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Femmes palestiniennes dans les prisons israéliennes (2)

Quelques informations sur les prisons pour résistantes palestiniennes à l’occupation dans la « plus grande démocratie » du Moyen-Orient. Nous ne doutons pas qu’elles intéresseront tout particulièrement ceux qui affichent une grande compassion pour les femmes du « monde musulman » (et qui n’hésitent pas à leur envoyer leurs paras et leurs bombes pour les soulager).


Les prisonnières palestiniennes sont détenues dans de vieilles prisons datant de la période du mandat britannique (1922 à 1948), et restent, pour des raisons de « sécurité », confinées dans des cellules vétustes, surpeuplées, sans hygiène, sans intimité, ne « bénéficient » que de 3 heures de « détente » par jour, dans le meilleur des cas

Prison de Telmond à Hasharon

Cette prison où sont actuellement enfermées 35 Palestiniennes est située au nord de Tel Aviv et date de 1953. Ce bâtiment a servi de quartier général à la police montée britannique pendant le mandat britannique en Palestine. Elle comprend une section dédiée aux criminels israéliens, y compris les mineurs, et les « détenus de sécurité » palestiniens (hommes, femmes et enfants).

Les Palestiniennes y sont soit à deux dans des cellules de 4 mètres carrés, soit à 8 sur une surface de 20 m2.

Prison de Damon du Mont Carmel

Située au nord d’Israël, près de Haifa, elle sert de prison depuis 1953, à la demande du ministre israélien de la police, qui a réquisitionné les locaux d’un ancien entrepôt de tabac et d’une écurie. Jamais rénovés, ce sont donc des bâtiments conçus pour conserver l’humidité et accueillir des animaux, pas des êtres humains. Depuis 2001, Damon est un centre d’incarcération de « travailleurs migrants » palestiniens entrés en Israël sans permis.

Le transfert des détenues vers le nord d’Israël complique davantage leur relation avec leur famille, prolonge les temps de trajet de ces dernières, qui doivent se déplacer depuis les territoires palestiniens occupés vers le nord d’Israël pour les visites.

Les détenues de la prison de Damon sont réparties dans 3 cellules, qui comptent respectivement 10, 13 et 14 femmes. Chaque cellule ne comptant que 12 lits, les femmes doivent dormir par terre à tour de rôle, puisque deux cellules ne comptent pas assez de lits pour toutes les détenues. De plus, l’espace pour dormir sert également à entreposer les effets personnels des détenues, étant donné que l’administration de la prison ne leur fournit aucun placard pour ranger leurs vêtements ou les articles achetés à la cantine.

Les détenues sont contraintes d’utiliser les douches communes situées à l’extérieur des cellules et ouvertes uniquement suivant les créneaux définis par l’administration, ce qui constitue une violation du respect de la vie privée des détenues, car les geôliers connaissent les habitudes des détenues, et crée également un problème de coordination, étant donné le nombre important de détenues (37) et le faible nombre de douches (seulement 4).

Centre de détention de Al-Jalameh à Kishon

« Centre de détention haute sécurité », c’est ici que sont d’abord détenues de nombreuses femmes pour y être interrogées, ou bien dans
l’attente de leur transfert vers leur centre de détention. Al-Jalameh se trouve au-dessus du centre de détention provisoire de la police de Kishon, dans le district nord, à proximité de Haifa.

Cette prison sert aussi de centre d’isolement. Actuellement, deux femmes y sont confinées dans de miniuscules cellules individuelles.

CONFORT

D’une manière générale, dans ces différentes prisons, les détenues palestiniennes dorment sur des lits avec châssis en fer et des matelas, souvent en décomposition. Elles souffrent très souvent du dos.

Les couvertures ne sont pas fournies, mais « relèvent de la responsabilité des familles », de sorte que les femmes qui n’ont pas le droit de voir leur famille — 14 sont actuellement dans ce cas– dépendent
des autres détenues. Seules de fines couvertures et des draps sont autorisés. Les couvertures épaisses (nécessaires en hiver, notamment dans les cellules sans chauffage central) sont interdites.

HYGIENE

Les cellules sont généralement froides et humides en hiver et étouffantes en été. Elles ne comptent qu’une seule fenêtre recouverte d’une tôle de fer, ce qui les rend encore plus froides en hiver, car la lumière naturelle et le soleil ne peuvent y pénétrer. Malgré cela, aucun radiateur électrique ou à gaz n’est autorisé dans les cellules.

Le manque de lumière naturelle et de ventilation adéquate, comme l’humidité ambiante, contribuent à la prolifération des moisissures sur les murs des cellules, entraînant des problèmes d’asthme et des maladies de peau.

Les cafards et autres insectes prolifèrent via les canalisations, tandis que les souris pénètrent dans l’espace de vie des détenues par des trous dans les murs.

Comme les détenues palestiniennes sont généralement incarcérées dans des centres qui négligent la différence des genres et emploient des geôliers masculins, leurs besoins personnels en termes de santé et d’hygiène ne sont pas pris en compte par l’administration.

Chaque femme a droit à 2 rouleaux de papier toilette et 10 serviettes périodiques par mois. Les autres accessoires d’hygiène et de
toilette (savon, lessive, dentifrice, shampoing ou ampoules) ne sont pas fournis par l’administration de la prison. Les femmes sont donc obligées de les acheter à la cantine.

A Telmond, les femmes ont généralement le droit de faire leur lessive une fois tous les 15 jours, par le biais de deux de leur représentantes qui doivent récupérer les vêtements sales et sont autorisées à quitter leur cellule pour laver le linge de toute leur section.

ALIMENTATION

En quantité chroniquement insuffisante, la nourriture manque en
permanence de fruits, de légumes et de viande. Comme les palestiniennes n’ont pas accès à la cuisine en tant que « détenues de sécurité », les repas sont généralement préparés par les prisonniers israéliens.

A Telmond, un petit déjeuner type comprend une cuillère de yoghourt, une rondelle de tomate, du poivre et du pain. Aucune information précise n’est disponible quant aux quantités alimentaires dont bénéficient les femmes. Cependant, les quantités proposées pour le
déjeuner, qui constitue le principal repas de la journée, sont à peine suffisantes pour remplir une petite assiette.

Il n’est pas rare que des cafards et autres insectes élisent domicile dans les pots de nourriture. Beaucoup de détenues souffrent de ce fait d’anorexie, notamment celles qui n’ont pas le moyen de s’acheter les produits de la cantine, qui sont très chers.

VÊTEMENTS

La plupart des femmes souffrent d’un manque de vêtements, leur famille n’étant autorisée à leur apporter des vêtements qu’une fois tous les trois mois, sauf quand des paquets sont refusés par la direction de la prison. Et comme il n’existe aucune norme régissant les articles interdits, les décisions sont souvent des plus arbitraires.

Alors que les pantalons sont généralement autorisés, les jeans par exemple ont été interdits pendant un moment en 2007.

Par ailleurs, l’administration interdit d’apporter des jouets aux enfants.

Les détenues qui n’ont pas le droit de recevoir de visites (à titre de sanction) n’ont donc pas le droit de recevoir de nouveaux vêtements et dépendent des autres détenues. Actuellement trois femmes originaires de Gaza sont interdites de visite depuis juin 2007.

SANCTIONS

fillette_et_femme_palestiniennes_derriere_grilles.jpgDes sanctions sont souvent infligées aux détenues palestiniennes chaque fois qu’elles sont considérées comme étant à l’origine de « problèmes » (grèves et protestations contre leurs conditions de détention). Mais les motifs de sanctions peuvent tout aussi bien être complètement arbitraires.

Les détenues sont ainsi sanctionnées pour la « destruction de la propriété publique » lorsque leurs vieux matelas se décomposent ou que la peinture s’écaille. Elles sont également accusées d’organiser des
réunions politiques lorsqu’elles se rassemblent pour discuter et chanter, et sanctionnées collectivement lorsqu’un objet interdit est trouvé dans leur cellule.

Les sanctions individuelles comprennent l’isolement en confinement individuel, la fouille corporelle, la confiscation des effets personnels, l’intimidation, la menace d’interdire les visites de la famille, le blocage et les prélèvements sur le compte de la cantine de la détenue.

Par ailleurs, les détenues doivent subir les fouilles nocturnes inopinées des cellules, qui sont généralement effectuées par des geôliers masculins. Non seulement ces actions violent manifestement le respect à la vie privée des détenues mais entraînent également un stress et un traumatisme plus grand.

Plus d’infos auprès de info@aseerat.ps

et Addameer : http://www.addameer.org/

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