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*1957 : Dimona, une usine « textile » ?

Dans le plus grand secret, au début de 1957, des ingénieurs français s’installent dans la ville de Dimona (désert du Neguev), pour aider leurs collègues israéliens à la construction d’un site industriel qu’Israël présentera pendant plusieurs années comme étant une usine textile.


Parallèlement, commencent à arriver à Dimona de lourdes caisses, convoyées par la société française St Gobain. L’accord entre la France et Israël pour co-développer l’énergie nucléaire, qui à cette époque est d’abord synonyme de nucléaire militaire, a été conclu au moment de l’attaque contre l’Egypte, un an plus tôt.

Côté israélien, c’est un jeune haut fonctionnaire, Shimon Peres –devenu dans l’intervalle président d’Israël- qui a mené les pourparlers avec le gouvernement français du « socialiste » Guy Mollet. Outre la participation de son armée à la tentative de renverser Nasser, Israël s’est engagé à activer ses réseaux de sympathisants sionistes, en Algérie, pour aider la France à combattre le F.L.N. Le rôle joué par le Mossad en Algérie sera un facteur important de la rupture, dramatique, entre les communautés juive et musulmane de ce pays, où elles vivaient en harmonie depuis des siècles.

Mais les dirigeants israéliens n’en ont cure. En échange des services fournis à l’impérialisme français, ils demandent une aide pour avoir eux aussi la bombe, que les Français sont en train de développer à la même époque pour leur propre compte.

Ils l’auront, tout en gardant officiellement le plus grand silence. Dans les années 1960, leur premier protecteur, les Etats-Unis, qui n’ont pas été partie prenante au projet développé avec la France, demandent des explications au gouvernement israélien : celui-ci n’en donnera pas, et Washington n’insistera pas.

Selon plusieurs historiens, le bombardement meurtrier, en juin 1967, du navire-espion américain USS Liberty par l’aviation israélienne, était dû au fait que le bateau s’intéressait un peu trop au site de Dimona. Mais les deux alliés se mirent rapidement d’accord pour parler d’un « tragique accident », et il ne fut plus jamais question de l’USS Liberty ni des dizaines de marins américains tués par les chasseurs-bombardiers de « Tsahal ».

Bientôt, Israël disposera de plusieurs centaines d’ogives nucléaires, lançables à partir des missiles Jericho développés dès les années 1960 par la firme française Dassault, et même, plus récemment, de sous-marins porteurs de l’arme nucléaire, qui dotent le pays de ce que l’on appelle une capacité de « deuxième frappe » (la possibilité d’utiliser le feu nucléaire même si les avions et les engins tirés du sol ont été atteints par l’ennemi).

Le mensonge des dirigeants israéliens sur leur arsenal nucléaire leur permet, entre autres, de poursuivre la course aux armements conventionnels, et de disposer d’équipements incomparablement plus sophistiqués que ceux de toutes les armées du Proche et du Moyen-Orient.

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Lorsque Mordechai Vanunu, un technicien de la centrale nucléaire de Dimona inquiet, pour l’avenir de son propre pays, de la folie belliqueuse ambiante, décide de s’adresser à l’opinion publique internationale, en 1986, il est kidnappé, en Europe, par des agents du Mossad, et jeté en prison pour « trahison ».

Mais c’est quand même Israël qui est aujourd’hui à la pointe de la campagne occidentale pour empêcher l’Iran de développer une technologie nucléaire, et qui fait pression, sur les Etats-Unis, pour qu’ils bombardent l’Iran, au besoin avec des bombes … nucléaires !

* Chronique : « Israël : 60 ans de mystifications – 22 000 jours de résistance palestinienne »

par CAPJPO-EuroPalestine


ENGLISH TEXT———————————-

1957

The big lie about nuclear weapons

At the beginning of 1957, French engineers installed themselves, in the greatest secrecy, in the town of Dimona in the Negev desert in order to help their Israeli colleagues to construct an industrial site. For several years, the Israelis claimed that it was a textile factory.

Simultaneously, heavy containers began to arrive in Dimona, transported by the French company St Gobain. The Franco-Israeli agreement to jointly develop nuclear energy, then synonymous with the development of nuclear arms, had been made at the time of the attack on Egypt, one year earlier.

It was a young official, Shimon Peres – later to become president of Israel – who had led the negotiations with the French « socialist » government of Guy Mollet. Apart from its army’s participation in the attempted overthrow of Nasser, Israel had agreed to activate its network of Zionist sympathisers in Algeria, in order to help France combat the Algerian struggle for independence. The role played by Mossad was to be an important factor in the dramatic break between the Jewish and Muslim communities in Algeria , where they had for centuries lived in harmony. But that was of no concern to the Israeli leaders. In exchange for services rendered to French imperialism, they demanded help to also obtain the bomb, which the French were at that time developing for themselves.

And they got their wish, while maintaining total silence about it. In the Sixties, their main protector, the United States, which had not been party to the plan developed with France, asked for explanations from the Israeli government: they received none, and Washington did not persist. According to many historians, the murderous bombardment in June 1967 by the Israeli air force of the American spy-ship, the USS Liberty, was due to the fact that the ship was a little too interested in the Dimona site. However, the two allies quickly agreed to speak only of a « tragic accident » and nothing more was said about the USS Liberty nor about the dozens of American sailors killed by the Tsahal’s fighter-bombers.

The Israelis soon disposed of several hundred nuclear warheads which they could launch using Jericho missiles developed by the French firm Dassault. They subsequently obtained nuclear submarines, giving them a « second-strike » capability (the ability to use nuclear arms even if ground-based ones had been hit by the enemy). The Israeli leaders’ lies about their nuclear arsenal also allowed them to pursue their conventional-arms race and to obtain equipment which was incomparably more sophisticated than that of all the armies of the Near and Middle East.

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Mordechai Vanunu, a technician at the Dimona nuclear plant, was worried about the future of his country, along with its reckless warmongering. When he voiced his concerns to international public opinion in 1986, he was kidnapped in Europe by Mossad agents and thrown into prison for « treason ».

Even so, today Israel is the principal promoter of the West’s campaign to prevent Iran from developing nuclear technology, pressurizing the United States to attack Iran, if necessary with…. nuclear weapons !

* « Israel : 60 years of smokescreens – 22 000 days of Palestinian resistance »

by CAPJPO-EuroPalestine