identité à l’extérieur d’Israël. Le fait d’être israélien n’est pas ma chemise, c’est ma peau ».

Interrogé par ailleurs dans Haaretz, sur la situation à Gaza, il s’est dit « consterné » par l’attitude des Palestiniens et s’est déclaré en faveur « d’une pression financière massive sur les Palestiniens de Gaza », demandant à la communauté internationale de cesser de subvenir aux besoins de la population.

il n’a pas de mots assez forts pour critiquer « les positions belliqueuses et la surenchère rhétorique du Hamas », « qui préfère tirer des roquettes plutôt que de s’atteler à l’édification de la société palestinienne » . Le romancier qui joue volontiers sa partition dans la propagande qui consiste à déshumaniser les Palestiniens, s’est également déclaré « moralement choqué » par la « coutume morbide consistant à distribuer bonbons et friandises dans les rues de Gaza lorsqu’un kamikaze massacre ».

Evoquant le « projet bi-national », qui selon lui mènerait à « la liquidation de l’Etat hébreu », l’auteur israélien a déclaré qu’une « symbiose judéo-arabe serait irréaliste, car il s’agit de deux peuples radicalement différents du point de vue spirituel, culturel et linguistique » , avant d’ajouter : « Je pense que si une chose pareille devait se produire, elle n’amènerait qu’à la destruction et au conflit permanent, tandis qu’à moyen terme, les juifs quitteraient le pays, et les Palestiniens viendraient s’y installer ».

Dans un article publié le 4 janvier 2001 par Haaretz, il faisait retomber sur les Palestiniens l’échec du « processus de paix » d’Oslo, en invoquant la revendication du droit au retour. On appréciera l’humanisme qui imprègne le morceau de « littérature » ci-dessous :

« Supposons qu’Israël accorde un lopin de terre à la périphérie de Lod, là même où l’on érigerait une cité pour ces réfugiés. Cette zone de Lod n’a jamais fait partie du Lod de leurs ancêtres.Désormais, tout est clair : l’accord de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne risque d’échouer à cause de l’impossibilité pour Israël d’accepter le droit au retour des Palestiniens. …Je voudrais expliquer au lecteur français qui porterait encore un intérêt quelconque au conflit israélo-palestinien, ce sujet non de manière abstraite mais par le biais d’un récit concernant un réfugié palestinien qui aurait nom Abou Salam et qui voudrait revenir en Israël plutôt que de s’installer en Palestine. Je veux montrer clairement, à travers un tel récit, pourquoi même ceux qui se battent depuis de nombreuses années pour la paix et le compromis ne peuvent accepter la logique d’une telle volonté de retour.

Supposons qu’Abou Salam ait 60 ans et qu’il soit originaire de Lod (Lydda, en arabe), ville israélienne moyenne, à 10 kilomètres de Tel-Aviv et à portée de l’aéroport principal d’Israël (Ben- Gourion). Cette ville se situe à 45 kilomètres de Jérusalem et à une distance de 50 kilomètres du camp de réfugiés de Kalendya, à la lisière de la ville de Ramallah où demeure, depuis cinquante-deux ans, Abou Salam. Sa famille a fui (ou a été expulsée, c’est selon les circonstances) de Lod pendant la guerre de 1948, après que les Palestiniens eurent refusé la décision de partage des Nations unies, qui proposait l’établissement d’un Etat juif à côté d’un Etat palestinien. Abou Salam avait alors 8 ans et, depuis, il demeure dans un camp de réfugiés à quelque 50 kilomètres de la ville de ses aïeux, dont il se souvient de manière estompée, tandis que ses enfants et petits-enfants n’en connaissent rien. Pourquoi Abou Salam habite-t-il depuis ces dernières cinquante-deux années dans un camp de réfugiés ? Sans doute parce qu’il refuse de s’établir de manière définitive à Kalendya et que son rêve le porte au retour vers le foyer de ses aïeux. Mais, tout en affichant un tel rêve, il pouvait le préserver en menant une vie normale dans une véritable maison et non dans une sorte de pitoyable cabane, dans un camp de réfugiés surpeuplé et misérable, dans des conditions sanitaires déplorables et dans une dépendance à l’endroit des subventions de l’Unrwa (organisme spécifique des Nations unies d’aide aux réfugiés palestiniens). Il pouvait aisément construire une véritable vie à 50 kilomètres de sa ville natale et attendre l’occasion, que ce fût par la guerre ou par un accord de paix, de retourner dans son foyer ou dans celui de ses parents. Mais lui et, surtout, ses dirigeants ont décidé de l’installer dans un état perpétuel de réfugié dans sa patrie, malgré la honte et l’humiliation, afin qu’il puisse être à même un jour de revenir dans ses foyers.

Livrons-nous maintenant à un exercice de simulation et réfléchissons au cas où Israël accepterait la revendication de retour et permettrait à Abou Salam, dans un accord de paix, de revenir dans sa maison de Lod. Cette maison n’existe plus. Ou elle a été détruite et, à sa place, s’élève désormais un immeuble de plusieurs étages. Ou, encore, quelqu’un d’autre l’habite-t-il depuis de nombreuses années et y a tout changé au point de la rendre méconnaissable. Il ne viendrait à l’esprit de quiconque qu’afin de restituer à Abou Salam sa maison ou la parcelle de sol sur laquelle est construit l’immeuble, que l’on détruise l’édifice et que l’on évacue deux cents ou trois cents occupants de leur appartement. Et qu’on les transforme en réfugiés dans le but de rendre à Abou Salam son lopin de terre afin qu’il y reconstruise la maison de ses parents qui y vécurent il y a un demi-siècle et pour laquelle on doute qu’il se souvienne encore de son aspect.

Dans la plupart des lieux où demeuraient, il y a cinquante-deux ans, des Palestiniens, ont été tracées des routes, des usines ont été construites, des cités ont été érigées. La ville de Lod s’est développée, s’est agrandie au cours du dernier demi-siècle, et il faudrait détruire une grande partie de la ville pour restaurer la maison d’Abou Salam et de celles de ses compagnons d’exil.

Il se peut qu’alors Abou Salam dise : Oui, bien sûr, je comprends, il est difficile d’édifier de nouveau la maison originelle où mes parents habitaient et de me rendre mon lieu natal car, pour cela, il faudrait détruire trop de choses. Mais, au moins, permettez-moi de revenir à Lod, dans cette ville où mes parents ont habité.

Poursuivons notre fiction jusqu’au bout… Supposons que l’Etat d’Israël accorde un lopin de terre à la périphérie de Lod, là même où l’on érigerait une cité pour Abou Salam et ses compagnons réfugiés. Cette zone de Lod n’a jamais fait partie du Lod de leurs ancêtres. Là, ils ne retrouveraient pas l’odeur des orangeraies et des oliveraies, dont ils sont nostalgiques. Ils habiteraient certes Lod, mais une Lod administrative, municipale, et non la Lod de leur enfance. Désormais, ils résideraient dans un Etat juif, dont ils ne connaissent pas la langue, dont la culture leur est étrangère, dont la religion de la majorité de ses habitants est une autre religion que la leur. Ils vivraient dans un Etat dont l’hymne et le drapeau sont sionistes. Dont le mode de vie est occidental et où ils seraient une minorité nationale, subissant une vie insatisfaisante et aliénée, beaucoup plus dure que celle que mènent les Arabes citoyens d’Israël, qui y vivent depuis sa fondation et qui se battent encore pour jouir de leurs droits pléniers. Sera-ce donc la réalisation pleine et entière de leur rêve de retour ? Abou Salam et ses compagnons se heurteront, dès le premier moment, à l’hostilité de leur environnement juif, se feront toujours suspecter de menées à l’encontre d’un Etat haï dans son principe même. Quel sens a et quelle utilité a un tel retour, alors que l’autre terme de l’alternative apparaît plus adéquat ? »

* http://www.europalestine.com/spip.php?article2994

CAPJPO-EuroPalestine