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Le lessivier Unilever quitte la colonie d’Ariel

La multinationale Unilever, spécialisée dans les produits alimentaires et d’entretien, a annoncé la vente de sa participation dans une usine israélienne installée dans une des colonies juives de Cisjordanie construite sur des terres voles aux Palestiniens.


Unilever a precisé que la vente concernait l’usine de produits alimentaires (bretzels, crackers, …) Beigel & Beigel, implantée dans la grande colonie d’Ariel, et dont elle détient 51% des parts.

L’initiative de la multinationale anglo-hollandaise suit de peu une décision du grand magasin londonien Harrods, qui a supprimé de ses rayons les produits estampillés Beigel & Beigel. Elle intervient aussi au décours d’une campagne de dénonciation des importations frauduleuses de produits des colonies au sein de l’Union européenne. Surtout, note le quotidien The Guardian qui donne l’information, l’annonce est consécutive à la publication d’un rapport d’une organisation néerlandaise de défense des droits de l’homme, United Civilians for Peace, qui a épinglé Unilever.

UCP a salué le revirement d’Unilever, tout en rappelant que la firme avait été l’une des dernières, dans le passé, à continuer de collaborer avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, au mépris des décisions internationales de boycottage du régime raciste.

Officiellement cependant, le désinvestissement de l’usine d’Ariel ne serait dicté que par des considérations financières, selon Unilever.
Ariel est l’un des trois principaux blocs de colonies qui éventrent la Cisjordanie. Elle est desservie par tout un réseau de routes réservées aux colons, et interdites à la population palestinienne. La colonie est construite sur des terres palestiniennes confisquées en 1981 sur ordre de l’administration militaire israélienne.

Pour l’UCP, Unilever participe donc à Ariel directement à la colonisation illégale des territoires, en payant par exemple des impôts à l’autorité israélienne, tout en profitant des généreuses subventions accordées par Israël aux investissements industriels dans les colonies, et d’une main-d’œuvre captive, très bon marché, fournie par des travailleurs palestiniens sans autres ressources.

Chez Beigel & Beigel, la moitié des 140 ouvriers sont des Palestiniens des villages alentour, dont les terres ont été volées par Israël. Le SMIC israélien, déjà pas très élevé, ne s’y applique pas. Et la durée hebdomadaire de travail, de 46h30, est souvent portée à 50 heures et plus, sans le paiement de la moindre heure supplémentaire. Enfin, les Palestiniens qui ont la « chance » d’avoir un emploi, sont souvent dans l’incapacité de regagner leur domicile à la fin de la journée, à cause des check-points, et sont contraints de passer la nuit à l’intérieur de l’usine.

CAPJPO-EuroPalestine